L'aisance de Dany

La biographie de Dany illustrée par Dino Attanasio dans la rubrique BD Story, publiée dans le journal de Tintin, Edition Belge N°26 de 1982 :

"Olivier et Colombe"/ Illustration pour l'opération 48 81 00.

Olivier Rameau / "L'océan sans surface" / Planche 2.

"Olivier Rameau" en compagnie de "Pazunbrin", l'épouvantail.

Une intégrale d'Olivier Rameau vient de paraître en librairie !



La préface a été écrite par Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault et sans aucun doute un bon gage de qualité !

Curieusement, cette intégrale n'est pas publiée par le Lombard !

ActuaBD en parle sur cette page :

https://www.actuabd.com/Kennes-Editions-se-lance-dans-les-integrales-Premiere-salve-Olivier-Rameau

Raymond a écrit:
Curieusement, cette intégrale n'est pas publiée par le Lombard !  

Rien de curieux là dedans. Dany avait récupéré les droits au début des années 2000 quand il est passé chez Joker. Il avait ainsi publié en 2005 le dernier tome d'Olivier Rameau dont le scénario n'avait été qu'esquissé par Greg.
Tous les Olivier Rameau ont été réédités à l'époque chez Joker puis une intégrale avec un dossier par les CBPY en 2010.
Cette intégrale a été très mal distribué. Puis Kennes a racheté le catalogue, les auteurs et les invendus de Joker. Les invendus ont été écoulés chez les soldeurs en 2017/2018. Les volumes des intégrales ont été ainsi soldés pour 2 ou 3€. J'ai ainsi pu me procurer les 4 volumes pour un prix dérisoire. Et beaucoup de personne qui n'avait pas pu acheter les volume faute d'une vrai distribution ont fait de même. Ainsi que plein de spécialiste de l'occas / foire à tout qui les revendent 10€... sans grand succès, évidemment.
Je jetterai un œil à cette réédition mais même si le papier du volume 1 de Joker était un peu fin (cela avait été corrigé pour les 3 autres volumes), je pense conserver mes exemplaires de chez Joker.

Bonsoir

J'aime beaucoup les premiers opus de la série, avec ce mélange de poésie, de rêve, de tendresse, etc.

Et puis le style de Dany a évolué. Ainsi, la silhouette, si fraîche, de Colombe Tiredaile s'est sexualisée. Et la morphologie d'Olivier Rameau, si aérienne, s'est embourbée dans notre monde. M.Pertinent a perdu sa rondeur bonhomme. Etc. Dany a ainsi rendu trop réel et matériel l'irréel innocent de Greg.

C'est pourquoi, je trouve (à tort peut-être) que la série a perdu son âme à partir de L'oiseau de Par-ci, par-là.
Est-ce que d'autres membres du Forum ont ressenti cette évolution, somme toute très subjective ?

Éléanore

Personnellement, c'est un peu plus tard avec "les trompettes du silence" que je vois cette transition. Mais je n'irai pas jusqu'à dire que la série perd son âme. Tout reste tout de même dans le rêve, un rêve peut-être un peu plus adulte mais un rêve toujours. J'y vois plutôt une perte d'innocence, la série grandit avec ses lecteurs.

Si je me souviens bien, cette transition lente vient aussi d'un éloignement de Greg et d'une appropriation de plus en plus grande de Dany de la série.

Ce qui est dommage dans cette intégrale est que la plupart (tous?) des récits courts ont été redessinés et du coup ça casse l'évolution du dessin de Dany.

Raymond a écrit:Une intégrale d'Olivier Rameau vient de paraître en librairie !



La préface a été écrite par Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault et sans aucun doute un bon gage de qualité !

[...]

Dans l'ensemble, les intégrales sont intéressantes si on a pas la série. Cela permet d'avoir la série pour un prix honnête. Surtout si les éditions sont épuisées, non rééditées et par logique sont très chères en occasion : Valhardi ou les derniers tomes de Rubine ou de Tif et Tondu, par exemple. Bien souvent, ces intégrales ont des suppléments avec des informations intéressantes, par exemple Rubine ou des inédits et bonus comme Germain et nous...

Par contre, c'est dommage de ne pas éditer un album qui reprend toutes les informations supplémentaires contenues dans ces intégrales. Car quand je possède déjà la série, je ne vais pas acheter encore ces intégrales, comme pour Olivier Rameau. Je ne pense pas être le seul à être de cet avis.

eleanore-clo a écrit:Bonsoir

J'aime beaucoup les premiers opus de la série, avec ce mélange de poésie, de rêve, de tendresse, etc.

