Lefranc, Alix, Jhen ... et les autres
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

-28%
Le deal à ne pas rater :
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 couverts – L60cm
279.99 € 390.99 €
Voir le deal

Vous n'êtes pas connecté. Connectez-vous ou enregistrez-vous

Alix 36 Le Serment du Gladiateur

+11
stephane
eleanore-clo
Monocle
Galva
Draculea
Icovellauna
Tarmac
Loup79
bruno
Raymond
AJAX
15 participants

Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6  Suivant

Aller en bas  Message [Page 5 sur 6]

Tarmac

Tarmac
vieux sage
vieux sage

Marc jailloux répond aux questions de Martine Quinot sur "Le serment du gladiateur"
chez stéphane pouce Arrow http://alixmag.canalblog.com/archives/2018/02/06/36119728.html

Tarmac

Tarmac
vieux sage
vieux sage

"Le serment du gladiateur", grand prix de la BD antiquisante cheers
Arrow http://alixmag.canalblog.com/archives/2018/03/30/36276127.html

Lion de Lisbonne

Lion de Lisbonne
grand maître
grand maître

Tarmac a écrit:Marc jailloux répond aux questions de Martine Quinot sur "Le serment du gladiateur"
chez stéphane pouce Arrow http://alixmag.canalblog.com/archives/2018/02/06/36119728.html

Tarmac a écrit:"Le serment du gladiateur", grand prix de la BD antiquisante cheers
Arrow http://alixmag.canalblog.com/archives/2018/03/30/36276127.html

cheers pouce Very Happy

Icovellauna

Icovellauna
lecteur émérite
lecteur émérite

Mérité ! cheers pouce

Draculea

Draculea
vieux sage
vieux sage

Je suis heureux que Marc Jailloux et Mathieu Bréda obtiennent cette distinction ! Very Happy cheers

http://www.marchenriarfeux.net

Tarmac

Tarmac
vieux sage
vieux sage

Le serment du gladiateur primé à Nîmes clap
Arrow http://alixmag.canalblog.com/archives/2018/05/11/36395936.html

Alix 36 Le Serment du Gladiateur - Page 5 12005310

Raymond

Raymond
Admin

C'est un prix mérité ! Very Happy


_________________
Et toujours ... Alix 36 Le Serment du Gladiateur - Page 5 Charli10
https://lectraymond.forumactif.com

Draculea

Draculea
vieux sage
vieux sage

Je me réjouis de cette bonne nouvelle ! Toute mon admiration amicale pour le lauréat ! Very Happy

http://www.marchenriarfeux.net

Icovellauna

Icovellauna
lecteur émérite
lecteur émérite

Prix amplement mérité ! Very Happy

Tarmac

Tarmac
vieux sage
vieux sage

La remise du premier prix de la BD Antiquisante de Nîmes Very Happy clap
Chez Stéphane Arrow http://alixmag.canalblog.com/archives/2018/05/27/36437622.html

Lion de Lisbonne

Lion de Lisbonne
grand maître
grand maître

Un prix mérité Exclamation cheers


stephane

stephane
vieux sage
vieux sage

Et Marc a eu un très gros succès lors de ses dédicaces !:-)

http://alixmag.canalblog.com/

Jacky-Charles


docteur honoris causa
docteur honoris causa

Profitant de la période pour faire le ménage dans mes fichiers, je m'aperçois que si j'ai rédigé les analyses des trois derniers albums d'Alix, je ne les ai pas publiés comme d'habitude sur le forum. Oubli, ou trop de messages à ce moment-là ? Je ne sais plus, mais le forum étant assez calme ces temps-ci, voici le dernier en date.
Les deux autres suivront dans les prochains jours si vous êtes toujours intéressés.


LE SERMENT DU GLADIATEUR

Trente-sixième aventure d'Alix


Le résumé

En villégiature à Pompéi chez Tullia, la veuve de son cousin Pétrone ( l'une des victimes de « La griffe noire » ), Alix fait la connaissance du gladiateur Actéus, une vedette de l'arène, dont il apprend la curieuse histoire. Originaire du peuple Marse, Actéus a commis l'imprudence de déplaire à Dipsas, prêtresse d'Angitia, la déesse des Marses, mais surtout sorcière, qui l'a contraint à accepter la condition de gladiateur. Par sympathie pour Actéus, Alix cherche à le libérer de son contrat et se heurte à son tour à Dipsas, qui le rend gravement malade. Tandis qu'Enak et Actéus vont chercher du secours pour Alix auprès de Véia, sœur cadette de Dipsas et nouvelle prêtresse d'Angitia, Dipsas veille toujours et ne veut pas laisser échapper sa vengeance...


