Bonjour
Ghost Kid est un western écrit, dessiné et coloré par Tiburce Ogier.
Ambrosius Morgan garde les vaches d’un ranch du North Dakota. L’intrigue démarre en plein hiver lorsqu’il reçoit une lettre d’une ancienne amante l’informant qu’ils ont eu une fille, Liza Jane, que celle-ci a disparu le long de la frontière mexicaine et doit être secourue. Le cow-boy va alors traverser tout le pays, rencontrant maintes aventures, pour aider sa fille. Il fait ainsi la connaissance de Ghost Kid, un enfant indien, qui va lui prêter main forte durant son périple.
Le scénario est assez classique puisque le héros se révèle un tireur hors pair, ce qui lui permet de redresser quelques torts en tuant les criminels croisés durant sa longue chevauchée. La fin est bien naturellement heureuse avec les retrouvailles du père et de sa fille. Du western pur et dur donc. Mais Tiburce Ogier fait preuve d’originalité. Tout d’abord, Ambrosius est un homme vieillissant, le survivant d’une civilisation mourante, celle du Far-West, et que l’arrivée du chemin de fer va révolutionner. Il en résulte une nostalgie douce-amère qui confère une patine chaude au récit. La relation entre le cow-boy et Ghost-Kid mérite aussi que l’on s’y arrête. Voilà un homme seul, ayant toujours fui les responsabilités et la stabilité, et qui se retrouve accompagné par un enfant. Et donc au final, l’objet de la quête, le sauvetage de Liza Jane, se révèle moins important que la quête elle-même, avec la découverte de la paternité. Bon. Ne me faites pas non plus dire ce que je n’ai pas dit, l’ouvrage n’est pas une BD intellectuelle mais plutôt un récit d’aventure. Qu’est-ce qui en fait alors le charme ?
Et bien, je confie avoir beaucoup, mais beaucoup apprécié le dessin de Tiburce Ogier. Certes les personnages ont des attitudes peu naturelles et les visages manquent parfois de réalisme. Mais quels décors. Avec une palette digne d’un peintre et de l’Hudson River School (https://fr.wikipedia.org/wiki/Hudson_River_School), l’auteur nous fait découvrir les somptueux paysages de l’Ouest américain. Des grandes vignettes occupant toute la planche nous invitent à une halte et à la contemplation. Le recours à une mise en couleur directe, à l’aquarelle, magnifie les dessins. Cette maîtrise recouvre tous les paysages et toutes les saisons : nous passons ainsi du blizzard nord-américain au désert mexicain, des conifères au cactus Saguaro. Que de beauté. Les cadrages sont variés et le dessinateur multiplie les panoramas, les contre-plongées et les gros plans. Le 7ème art se mariant avec le 9ème art en quelque sorte. John Ford eut certainement beaucoup aimé lire l'ouvrage
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Au final, une BD positive, plaisante à lire, où la poudre et la gâchette cèdent la place à de splendides représentations d’une nature grandiose.
Eléanore