Et puis le style de Dany a évolué. Ainsi, la silhouette, si fraîche, de Colombe Tiredaile s'est sexualisée. Et la morphologie d'Olivier Rameau, si aérienne, s'est embourbée dans notre monde. M.Pertinent a perdu sa rondeur bonhomme. Etc. Dany a ainsi rendu trop réel et matériel l'irréel innocent de Greg.

C'est pourquoi, je trouve (à tort peut-être) que la série a perdu son âme à partir de L'oiseau de Par-ci, par-là.
Est-ce que d'autres membres du Forum ont ressenti cette évolution, somme toute très subjective ?

Éléanore

J'ai découvert la série au début des années 90. Je me souviens avoir commencé par lire les derniers qui sont parus dans les années 80, puis aléatoirement les autres et cela assez rapidement.

Je n'ai pas ressenti d'évolution particulières, outre le dessins, bien sûr, mais toutes les séries ont leurs dessins qui évoluent. J'ai bien aimé la série dans son ensemble, indépendamment de la chronologie et du changement de la morphologie des personnages.  

arsen33 a écrit:
Si je me souviens bien, cette transition lente vient aussi d'un éloignement de Greg et d'une appropriation de plus en plus grande de Dany de la série.

Je n'y avais pas pensé mais c'est logique. On le voit avec toutes les séries qu'il a délaissé dans les années 80 au détriments des dessinateurs.

arsen33 a écrit:

Ce qui est dommage dans cette intégrale est que la plupart (tous?) des récits courts ont été redessinés et du coup ça casse l'évolution du dessin de Dany.

Je ne le savais pas. Je trouve également dommage de redessiner. (Hergé doit se retourner dans sa tombe   )

Bonsoir

Dany est aussi le dessinateur du remarquable Histoire sans héros, scénarisé par Jean Van Hamme.

La couverture de la BD a changé entre l'édition originale (1977), la première réédition (1982, un superbe nocturne ), la quatrième réédition (1991) et la septième réédition (2001).




Un avion s'écrase au cœur de la forêt vierge brésilienne. Les secours ayant échoué à retrouver l'appareil, les douze survivants vont devoir cohabiter et trouver eux-même les moyens de s'évader de l'enfer vert. Et les réserves d'eau potable ne sont que de dix jours...

D’après Wikipedia, le scénario s'inspire s'inspire d'un film, le vol du phénix (https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Vol_du_Ph%C5%93nix_(film,_1965)). L'intrigue m'a aussi fait penser à la tragédie du vol 571 (https://fr.wikipedia.org/wiki/Vol_571_Fuerza_A%C3%A9rea_Uruguaya).

J'ai beaucoup apprécié le huit-clos. Les passagers sont merveilleusement typés et tous différents : une professeure de mathématiques très dynamique, un vétérinaire extraordinaire, un acteur en fin de carrière, un bien étrange pianiste, un général quelque peu violent, etc. Et les relations entre les personnages sont fortes, coopératives ou conflictuelles. Aussi, l’égoïsme voisine avec l'altruisme, et la bêtise avec l'ingéniosité. Le suspens est infernal, rythmé par les jours qui passent et les vivres qui s'amenuisent. De plus et pour toutes sortes de raison, les voyageurs disparaissent ou meurent un à un, comme dans Dix petits nègres (https://fr.wikipedia.org/wiki/Dix_Petits_N%C3%A8gres). Du grand Van Hamme !

Côté dessin, le rendu de la jungle est superbe. On s'y croirait. Et je suis aussi admirative devant l'évolution, jour après jour, des visages : la fatigue et le désespoir s'y impriment toujours plus profondément.

Forte du succès de la BD, une suite est sortie en 1997 : Vingt ans après. Elle est plus violente et plus complotiste. Les survivants cachaient tous un secret et au final aucun n'était ce qu'il paraissait être. Ce deuxième volet lorgne du côté de XIII mais n'a pas la force du premier opus.

Cordialement
Eléanore

eleanore-clo a écrit:Bonsoir

Dany est aussi le dessinateur du remarquable Histoire sans héros, scénarisé par Jean Van Hamme. [...]