Où cela se passe-t-il ?

Toute la première partie de l'histoire se déroule à Pompéi, que nous avons déjà visité au cours des épisodes de « La griffe noire » et de « La conjuration de Baal », puis nous allons vers le nord, dans le massif des Abruzzes, chez les Marses, près du lac Fucin auprès duquel se conclue l'histoire.


Quand cela se passe-t-il ?

Pour la première fois depuis longtemps, cet album ne comporte aucune indication de date, comme Jacques Martin en avait pris presque toujours l'habitude après les deux premières aventures d'Alix, se contentant de vagues indications historiques qui situaient ces histoires autour de l'année -50. En revanche, les scénaristes qui lui ont succédé donnaient presque à chaque fois un repère historique, une date ou un événement, peut-être pour ancrer plus sûrement leur récit dans la réalité. Ici, le seul point de repère est la présence de Tullia, la veuve de Pétrone, avec laquelle nous avions fait brièvement connaissance dans « La conjuration de Baal » ( ne pas la confondre avec Tullia, la fille de Cicéron, rencontrée dans « L'or de Saturne » ). Nous savons seulement que l'histoire se déroule au cours d'un hiver, tempéré dans la première partie pompéienne, particulièrement rigoureux dans la seconde, auprès du lac Fucin.


Le contexte historique

Pas plus que pour la date, cette histoire ne se réfère à aucun événement historique particulier au moment de son déroulement. Pour une fois, Alix prend des vacances, qui manqueront de se terminer très mal pour lui, mais il n'est pas en mission officielle ou officieuse, et son aventure reste ici du domaine purement privé.
Il est pourtant longuement fait allusion, à propos de l'histoire d'Actéus, à un événement grave qui se déroula une quarantaine d'années auparavant : il s'agit de la guerre sociale qui opposa Rome à ses alliés ; elle est également connue sous le nom de guerre marsique, en raison de la forte participation du peuple marse à ce conflit. Je vous la raconte ci-après et nous en profiterons pour parler des Marses, le peuple d'Actéus, de sa déesse Angitia, de la ville de Capoue, de la colonie romaine d'Alba Fucens, des voies romaines à l'occasion du passage de nos héros sur la via Latina, du lac Fucin à l'étrange histoire, ainsi que des Parques, redoutables divinités romaines qui sont évoquées ici.
J'ai déjà parlé des gladiateurs dans l'analyse de l'album « Les légions perdues » et de Pompéi dans celle de « La griffe noire ». Je n'y reviendrai donc pas ici et vous voudrez bien vous y reporter si le coeur vous en dit.


La guerre sociale ou guerre marsique ( -91/-89 )

En -91, elle est déclenchée par le vote de la lex Licinia Mucia ( de -95 ) qui supprime le droit reconnu de tout temps aux alliés Latins d'émigrer à Rome, parce qu'il en auraient abusé ; elle créé aussi un tribunal pour contrôler, et éventuellement révoquer, l'acquisition de la citoyenneté romaine par les Latins et autres Italiens.
A cette crise politique s'ajoute la question agraire, relancée par un programme réformateur ( distribution de blé, fondation de colonies, réformes judiciaires : lex Livia agraria ) du tribun de -91, Livius Drusus. En compensation des terres qu'ils n'ont pas pu obtenir à la suite de cette réforme, Rome offre la citoyenneté aux alliés italiens. Mais les lois sont cassées et Drusus assassiné, ce qui déchaîne la révolte des alliés, la guerre sociale ( de socii, alliés ) ou marsique ( des Marses ), ou encore italique.
Pourquoi les alliés de Rome tenaient-ils tant à cette loi ? C'est qu'ils se plaignaient de ne pas retirer assez de bénéfices des guerres où ils étaient entraînés par leur alliance avec Rome. Ce n'était qu'une affaire de butin, représenté par des terres prélevées dans les provinces conquises ou vaincues ( en Etrurie, Campanie ou Ombrie ) et d'égalité sur ce point avec les légionnaires romains.

