Roma Aeterna, l'ultime projet de Gilles Chaillet

c'est vrai qu'avec un dessin du style Martin/Chaillet de la grande époque, ce serait quelque chose...mais bon, l'histoire de ce premier tome m'a beaucoup plu.

A découvrir sur Actua BD un interview de Chantal CHAILLET et Didier CONVARD :
http://www.actuabd.com/Chantal-Chaillet-Gilles-Convard
Bonne lecture,

Interview qui permet d'en savoir un peu plus sur le symbole énigmatique du phalladium

Il y a un joli dossier sur cette série dans le DBD spécial consacré à Rome.


J'ai eu la chance de trouver ce numéro spécial lors ma sortie à Paris.  





On y trouve beaucoup d'explications sur le thème central de la série, avec plusieurs interviews ainsi que des planches des futurs albums 2, 3 et 4.

A part cela, il y a aussi des articles et des interviews sur Alix, Alix Senator et Murena.

C'est un numéro à ne pas manquer, donc !

Sortie du T2 prévue le 23/09...

Une bonne nouvelle c'est certain même si l'attente sera encore longue avant de pouvoir découvrir cet album.

Chouette couverture. Le légionnaire à gauche porte une cotte de mailles et un casque "Montefortino", ce qui correspond bien aux Guerres puniques.

Et la planche ci-dessus, avec en haut à gauche le port circulaire (le port de guerre), avec au centre l'îlot de l'Amirauté... Des souvenirs. Je l'ai visité en 1987 (ça ne nous rajeunit pas), rasé au ras des pâquerettes et même un peu plus profond. Il ne reste plus guère que des rares vestiges de pierre des cales où, pour l'hiver, étaient tirées au sec les trirèmes...

T3 prévu en janvier prochain dessiné par Annabel (La Javanaise chez Glénat) :

Par ailleurs, le tome 2 vient de sortir ! Quelqu'un l'a t-il lu ?

Je l'ai parcouru, pas encore acheté, mais je peux dire que les dessins sont excellents en matière de reconstitution.

J'ai eu l'occasion de lire aujourd'hui le tome 2 de "Roma", qui s'intitule "Vaincre ou mourir".



Cette histoire nous ramène à l'époque des Guerres Puniques, et en particulier aux campagnes d'Hannibal qui avait réussi à faire trembler les romains. Les historiens se sont toujours demandés pourquoi le général carthaginois n'avait pas anéanti la cité romaine après la fameuse bataille de Cannes, et les hypothèses pour expliquer son renoncement n'ont pas manqué. Gilles Chaillet en découvre une nouvelle (avec malice) et prolonge ainsi la "saga du Palladium", qui est le véritable thème de la série.

Le scénario est un peu alambiqué, certes, mais il se lit sans déplaisir. Le dessin de Luca Erbetta est quant à lui impeccable, mais finalement ... il manque tout de même un petit quelque chose à cet album. Peut être aurait-il fallu s'intéresser un peu plus au fascinant personnage d'Hannibal, qui domine toute cette époque, et un peu moins au palladium qui n'est qu'une invention romanesque.

La réalité est souvent plus intéressante que la fiction.  

D'autant plus quand il s'agit de BD à dominante historique , et là c'est le cas.

Actua BD semble apprécier ce tome 2 à sa juste valeur !

http://www.actuabd.com/Roma-T-2-Vaincre-ou-mourir-Par

bruno a écrit:T3 prévu en janvier prochain dessiné par Annabel (La Javanaise chez Glénat) :

Date de parution : le 20 janvier

Raymond a écrit:Cette histoire nous ramène à l'époque des Guerres Puniques, et en particulier aux campagnes d'Hannibal qui avait réussi à faire trembler les romains. Les historiens se sont toujours demandés pourquoi le général carthaginois n'avait pas anéanti la cité romaine après la fameuse bataille de Cannes, et les hypothèses pour expliquer son renoncement n'ont pas manqué. Gilles Chaillet en découvre une nouvelle (avec malice) et prolonge ainsi la "saga du Palladium", qui est le véritable thème de la série.