Eléanore

Histoire sans héros, c'est la première BD que je pourrais qualifier de "One-shot" qui m'a marquée. J'étais très jeune et c'était d'avoir justement une histoire qui n'avait pas un "héros sans reproches", mais d'avoir un groupe de personnages avec leurs forces et faiblesses.. Ce que j'ai aussi adoré, c'est qu'elle nous laissait imaginer la suite. La dernière image, de James Gray, cet homme qui s'est sacrifié et surtout des raisons de son sacrifice. Je découvrais aussi un Dany dans un style réaliste, avant que je ne lise Olivier Rameau.

Quand on est jeune, cela marque beaucoup et j'essayais de m'imaginer de la suite. C'était au lecteur de l'imaginer et c'est ce que je trouvais génial.

eleanore-clo a écrit:

[...] Forte du succès de la BD, une suite est sortie en 1997 : Vingt ans après. Elle est plus violente et plus complotiste. Les survivants cachaient tous un secret et au final aucun n'était ce qu'il paraissait être. Ce deuxième volet lorgne du côté de XIII mais n'a pas la force du premier opus.

Cordialement
Eléanore

1997... l'année de mes 20 ans ...

Les suites qui ne sont pas initialement prévues sont souvent de piètre qualité. Mais là, j'ai vraiment détesté Vingt ans après. Non pas à cause du dessin extraordinaire de Dany, mais de donner une suite, de répondre à tout ce qui était resté en suspend. C'était tellement prévisible d'imaginer qui était le méchant etc.

Puis, par la suite, en la relisant quelques années plus tard, j'ai été moins catégorique. Toutefois, j'aurais préféré qu'il n'y aie pas de suite.

En 2014, j'ai trouvé sympa le clin d’œil concernant Laurent Draillac dans Largo Winch (Chassé-Croisé):



(1. Histoire sans héros, 2. et 3. Vingt après, 4. Chassé-Croisé)

En 2017, l'année de mes 40 ans, je m'attendais à un quarante ans après  

Les quatre couvertures démontrent, une fois de plus, que Dany est un illustrateur hors-pair

Pour l'année 2020, Dany va nous gâter, regardez plutôt :

Le livre Dany, du Rêve au 9e Art de Philippe Tomblaine serait enfin "dans les bacs"!  



Dany du Rêve au 9eme art

Dany a fait un roman graphique avec Lapière dans lacollection Aire Libre. Et tenez-vous bien, 72 pages !  



Il est annoncé pour le 13 mars 2020

Un homme qui passe

Waouh ! Merci pour cette belle annonce !

Un nouvel album de Dany ne peut être qu'un "indispensable.

Godot a écrit:Pour l'année 2020, Dany va nous gâter, regardez plutôt :

Le livre Dany, du Rêve au 9e Art de Philippe Tomblaine serait enfin "dans les bacs"!  



Dany du Rêve au 9eme art

[...]

Je viens de le lire cette monographie.

Philippe Tomblaine a fait un travail incroyable pour collecter toutes ces informations. En décrivant l’historique (l'échelle du temps) du travail de Dany, il arrive à citer avec une précision impressionnante de nombreuses interventions et travaux de Dany, par exemple dans le journal de Tintin. Philippe procède également à une analyse pertinente. Dany est un auteur que j'aime beaucoup et grâce à cette monographie, j'ai appris énormément d'informations que j'ignorais.
Il y a de nombreux extraits d'interview réalisée tout au long de sa carrières.

La monographie est bien remplie d'illustrations ou d'extraits d'albums, de couvertures. La bibliographie est exhaustive et cela est un travail qui fait palir de jalousie des archivistes!

Des dessins ou de cours messages d'auteurs sont également appréciées.

Quitte à me répéter, je conseille vraiment cette monographie.

Raymond a écrit:Waouh ! Merci pour cette belle annonce !

Un nouvel album de Dany ne peut être qu'un "indispensable.  

Indispensable semble être un euphémisme pour Un homme qui passe, car dans :

Godot a écrit:

Le livre Dany, du Rêve au 9e Art de Philippe Tomblaine serait enfin "dans les bacs"!  

L’œuvre de Dany et Lapière est rapidement abordée, elle devait s'appeler Femme . Extrait de Dany, du rêve au 9ème art :



D'après l'annonce Dupuis - Aire Libre, le titre définitif serait : Un homme qui passe.