La révolte contre Rome embrasa le centre et le sud de l'Italie, regroupant, derrière les Marses et les Samnites, les Picentins, les Vestins, les Pélingiens, les Marrucins et les Lucaniens, mais aussi les Apuliens, la colonie latine de Venusia, les Etrusques et les Ombriens. Ils s'unirent pour former un nouvel Etat, l'Italie ( Vituliu dans leur idiome ), avec une capitale, Corfinium, rebaptisée Italica, où siégeait un Sénat de 500 membres. Le pouvoir était confié à deux embratures ( imperatores ), analogues aux consuls, assistés par six meddiks, sortes de préteurs. Ils frappèrent leur monnaie et envoyèrent des ambassadeurs à l'étranger, notamment à Mithridate VI Eupator. Un notable, Caïus Papius Mutilus, s'imposa comme chef politique et militaire des insurgés. Ils voulaient constituer un Etat italique indépendant en opposition à celui de « ceux qui avaient ravi à l'Italie sa liberté ».
La prise de Rome constituait l'objectif stratégique majeur des Italiens. Ils commencèrent par tuer le plus de Romains possible, notamment le préteur Servilius Caepio qu'ils trouvèrent dans Asculum. Ils obtinrent d'abord des victoires, et, dans leur élan, ils s'emparèrent d'Alba Fucens en -90.
Les Romains exigèrent leur soumission, défendirent leur capitale et alignèrent des victoires à leur tour, sans qu'aucune soit décisive. Les Samnites et les Lucaniens furent vaincus par César ( Lucius Julius César, père du conquérant des Gaules ), les Marses par Marius, les Ombriens par Plotius, les Picentins par Pompée ( Pompeius Strabo, le père du Grand Pompée ), les Etrusques par Caton ( un lointain parent de Caton l'ancien et de son arrière-petit-fils Caton d'Utique ). En -89, Pompée porta le coup de grâce à la révolte : il prit Corfinium-Italica et fit un grand massacre de Marses.

Et tout ça pour quoi ? Si la guerre tourne en faveur de Rome, elle a pour résultat d'ouvrir à toute l'Italie l'égalité des droits et l'intégration politique complète dans la citoyenneté romaine. Dès -90, Rome commence à céder la citoyenneté aux cités du Latium et aux peuples alliés qui n'ont pas pris les armes ou les ont rapidement déposées. En -89, une autre loi ( lex Plautia Papiria ) ouvre à tous les alliés l'accès à la cité romaine et la lex Pompeia concède le droit latin aux cités de l'Italie Transpadane ( au nord du Pô ) : leurs ressortissants peuvent devenir romains après l'exercice d'une magistrature municipale annuelle.
Ces lois vont bouleverser la structure de l'Italie : à une fédération de cités-Etats juridiquement indépendantes succède une Italie unie dans une seule citoyenneté, administrativement organisée sur le modèle de la « patrie commune » : Rome.

Les Marses et la guerre marsique

C'est un peuple de l'ancien Samnium, en Italie, au sud du Latium. Ces rudes montagnards occupaient les sommets autour du lac Fucin. Leurs principales villes ( ou villages ) étaient Marruvium, Millonia et Lucus Angitiae, et ce dernier pourrait bien être le village d'Actéus, bien qu'il ne soit pas nommé dans le récit, car le sanctuaire de la déesse Angitia en était proche.
Avant la guerre sociale, ils avaient déjà fait parler d'eux pendant les guerres samnites ( -343/-290 ), d'après ce que relate Tite-Live. Ils se contentèrent d'abord d'en rester observateurs jusqu'en -308, date à laquelle ils entrèrent en guerre, mais ils furent vaincus par Rome en même temps que d'autres peuples, les Péligniens, les Vestins et les Marrucins. Après la défaite des Samnites en -304, les Marses et les autres peuples conclurent des traités d'amitié avec Rome, à laquelle ils restèrent fidèles tout en se latinisant.
Pendant la guerre sociale, commandés par Quintus Poppaedius Silo, ils allignèrent jusqu'à 100 000 hommes contre Rome, mais en -88, Silo est tué au cours d'un combat contre les troupes de Sylla et la fédération est vaincue. Les Marses rentrent alors dans le rang.

Les Samnites et les Apuliens

Dans son récit de la guerre marsique, page 40 de l'album, Actéus cite également ces deux peuples comme s'étant opposés à Rome ( mais on a vu qu'il y en avait eu beaucoup d'autres ). Voici quelques informations sur eux.

