Raymond a écrit:
J'ai l'impression que les dessins sont rehaussées avec du lavis. Est-ce que les planches étaient à l'origine en couleur ou en noir et blanc ?
En noir et blanc uniquement, avec quelques effets au lavis. Le Soir Illustré ne possédaient pas les moyens de nous faire "des bleus" à colorer, sous film transparent pour les noirs. Et déjà au format de parution comme au Lombard.
En plus les pages du Soir étaient dans un tout autre format. Le jaunissement de certaines pages est due à l'âge de la publication.
Rappel du travail "normal" pour Tintin et son imprimerie située à Zellik:
- Dessins crayonnés sur des grandes planches 4x plus grande que le format du journal (papier Schoeller mat, 200 gr). Travailler plus grand que le format définitif (obtenu par photo réduction) permet plus d'aisance dans le trait et la mise en page.
A 15 ans lorsque je passais mes grandes vacances à dessiner mes propres histoires (jamais publiées) au format du journal j'ignorais totalement ce détail. C'est Tibet, qui me recevais gentiment chez lui pour critiquer positivement mon travail de l'époque, qui m'avais fait découvrir le format réel (la langue pendante sur ses dessins de Ric Hochet en grand format ! ).
- Mise à l'encre et dessin des textes
à la main dans les phylactères.
- Gommage de toute traces de crayonnés.
- Assemblage des demi-pages (plus facile de travailler sur une demi, qu'une entière).
- Envoi, dépôt de dernière minute à l'imprimerie (j'en ait fait plus d'un.... heureusement pas de limitations de vitesse avant 1973, ni radars... Vroom vroom ).
- Réception des "bleus" au format réduit des pages du journal (cartons blancs, traits en bleu.).
- Mise en couleur de ceux-ci. A l'écoline ou à l'aquarelle.
- Superposition du film transparent pour les noirs en cours de travail pour juger de l'effet final.
- Renvoi à l'imprimerie pour tirage.
Le tout est gardé par l'imprimerie jusqu'à l'impression de l'album qui survient souvent plus d'un an plus tard
- Une couverture est alors créé pour cet album spécialement (même principe que plus haut).
Que deviennent les "bleus" et les planches au grand format après parution?
Je peux me tromper mais je pense qu'elles restent la propriété de l'éditeur qui as payé ce travail à l'auteur, qui lui garde les droits.
Ce qui pose la question:
Que deviennent les originaux?
Ont-ils été perdus à la fermeture du journal?
Ont-ils été restitués aux auteurs et/ou descendants?
Fournis à un musée?
Pour ma part je n'ai jamais vu de bleus ou de planches revenir au studio.
Dans ma tête c'est comme si c'étais hier.... Une tranche de vie.