Pour nous faire envie, j'ai pris en photo les pages du livres : Dany, du rêve au 9ème art (ce qui explique ces images distordues)

Admirez plutôt :

Mise en couleur finalisée pour la planche 2 :



Rough préparatoire pour la planche 4 :



Rough pour la planche 20 :



Après cette mise en bouche, il ne reste plus qu'à attendre sa parution le 13/03/2020

Eléanore parle de



Par ici : Les Aventuriers du rail

Un magnifique entretien datant de janvier 2020 est à lire absolument par-là:

Interview Dany

Un homme qui passe semble être sorti en librairie … du moins dans celles qui sont encore ouvertes.  



Sur BDZoom, Philippe Tomblaine fait une bonne critique de cet album qui est dessiné dans un style réaliste et dont le personnage principal ressemble à Dany lui-même.

http://bdzoom.com/152945/lart-de/quand-dany-recompose-son-passe/

Ceci dit, au vu des circonstances actuelles, il faudra attendre bien plus d'un mois avant de pourvoir découvrir ce livre !  

Raymond a écrit:Un homme qui passe semble être sorti en librairie … du moins dans celles qui sont encore ouvertes.  



Sur BDZoom, Philippe Tomblaine fait une bonne critique de cet album qui est dessiné dans un style réaliste et dont le personnage principal ressemble à Dany lui-même.

http://bdzoom.com/152945/lart-de/quand-dany-recompose-son-passe/

Ceci dit, au vu des circonstances actuelles, il faudra attendre bien plus d'un mois avant de pourvoir découvrir ce livre !  

J'étais tellement impatient, que je suis allé l'acheter le jour de sa sortie... avant que le Conseil Fédéral, décide d'appliquer des mesures restrictives pour le COVID-19.  

Il me suffit de regarder la couverture, pour être admiratif. Elle est incroyable. Je préfère nettement celle-ci à celle pour l'édition limitée






J'ai déjà relu plusieurs fois la BD, car je trouve le dessin de Dany magnifique. Lapière a réussi a offrir un scénario bien conçus pour Dany et pour la collection Aire Libre.

Un homme qui passe est passablement présent sur la toile et voici l'interview, très intéressante de Dany et Lapière

Dany dans la galerie Photo du journal de Tintin, Edition Belge, N°5 de 1973 :

Dany est interviewé par ActuaBD sur son dernier album.



Il en profite pour préciser que cette BD n'est pas autobiographique, même si c'est son album le plus personnel.

https://www.actuabd.com/Dany-Un-Homme-qui-passe-est-une-confrontation-violente-entre-deux-generations

Aujourd'hui, ActuaBD met en ligne une critique de l'Homme qui passe !



Une petite planche pour le plaisir !



J'imagine qu'on le trouvera la semaine prochaine en librairie …

Dany est à nouveau interviewé, cette fois-ci par Auracan, au sujet de son dernier livre !



Je n'ai toujours pas lu cet album (à cause du confinement) et je vais essayer de le trouver aujourd'hui à Lausanne !  

http://www.auracan.com/Interviews/462-interview-entretien-avec-dany.html

Raymond a écrit: [...]

Je n'ai toujours pas lu cet album (à cause du confinement) et je vais essayer de le trouver aujourd'hui à Lausanne !  

[...]

Je m'impatiente d'avoir ton compte rendu...

Voilà … j'ai lu tranquillement cet après-midi "Un homme qui passe" !

Une chose est certaine : c'est une belle BD très classique qui bénéficie d'un scénario très bien construit. Le personnage principal est un photographe qui a rencontré toute sa vie un certain succès (aussi bien professionnel que privé), et qui veut étonnamment se suicider. Le scénariste ne nous explique cette pulsion qu'à la fin de l'album et tout le récit est tendu par cette énigme. Par ailleurs, ce photographe sauve la vie d'une belle jeune femme naufragée et leur discussion tout au long du récit permet peu à peu de révéler son caractère.

C'est donc un livre agréable, à la fois bien dessiné et facile à lire, mais il y a tout de même un gros "hic" dans cette histoire. Je n'arrive pas en effet à éprouver la moindre sympathie pour le personnage principal, qui n'est dans le fond qu'un bellâtre égocentrique. C'est un net point faible car Dany et Lapière se donnent beaucoup de peine pour faire de leur photographe une sorte de héros, en lui donnant une allure de baroudeur séduisant, et en donnant à ses propos une relative sincérité. Seulement voilà … les plaintes et les malheurs de ce beau ténébreux me laissent totalement froid, parce que  cet homme a eu en réalité beaucoup de chance, parce qu'il manque totalement d'humour et de gentillesse, et aussi parce qu'il ne fait finalement rien d'autre que de vivre ce que tout le monde doit bien vivre un jour.