Les Samnites occupaient aussi le Samnium, dont ils ont pris le nom, au nord de la Campanie. C'est un peuple très ancien d'origine autochtone, apparenté aux Sabins. A partir du -IV° siècle, leur histoire se confond avec celle de leurs rapports avec Rome et commence par un traité en -354. Puis, très vite, c'est le conflit : trois guerres « samnites », entre 343 et 290 ; c'est lors de la première guerre ( - 343/-341 ) que Capoue devient alliée de Rome ; lors de la seconde, Rome subit l'humiliante défaite des Fourches Caudines ( -321 ) ; la troisième ( -298/-290 ) permet aux Samnites de contrer Rome avec de nombreux alliés : Etrusques, Ombriens, Gaulois, mais ils sont néanmoins obligés de demander la paix en -290.
Suivent deux cents ans de paix, malgré quelques turbulences : les Samnites rallient Pyrrhos, roi de Macédoine, au cours de son équipée italienne, puis Hannibal au cours de la deuxième guerre punique, ce qui provoque la confiscation d'une partie de leur territoire par Rome et la création de colonies latines sur celui-ci. Leur organisation politique n'est pas modifiée, mais il doivent fournir et solder des troupes auxiliaires qui contribuent puissamment aux conquêtes romaines des -III°/-I° siècles, soit 77 000 hommes en -225, le plus fort contingent après celui des Latins.
Les Samnites, « peuples les plus courageux d'Italie », selon Pline, finissent par ne plus supporter ces lourdes charges sans en percevoir les retombées, et c'est la guerre sociale en -91. Leur vainqueur, Sylla, les massacre impitoyablement : « Aucun Romain n'aura jamais la paix tant que les Samnites vivront unis. » A l'époque impériale, les auteurs prétendent, avec un peu d'exagération, que leur contrée a été rayée de la carte : « On cherche aujourd'hui le Samnium en plein Samnium. »

Quant aux Apuliens, ils occupent l'extrême sud de l'Italie, le talon de la botte, l'actuelle région des Pouilles. L'Apulie est la porte d'entrée pour les voyageurs venant de Grèce et des Balkans. Les Spartiates s'établissent à Tarente vers -706, cette ville devenant le centre culturel de la région, non sans subir des pressions venant des peuples locaux qui empêchent toute unification politique ; seules les élites, sensibles aux nouveaux courants macédoniens, puis alexandrins, sont partiellement hellénisées.
Au moment de la conquête romaine, la région se partage entre partisans des Romains et leurs adversaires qui se rallient à Pyrrhos, puis à Hannibal, comme les Samnites. La victoire romaine entraîne des confiscations de terres, ainsi que le déclin de Tarente et la création de la colonie latine de Brundisium, base militaire où enbarqueront les troupes partant à la conquête du monde grec.
La guerre sociale et la défaite des Apuliens se conclue par la romanisation définitive du sud. La région retrouvera, avec l'Empire, une relative prospérité, grâce à son ouverture maritime sur l'Orient.


Angitia ( ou Angita )

Au fil du temps, la déesse des Marses devint, dans la Rome antique, la déesse de la guérison et de la sorcellerie. C'était une déesse-serpent, car les serpents étaient alors associés aux arts de la guérison dans la mythologie romaine ( aujourd'hui, ils sont toujours l'emblème des pharmaciens ).
Les prêtresses d'Angitia guérissaient notamment les morsures de serpents par les herbes, et elles pouvaient aussi tuer les serpents par le seul toucher.
Les Romains ont fini par assimiler Angitia à Bona Dea ( la Bonne Déesse ), déesse de la chasteté et de la fécondité, dont le culte était exclusivement réservé aux femmes.


Alba Fucens

Il est question de cette localité à la page 36 de l'album. Il s'agit d'une colonie romaine fondée à la fin du -IV° siècle dans les Abruzzes, au sud du lac Fucin, à 1 000 mètres d'altitude. Desservie par la via Valéria, sa position stratégique permettait aux Romains de contrôler la région. Elle resta fidèle à Rome pendant la guerre sociale. Elle ne sera détruite qu'au X° siècle par les Sarrasins.


Capoue

Dans l'album, page 37, Alix, Enak et Actéus empruntent la route de Capoue, une occasion de parler de cette ville importante à cette époque dans l'Italie antique, « la plus grande et la plus riche », selon Tite-Live, « une seconde Rome », d'après Cicéron.
Son nom est dérivé de celui de Capys, le grand père paternel d'Enée, selon la légende. Elle se nommait Volturnum lorsqu'elle appartenait aux Etrusques et devint la Capua des Samnites après leur défaite contre Rome en -424. Elle fut conquise par Hannibal en -215 ( les délices de Capoue auxquels le général carthaginois aurait succombé ) et devint définitivement romaine en -211.
Elle occupe le centre d'une plaine fertile aux rendements agricoles réguliers et abondants en raison des apports volcaniques et alluviaux qui ont enrichi le sol, et à la proximité du fleuve Volturne, jadis en partie navigable. Sa position sur la voie naturelle qui relie le Latium à la Campanie lui donne son importance stratégique.
La période romaine voit la construction d'un théâtre en -108, puis du premier amphithéâtre, celui d'où partit la révolte de Spartacus, ainsi que de nombreux temples et d'égouts. Elle sera réaménagée au cours du deuxième siècle de notre ére et conservera dans l'Antiquité tardive son importance économique et administrative, siège des gouverneurs de Campanie au IV° siècle, et important centre chrétien. Elle sera en partie détruite par les Vandales de Genséric en -456.


