En effet, FU MANCHU. Le Vésuve était inactif depuis des siècles, et les Romains ignoraient que c'était un volcan. Donc, oublions ce cratère béant et bouillonnant de magma : historiquement, c'est une faute. Le scénario de Michel Lafon est en constante référence avec les tout premiers albums de la série, ceux du CYCLE EPIQUE et des débuts de L'AGE D'OR (voir mon article "Alix archéologue spatio-temporel" dans LES EXPEDITIONS D'ALIX).
Comme proconsul des Gaules César ne pouvait se trouver à Rome (en même temps que Pompée !) sans se mettre hors-la-loi. Ce qu'il fera en janvier 49, à la tête de la XIIIe légion : le passage du Rubicon ! Michel Lafon a démonté les faits pour les inverser.
Que des sénateurs romains s'acoquinent avec le Ku Klux Klan, quel que soit leur avidité de pouvoir, est impensable. La haine du Carthaginois était trop forte. Prenez les chiffres du recensement des citoyens avant et après le passage d'Hannibal : il a diminué de près de la moitié. Il existait suffisamment de bandes armées pour faire le sale travail de milices privées : celle de Clodius, celle de Milon sont connues. Mais avec leur accoutrement folklorique, les Molochistes adonnés aux crimes rituels relèvent davantage de la littérature populaire (me rappelle d'un "Harry Dickson"... avec d'horribles Chinois molochistes : ça serait pas des potes à toi, Fu Manchu ?
).
En revanche, je sais gré à Christophe Simon d'avoir pris la peine de dessiner Pompée d'après un buste connu; avant lui, c'était n'importe quoi.
Et maintenant, cerise sur le gâteau. Je ne sais si Michel Lafon était au courant (il n'en parle pas dans les postface des deux albums), mais le temple "étrusque" (arfff!) de Moloch se trouve dans les entrailles du mont Aventin... Or dans la légende, c'est dans une caverne de l'Aventin qu'habitait aux temps héroïques le brigand Cacus, fils de Vulcain (le dieu du feu). Il crachait des flammes, digne fils de son père. Mais lorsqu'il voulut voler les boeufs de Géryon, qu'Hercule ramenait en Grèce... mal lui en prit! C'est bien trouvé...
(Quant à Moloch, il y aurait beaucoup à en dire - et je les ai dites dans LES CAHIERS DU CEFAL - mais c'est une récurrence de l'oeuvre martinienne. Dans Alix, bien sûr, mais aussi dans Jhen : Gilles de Rais est lui aussi adonné aux crimes rituels, aux meurtres d'enfants. Etrange fascination de Jacques Martin, mais sans ces monstres pervers... pas d'aventures pour les héros justiciers.)