"Un homme qui passe", c'est un titre bien ronflant, et même un peu imposant. Il suggère que l'on nous va nous montrer un homme modèle, et que ce dernier va vivre quelque chose 'exemplaire. Mais en réalité, je ne vois rien d'exemplaire chez ce vieux beau qui s'apitoie sur lui-même. Et j'ai l'impression qu'il y a derrière cet "homme qui passe" un idéal factice.

Ceci dit … le petit suspense assez roublard que propose le scénario n'est pas désagréable. De même, la chute finale contient un joli petit lot de surprises. Et puis, j'ai toujours du plaisir à retrouver le dessin de Dany, même si (hélas) le dessinateur semble un peu s'identifier à son funeste personnage.

Et enfin, c'est en tout cas un livre intéressant, sur lequel il y a quelque chose à discuter.  

Lors de la première lecture, de Un homme qui passe, après quelques pages j'ai eu des préjugés et des idées préconçues. Nous avons un photographe, Paul Berthier, sur l'île normande de Chausey qui veut se suicider, mais voilà qu'une jeune femme fait naufrage...

Après avoir lu une dizaine de pages, j'ai tout de suite de suite pensé au film (même si je ne m'en souviens que vaguement) Elisa avec Vanessa Paradis et Gérard Depardieu. (Recopié sur wiki) :

"Marie réussit à récupérer son dossier de la DDASS et à obtenir ainsi l'identité de son père, un certain Jacques Desmoulins parolier et compositeur de musique qui vit reclus sur l'île du Sein. [...] Désormais Marie n'a qu'une seule quête, retrouver ce père, pour se venger de lui car elle est persuadée qu'il est le responsable de la fin tragique de sa mère. ".

Raymond a écrit: [...] mais il y a tout de même un gros "hic" dans cette histoire. Je n'arrive pas en effet à éprouver la moindre sympathie pour le personnage principal, qui n'est dans le fond qu'un bellâtre égocentrique. C'est un net point faible car Dany et Lapière se donnent beaucoup de peine pour faire de leur photographe une sorte de héros, en lui donnant une allure de baroudeur séduisant, et en donnant à ses propos une relative sincérité. Seulement voilà … les plaintes et les malheurs de ce beau ténébreux me laissent totalement froid, parce que  cet homme a eu en réalité beaucoup de chance, parce qu'il manque totalement d'humour et de gentillesse, et aussi parce qu'il ne fait finalement rien d'autre que de vivre ce que tout le monde doit bien vivre un jour.

Je ne trouve pas qu'il s'agit d'un point faible. Je n'ai éprouvé aucune sympathie et j'ai été dénué de toute compassion pour le personnage de Paul. Quand je le découvre et que je prends part de ses souvenirs, je le trouve égoïste, lâche.

Pourquoi, trouves-tu indispensable d'éprouver de la sympathie pour Paul? Un héros (anit-héros?) peut être détestable. Est-ce parce que le personnage a les traits de Dany?

Raymond a écrit: [...]
Et puis, j'ai toujours du plaisir à retrouver le dessin de Dany, même si (hélas) le dessinateur semble un peu s'identifier à son funeste personnage [...]

Quelle est la véritable raison qui a poussé Dany à porter ses traits à ce personnage? Qu'est-ce qui relève de la fiction ou de la réalité... ? Je me pose bien la question.

Raymond a écrit: [...]
"Un homme qui passe", c'est un titre bien ronflant, et même un peu imposant. Il suggère que l'on nous va nous montrer un homme modèle, et que ce dernier va vivre quelque chose 'exemplaire. Mais en réalité, je ne vois rien d'exemplaire chez ce vieux beau qui s'apitoie sur lui-même. Et j'ai l'impression qu'il y a derrière cet "homme qui passe" un idéal factice. [...]

J'ai plutôt ressenti dans le titre "Un homme qui passe", une personne qui ne s'engage pas, qui n'a pas d'attache, qui fuit et ne regarde pas en arrière. Je le trouve bien choisi. Le titre initial était Femmes! et dans ce cas-là je l'aurais trouvé ronflant.

Pourrais-tu développer un peu plus ce qui t'a fait penser de la sorte.