La curieuse histoire du lac Fucin

On le voit, bien tranquille, à la page 40 de l'album, et un peu moins aux suivantes. C'était un grand lac au bassin versant clos de telle sorte que les eaux étaient retenues dans la dépression ainsi formée et qu'elle ne pouvaient quitter ce bassin que par évaporation ou infiltration : on appelle ce phénomène l'endoréisme. Le lac eut jusqu'à 60 km de circuit et 20 mètres de profondeur.
Il lui arrivait parfois de déborder, comme on en voit un exemple dans l'histoire, ou de s'assécher. Dans ce dernier cas, il pouvait faire apparaître des terres arables de qualité si son niveau était baissé artificiellement. Jules César avait songé à faire baisser son niveau contre les inondations grâce à des canalisations, mais il ne put concrétiser son projet et Auguste ne s'y consacra pas non plus.
Claude reprit le projet mais, après onze ans de travaux, avec 30 000 hommes à l'ouvrage, il ne put obtenir un résultat définitif. Néanmoins, à la fin des travaux, en 52, il consacra l'étape finale du chantier en organisant une grande naumachie ( voir l'article sur cette naumachie dans l'analyse de « L'or de Saturne » ). L'émissaire avait 5 640 mètres de long : jusqu'au percement du tunnel du Mont Cenis, ce fut le plus grand travail souterrain connu.
Trajan et Hadrien reprirent les opérations pendant leurs règnes, mais ruiné peu à peu, le canal se combla, le lac se remplit de nouveau et le inondations recommencèrent. Ce n'est qu'au XIX° siècle que la famille Torlonia chargea des ingénieurs français de percer un nouveau canal qui assécha définitivement le lac ( 1852/1875 ), laissant la place à 170 km2 de champs cultivés.


La via Latina et les autres voies romaines

A la page 37 de l'album, on voit nos amis chevaucher et rouler sur une voie romaine allant de Capoue à Rome, la via Latina, en rase campagne. Une voie romaine toute droite soigneusement pavée de larges dalles bien ajustées. Oui, mais...

Les voies de communication majeures n'étaient pas pavées, ce revêtement étant réservé aux rues, aux passages difficiles, et aux abords des villes, là où les voies sont souvent bordées de tombes ou de mausolées. La plupart du temps, elles sont construites sous forme de remblai au profil convexe, et munies de fossés latéraux pour l'écoulement des eaux ; leur couverture est constituée de galets, graviers ou terre damée, avec des recharges pour les nids-de-poule...
La première grande voie romaine fut la via Appia reliant Rome à Brundisium. Les grandes voies romaines étaient équipées de bornes miliaires, tous les 1 000 pas, soit 1 480 mètres. Le premier miliaire connu date de -123 ; un miliaire est une colonne de pierre de 3 mètres de haut maximum, portant l'indication, gravée et peinte en rouge, du nom du constructeur de la route, et de la distance depuis la dernière ville importante, exprimée en mille ( milia passum, abrégé en MP ) ou en lieue ( leuga, abrégé en L ) pour la Gaule.
La voie romaine porte le nom du magistrat, sous la République, ou de l'empereur qui en a ordonné l'aménagement, ou parfois le nom de la région traversée ; toutefois, seules les grandes voies interprovinciales sont nommées ainsi : Appia, Domitia, Egnatia, Augusta, Triana, etc. Les autorités locales les construisent et les entretiennent à leurs frais sur l'ordre des consuls à l'époque républicaine, puis des empereurs ou de leurs représentants.
Les voies romaines structuraient fortement les territoires conquis par Rome, leur réseau fut une priorité dans l'aménagement et l'occupation du sol, permettant d'avancer dans la conquête, de diffuser la romanité ; c'était un axe de gestion et de pacification des territoires pour un Etat centralisé, exprimant directement la politique romaine en reflétant son intérêt pour valoriser une région. Leurs miliaires seront en outre des supports de propagande impériale en rappelant la titulature complète de l'empereur qui en a ordonné la construction.
Les miliaires retrouvés permettent de connaître l'histoire d'une voie ou de la topographie d'une région à cette époque, mais les voies secondaires restent moins bien connues. Le paysage actuel les retrouve encore sous la forme de chemins vicinaux rectilignes ou de diverses limites ; des miliaires sont encore visibles, parfois transformés en croix à l'époque chrétienne.
La plus grande partie du réseau routier romain resta en usage au-delà de l'Antiquité romaine. Son rôle militaire, administratif, économique et culturel perdura jusqu'au Moyen-Âge, époque à laquelle il se réduisit.




