Voilà ! J'ai lu à mon tour ce nouvel opus, qui est fort bien réussi !
J'éviterai de "spoiler" cet album vis-à-vis de tout ceux qui ne l'ont pas encore lu, et je me contenterai donc de reprendre les images des 5 premières planches, celles que tout le monde (ou presque) a déjà pu voir sur le site Casterman.
L'intrigue se passe donc à Pompéi, et c'est bien sûr un site riche en références pour tout ceux qui connaissent la saga "alixienne". Et fait, tout comme dans la
Griffe Noire, le récit commence avec de splendides plans généraux, accompagnés de beaux récitatifs un peu solennels, qui rendent hommage au lieu de l'aventure. L'image montrant le bateau entrant dans le port de Pompéi est en particulier magnifique, et j'espère que Marc Jailloux nous montrera plus d'images semblables dans le futur. Faut-il le rappeler, ces petits "tableaux antiques" étaient une de spécialités de Jacques Martin.
Alix a de la parenté à Pompéi, et Marc Jailloux ne manque pas d'y faire référence. C'est d'ailleurs l'occasion de créer de nouveaux personnages intéressants, telle Tullia, l'ex épouse du défunt Pétrone et cousine par alliance d'Alix. On découvre aussi d'autres caractères forts, comme le noble Lucius Holconius, candidat à de haute fonctions politiques, ou comme le gladiateur Acteus, véritable héros de l'histoire. Peut-on envisager (du moins je l'espère) que certaines de ces personnes réapparaissent ultérieurement dans la série?
Sinon, comme l'indique le titre, la gladiature est le grand sujet de cet album et les scènes de cirque et de combat sont naturellement très nombreuses. Les auteurs nous décrivent aussi l'envers du décor, en particulier les conditions d'enrôlement, la condition sociale et le sort final des gladiateurs. Rome se montrait impitoyable avec les vaincus de la vie.
Le scénario est original, et nous raconte un véritable drame. On peut y voir la progression inexorable d'une véritable fatalité, que les auteurs le construisent de façon habile ... mais je laisserai à chacun le plaisir de découvrir tout cela dans l'album.
Sinon, faut-il encore le répéter, le dessin de Marc Jailloux a déjà atteint une sorte de classicisme dans son style. Il est très fidèle au modèle martinien et dessine admirablement les personnages. La représentation des décors est parfois très soignée, et parfois plus sommaire, et c'est peut être un des points pour lequel je verrais encore une petite marge de progression. Toutefois, la promenade à travers Pompéi que nous montrent les premières planches nous montrent bien avec quelle habileté le dessinateur sait déjà varier les plans et les angles de vues. Ces premières pages sont un véritable régal.
Parfois, certaines cases nous adressent un petit clin d'œil, en évoquant malicieusement certaines images de la
Griffe Noire ou des
Légions perdues. L'image ci-dessous, par exemple, me remémore une célèbre scène de combat. Avez-vous deviné laquelle ?
Le
Serment du Gladiateur est donc un bien bel album, et il n'est même plus nécessaire, je pense, de vous le recommander. Marc Jailloux et Mathieu Bréda se sont définitivement imposés, et je leur souhaite une longue carrière.