Hé Hé ! dans les péplums, Hannibal/Victor Mature (HANNIBAL, C.L. Bragaglia, 1959) ou Howard Keel (LA CHERIE DE JUPITER, Sidney Pollack, 1955 [comédie musicale]) renonce à prendre Rome par amour pour une belle romaine, Rita Gam ou Esther Williams, c'est selon. C'est pas mignon, tout ça ?

On a supputé aussi qu'Hannibal ne voulait pas détruire Rome, mais simplement la mettre à genoux et l'amener à négocier. Je suis sceptique : il aurait donc ravagé l'Italie 16 années durant pour obtenir ça ? Il la quitta parce que rappelé à la rescousse par le Sénat de Carthage : Scipion l'Africain avait débarqué en territoire punique...

J'ai aussi vu un docu débile de la ZDF présentant Hannibal comme un sorte de casque bleu de l'Antiquité qui voulait mettre fin à l'impérialisme romain. C'est idiot car à l'époque Rome était si peu intéressée par les conquêtes outre-mer qu'une fois Carthage vaincue, elle retira ses légions laissant l'Afrique dirigée par ses alliés numides (ceux à qui il ne faut jamais parler sèchement !).
J'en ai parlé ici : http://www.peplums.info/pepcour19.htm#3 (Hannibal - La Chute de Carthage, réal. Georg Graffe & Stephan Koester, 2004).
(Voir aussi http://www.peplums.info/pep44a.htm et http://www.peplums.info/pepcour34a.htm#1 ).

Pour ma part je pense qu'Hannibal - éminent stratège en rase campagne - n'a pas osé s'engager dans une guerre de siège où il ne brillait pas, malgré sa laborieuse victoire contre Sagonte.

Je conclus en signalant à votre curiosité l'intéressant petit livre d'Eric Tréguier, Pourquoi Hannibal n'a pas pris Rome, Economica éd., 2014. Eric Tréguier écrit régulièrement des articles sur l'Antiquité dans la revue Guerres et Histoire (Science et Vie).

Il est vrai que faire le siège d'une ville comme Rome ne devait pas être une petite affaire. Mais malgré la difficulté de la chose, c'était quand même une occasion unique.

A mon avis, Hannibal a simplement manqué de vision stratégique. Scipion l'Africain a été, à cet égard, plus lucide.

La lucidité romaine réside, à mon avis, dans l'incapacité à se reconnaître vaincus. Tant qu'il y aura un homme capable de brandir un glaive, Rome se battra. C'est ce qui se dégage de la lecture de Tite-Live...

Tréguier sus-évoqué fait valoir que les Carthaginois étaient parfaitement capables de mener un siège (catapultes, tours d'assaut etc.), il n'empêche que les sièges de Nola et Cumes en 216 et de Tarente en 213 furent des échecs pour eux. Quant à celui de Sagonte, où le Barcide avait été victorieux, il avait duré huit mois (deux mois pour César à Alésia !). Et toutes ces villes étaient de taille bien plus modestes que Rome.
Celle-ci, avec son mur servien de 11 km, et son accès au Tibre, donc à la mer où la flotte, quoique modeste était intacte, était une toute autre affaire. Tréguier évoque des murs de 9 m de haut sur 3 d'épaisseur, surmontant des fossés de 10 m de profondeur.
Rome, par ailleurs, réagit très vite, raclant ses fonds de tiroirs pour remplacer les troupes perdues (les chiffres des pertes donnés par les historiens anciens sont variables); 8.000 esclaves furent même embrigadés contre promesse de leur libération.

Mais si les Romains avaient des facilités pour rameuter du personnel, Hannibal, lui, était loin de ses bases et Carthage ne semblait guère disposée à lui envoyer des renforts. La vieille hostilité des Hannonides vis-à-vis des Barcides (pour rappel, Hannibal était le maître d'une partie de l'Espagne, propriété privée des Barcides) ?
A Cannes, Hannibal avait lui aussi essuyé des pertes. Il devait encore disposer de 30.000 h (à Rome, il en restait plus du double) et à ce moment se trouvait à 400 km de l'Urbs.