Les Parques

Actéus les évoque à la page 26 de l'album. Ces divinités étaient très importantes dans les croyances de l'époque, aussi est-il intéressant de voir ce qu'elles étaient.

Dans la mythologie romaine, ce sont les divinités maîtresses de la destinée humaine. Elles étaient représentées comme des fileuses mesurant la vie des hommes et tranchant leur destin. Elles étaient le symbole de l'évolution de l'univers, du changement nécessaire qui commande aux rythmes de la vie et qui impose l'existence et la fatalité de la mort.
Les Romains les représentaient comme trois sœurs d'âge mûr aux visages sévères, inspirées de leurs équivalentes grecques, les Moires. Ils leur rendaient de grands honneurs, les invoquant après Apollon, car, comme lui, elles pénétraient l'avenir. On leur immolait des brebis noires.
Elles incarnent une loi que même les dieux ne peuvent transgresser sans mettre en péril l'ordre du monde ; elles empêchent un dieu de secourir un héros lorsque l'heure de celui-ci est arrivée. Elles président aux naissances, déroulent et tranchent ensuite le fil des destins, ainsi qu'au mouvement des sphères célestes et à l'harmonie du monde. Elles étaient aussi chargées de faire sortir des Enfers les héros qui avaient pu y pénétrer, comme Ulysse, Héraclès ou Orphée.
Elles habitaient un palais sur l'Olympe, où les destins des hommes sont gravés sur des tables de fer et d'airain, rien ne pouvant ainsi les effacer.
Leurs noms et leurs rôles :
Nona ( Clotho pour les Grecs ) fabrique et tient le fil des destinées humaines.
Decima ( Lachésis pour les Grecs ) déroule le fil et le place sur le fuseau.
Morta ( Atropos pour les Grecs ) coupe le fil qui mesure la durée de la vie de chaque mortel.
Immuables dans leurs desseins, elles tiennent ce fil symbole du cours de la vie et rien ne peut les fléchir ni les empêcher de le couper.


Comment est racontée l'histoire

Pas de grand événement historique, de bataille ou de conflit politique à grand spectacle das ce récit : nous restons dans le domaine privé, et si une fois de plus Alix se mêle de ce qui ne le regarde pas, c'est pour une bonne cause, du moins l'estime-t-il ainsi.
On peut penser au départ qu'il ne s'agit que de rendre service à Faena, la servante de Tullia, morte de trouille à l'idée d'aller une fois de plus dans la nécropole récupérer les perlimpinpins fournis par la sorcière pour persuader le bien-aimé de sa maîtresse d'épouser celle-ci. C'est d'ailleurs une idée d'Enak qui aurait pu très mal tourner, non pas cette fois à cause de Dipsas, tout juste entrevue, et de sa meute, vite dissuadée, mais de la bande de truands qui en veut aux présents transportés par Actéus. Et voici ce dernier propulsé dans la vie d'Alix pour lui rendre un signalé service. Et un service en entraînant un autre en retour, il n'en fallait pas plus pour suggérer à Alix de récompenser ainsi l'intervention d'Actéus.
Voilà des enchaînements qui peuvent paraître bien subtils, mais l'intrigue est menée avec suffisamment de rapidité pour qu'on n'ait pas le temps de voir les ficelles. Car si Enak ne s'était pas inquiété du sort de Faena ( quelle idée, aussi, de se soucier du sort d'une servante... qui, d'ailleurs, ne risquait rien... ) il ne se serait rien passé. Actéus n'aurait pas eu l'occasion de raconter sa triste histoire à Alix, et celui-ci se serait contenté d'assister en spectateur au combat de gladiateurs. Dipsas aurait pu accomplir sa vengeance envers Actéus et Alix n'en aurait probablement jamais rien su.
Evidemment, sans ce genre de coïncidences, il n'y aurait jamais d'histoires, ou pas souvent. Mais à partir de là, les choses roulent toutes seules : Alix veut faire libérer Actéus, Dipsas ne le veut pas. Celle-ci se sert du petit Marcus Holconius, qu'elle enlève, mais c'est une maladresse, car cela permet à Alix de la retrouver. Pourtant, cette première confrontation tourne à l'avantage de la sorcière, au détriment d'Alix. La seconde confrontation, au pays Marse, réunira Actéus et Dipsas pour un ultime affrontement, sans Alix, cette fois, et après une intervention avortée, pour cause d'évènements naturels, des compatriotes du gladiateur, qui justifient amplement leur réputation de rudes montagnards ( voir l'article qui leur est consacré ).

