Graines de voyous est le 8ème opus de la série.
C'est l'été et le petit village de nos héros subit une vague de chaleur caniculaire. Les températures élevées et l’absence de pluie menacent les récoltes et assèchent même les étangs, dont celui de M.Civrac, un ancien soupirant de Lucette. Pendant ce temps, Sophie organise la fête du 60ème anniversaire du spectacle du Loup en Slip, conçu par sa grand-mère. Mais voilà que débarque une vielle dame qui ressemble beaucoup à Pierrot, Madeleine, dont nous découvrons rapidement qu'elle est la soeur ! De son côté Mimile entraîne le club de Rugby local dont un des licenciés a été repéré par le Stade Toulousain. Et Antoine raconte à sa petite fille le merveilleux moment de son premier baiser avec Lucette ! De son côté, Pierrot passe devant le tribunal suite à une énième contestation destructrice de la société moderne. Bref, tout ce petit monde semble heureux jusqu'à ce que M.Civrac devienne haineux...
Je confie avoir abandonné la série après un tome 6, lourd, artificiel et par trop moralisateur. La réception critique du 7ème opus et ma propre lecture m'ont alors convaincue que l'histoire se fourvoyait sur de fausses pistes. Je ne pensais donc pas lire cette nouvelle sortie... Heureusement, de nombreux pages Facebook ont commencé à parler d'un réveil et d'un retour à la tonalité des premiers items. Et du coup, je me suis lancée dans l'aventure et... bien m'en a pris. Oui, oui et oui.
Graines de voyous retrouve le climat léger et gentiment contestataire du cycle. On sourit et on rit du militantisme de Pierrot, de la naïveté d'Antoine et de la fausse modestie de Mimile. Lupano brocarde gentiment l'esprit de ce Clochemerle occitan. Et puis le mystère du comportement de M.Civrac nourrit la narration et distille un suspens bon enfant. Enfin, signalons le retour de la famille Garan-Servier ! Le scénariste réunit ainsi tous les ingrédients ayant fait le succès des
Vieux Fourneaux. Et, cerise sur le gâteau, ce volume se lit indépendamment des autres.
Le dessin semi-réaliste de Cauuet reste très classique et au final très sage. Il se marie parfaitement avec cette ruralité fière et loufoque. De nombreux détails donnent beaucoup de corps aux vignettes et les planches ne peuvent que séduire le lecteur. le plus exigeant.
Voilà donc une très belle surprise
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Les vieux fourneaux sont de retour, qu'on se le dise ! Et si spectacle du Loup en Slip fête heureusement son soixantième anniversaire, le cycle, quant à lui, triomphe pour son dixième automne. Étrangement, tous les protagonistes ont vieilli d'une décade tout en rajeunissant
EEEE.
Planète BD a aussi apprécié : https://www.planetebd.com/bd/dargaud/les-vieux-fourneaux/graines-de-voyous/56291.html. Après, le critique n'a pas compris que la série avait retrouvé un faste et une tendresse perdus depuis quelque temps ! C'est Planète BD
Eléanore