Hannibal n'a pas marché contre Rome, préférant refaire ses forces. Il attendra 6 ans (211) pour envoyer une reconnaissance de 2.000 cavaliers devant la Porte Colline... La BD semble situer cette action juste après Cannes, et donne le beau rôle à l'"effet-Palladion". J'avoue que la vignette qui montre l'armée carthaginoise déployée avec ses tours roulantes et ses éléphants disproportionnés m'a surpris d'autant que des 37 pachydermes partis d'Espagne, un seul a réussi à passer les Alpes. Mais j'ai eu beau relire (rapidement) les bios de G.P. Baker et de Gilbert Charles Picard, je n'ai rien trouvé de chronologiquement très clair sur les éventuels renforts de Carthage (on parle notamment de 30 ou 40 éléphants); mais à quelle date et où ? Ni même sur cette action sous les murs de la ville.

En fait, on estime aujourd'hui qu'Hannibal ne cherchait pas à anéantir Rome, juste affaiblir son hégémonie sur l'Italie. Après Cannes où il avait fait 10.000 prisonniers, Hannibal proposa généreusement de les libérer contre rançon (ç'aurait coûté moins cher que de libérer les esclaves). Mais Rome refusa de récupérer les 10.000 lâches qui s'étaient rendus. En revanche elle releva l'âge de la conscription à 17 ans (tous ceux de 18 ans étant morts ou HS).
L'erreur d'Hannibal réside sans doute dans une mauvaise gestion des villes italiennes qu'il essaie de détacher de l'alliance avec Rome. Il suffisait qu'il en rallie une à sa cause, pour que ses voisines et rivales resserrent leurs liens avec Rome. Plusieurs armées romaines le harcelaient tout en évitant la confrontation frontale : telle était la stratégie de Fabius Maximus "Cunctator" (le "temporisateur"). Partout les Romains grignotaient son territoire, en Italie mais aussi en Espagne et en Sicile (chute de Syracuse en 212).

Je trouve que le dossier de Bertrand Lançon, en fin d'album, pèche par l'omission d'un exposé sur les manoeuvres militaires d'Hannibal qui, tout de même, tint l'Italie 16 années durant. J'imagine que le curieux en trouvera un dans Wikipedia (que je n'ai pas consulté).

Je n'ai pas encore vu cet album en librairie, mais il est déjà commenté par Filippini sur BD Zoom :

http://bdzoom.com/96133/bd-de-la-semaine/%C2%AB-roma-t4-tuer-cesar-%C2%BB-par-annabel-didier-convard-eric-adam-et-pierre-boisserie-d%E2%80%99apres-gilles-chaillet/

Le commentaire est élogieux !

Bertrand Lançon , qui écrit les dossiers historiques en fin d'album a écrit des romans. Quelqu'un les a lu?

http://www.decitre.fr/livres/les-enquetes-de-festus-tome-1-le-complot-des-parthiques-9782914833431.html

Je ne connais pas, mais ça a l'air intéressant ! C'est une nouvelle série ?

Non, il en a écrit 3 je pense. j'ai fait des recherches après avoir lu le dossier sur César et Cléopâtre.

J'ai lu les trois. C'est pas mal : ça se passe entre 373 et 377, sous les règnes de Valentinien et de Valens. Dans l'Empire romain désormais chrétien. Ca nous change des romans Ier s. avant/Ier s. après JC.

C'est une bonne idée de lecture pour mes prochaines vacances (avec le dernier Gordianus, bien sûr).

Aaaaah Gordien... j'y avance à petits pas, savourant les considérations sur les haruspices ou la Maison de Pompée (squattée par Antoine) avec ses rostres ornant le vestibule, conquises sur les pirates.
Mais surtout, c'est une période que je connais mieux que le Bas-Empire. Que du bonheur !

Le 3ème tome de Roma est critiqué (favorablement) sur Actua BD !

http://www.actuabd.com/Roma-T3-Tuer-Cesar-Par-Annabel