Pour ancrer davantage leur histoire dans la saga d'Alix, les auteurs ne manquent pas de rappeler que celle-ci se situe dans les lieux et dans le prolongement d'une autre célèbre aventure en partie pompéienne : « La griffe noire », signalée deux fois dans les notes et par un dessin explicite page 22, mais aussi et surtout par la scène de la page 33. Le sort du petit Marcus ne rappelle-t-il pas celui du jeune Claudius, victime de la griffe noire ? Et la manière dont Dipsas neutralise traîtreusement Alix ( mais avait-elle le choix ? ) en lui soufflant de la poudre empoisonnée ou de la poussière dans les yeux ne correspond-elle pas au geste identique de Rafa ( pages 28 et 29 de la G.N. ) ? La vengeance de Dipsas ne fait-elle pas écho à celle du mage ? Nous sommes en pays de connaissances !
Quant au dénouement assez mélodramatique, qui voit bon et méchante unis dans un même destin fatal, elle est tout à fait dans la lignée de nombreuses conclusions des aventures d'Alix.

Le dessin de Marc Jailloux a su retrouver la grâce et le rythme de celui de Jacques Martin, aussi bien dans les traits des personnages que dans les scènes d'action ou de foules. S'il continue dans cette voie, il ne fait pas de doute qu'il ne tardera pas à atteindre la plénitude de son talent, équivalent à celui de son modèle. Encore lui faudra-t-il trouver d'autres scénarios à sa hauteur, au moins celle des histoires qu'il a illustrées jusqu'à présent.

Deux curiosités pour clore ce chapitre.
J'ai dit plus haut que cette histoire n'était pas datée et ne se référait pas à un événement historique particulier. En conséquence sont donc absents les comparses historiques habituels d'Alix, tels que César, Pompée ou Cléopâtre. Mais si eux n'apparaissent pas, deux autres sont bien là : Lucius Holconius et son fils Marcus. Personnages réels, vraiment ? On sait en effet qu'un certain Marcus Holconius Priscus vivait à Pompéi au milieu du 1er siècle de notre ére ( donc un siècle environ après cette histoire ) et qu'il fut lui aussi candidat au poste de duumvir. Mais il disparut au cours de l'éruption du Vésuve en 79 et nul ne sait ce qu'il advint de lui. En tout cas, félicitations au scénariste pour avoir déniché ce personnage, peut-être un descendant de Lucius et de Marcus.
Enfin, on sait qu'Alix connut bien des vicissitudes au cours de ses aventures. Prisonnier, esclave, assommé, enchaîné, blessé, torturé ( pas trop gravement, cependant ), on l'a en revanche rarement vu malade. La dernière fois ( et je crois, la première ) c'était dans « La cité engloutie ». Déjà veillé par Enak, il avait fini par s'en remettre. Heureusement pour lui que ses concepteurs l'ont créé robuste et doté d'une santé de fer !


Les personnages

Alix : Il se croyait en paisible villégiature, en dehors des tourments politiques ou guerriers habituels, et le voilà qui repart pour l'aventure qui l'attend au coin de la rue. Au départ, une aventure bien limitée et sans gloire, contre des molosses et quelques truands de bas étage. Mais il apprend une histoire étonnante et voilà son instinct généreux et dévoué qui se réveille : se doutait-il où cela allait l'entraîner ? Dans l'arène, d'abord, mais ce n'est pas la première fois et il s'en est toujours bien tiré. Il a moins de chance avec la sorcière : les mages de Pompéi ne lui réussissent décidément pas et il avait déjà dû laisser Rafa s'échapper. Et c'est finalement celui auquel il voulait rendre service qui lui sauve la mise pour la seconde fois, juste retour des choses.

Enak : S'il n'était pas aussi sentimental ( on dirait bien que Faena lui a tapé dans l'oeil ), il est probable que rien ne se serait passé comme c'est raconté. Par la suite, il conduit Alix sur les lieux de sa guérison, s'improvisant une nouvelle fois garde-malade, aussi dévoué et un peu plus efficace, cette fois-ci.
Actéus : Accordons-lui cette place privilégiée puisque c'est lui le personnage-titre. Dans son pays d'origine comme dans l'arène, c'est un homme au caractère entier, qui ne transige pas. Malgré ses charmes, pas seulement physiques, Dipsas ne lui plaît pas ? Il l'écarte, sans se douter qu'elle manie des armes aussi dangereuses que celles d'un gladiateur, et il en subit les conséquences. C'est que le contrat d'un gladiateur était encore pire que celui d'un soldat, puisqu'à l'adversaire au combat venait s'ajouter le public et l'organisateur du spectacle, à qui revenait la décision finale sur sa vie. Non sans amertume visible, il s'accommode de cette existence infernale et il s'apercevra qu'en sortir, si cela peut se réaliser, n'est pas non plus un chemin facile.

Et, par ordre d'entrée en scène :

Tullia : On comprend que la jeune veuve de Pétrone veuille refaire sa vie avant qu'il soit trop tard. Elle est encore belle, apparemment sans enfant, et le sort d'une femme isolée, même riche ( elle a dû recueillir l'héritage de Pétrone en plus de ses biens propres ) n'était pas toujours facile dans la société romaine de l'époque. Elle a réusi à séduire Lucius Holconius, de « situation en rapport », comme on dit. Mais elle veut mettre toutes les chances de son côté ét croit utile d'ajouter à ses charmes personnels quelques pratiques magiques, ce qui va déclencher toute l'histoire dont elle suivra le déroulement de près.

Faena : La jeune et jolie servante de Tullia est dévouée, mais pas plus courageuse qu'il faut. Il est vrai que s'aventurer de nuit dans une nécropole, où il n'y a pas toujours que des fantômes ( très dangereux selon les conceptions de l'époque ) n'est pas une sinécure. Elle s'en tirera finalement mieux que ses deux sauveurs improvisés. Son physique et son nom disent ses origines gauloises.

Lucius Holconius : On a vu qu'une famille de ce nom a réellement existé à Pompéi. Lucius est encore jeune, riche, bel homme : on comprend qu'il ait séduit Tullia et qu'il envisage de refaire sa vie avec une jeune femme belle et riche. Il ne se doutait pas, dans cette perspective, et celle de son projet politique, qu'il allait plonger dans un drame, familial de son point de vue, qu'il assumera finalement assez bien avec l'aide d'Alix. Il est vrai que sans lui, rien ne serait arrivé : qui a organisé un combat de gladiateurs ? Sa compréhension de la situation d'Actéus est sa plus grande qualité.

Dipsas : La sorcière est un personnage original dans les aventures d'Alix. Il faut remonter à la terrible Hermia du « Cheval de Troie » et à la vestale Sylvia Severa du « Testament de César » pour trouver des personnages féminins aussi malfaisants. Généralement, les dames d'Alix sont plutôt sympathiques, et ces dames de mort sont finalement assez rares, il est vrai qu'elles ne pratiquent pas toutes la sorcellerie en virtuoses. Mais on peut se demander si, plutôt que ses pratiques magiques ( dont on sait que la plupart étaient inoffensives ) ce n'est pas davantage la haine que Dipsas semble éprouver pour l'humanité en général, à commencer par Actéus, qui l'a repoussée, qui la fait agir et parfois réussir. A noter que toutes ces harpies meurent spectaculairement : Hermia dans les flammes, Sylvia enterrée vive et Dipsas gelée.

Scrofa : Le laniste est décrit comme un gagne-petit de la gladiature, qui éprouve aussi des sentiments complexes : si sur ordre de Dipsas il fait bon marché de la vie d'Actéus qui a pourtant assuré sa fortune, il s'émeut du sort du petit Marcus, craignant, à juste titre, que sa mort éventuelle retombe sur sa tête par la vengeance des dieux. C'est un personnage dépassé par les évènements, que la magie de Dipsas terrorise, et qui se revèle incapable de jouer sur plusieurs tableaux, ce qui le perdra.

Véia : On rencontre d'abord brièvement la charmante prêtresse d'Angitia dans le récit d'Actéus, avant de la retrouver, dans son temple et dans ses œuvres, pour soigner Alix. A la voir, on comprend Actéus qui la préfère à son aînée. Cette dernière ne lui fera pas grâce, liens familiaux ou pas, et la prêtresse périra victime de son dévouement et de son talent de guérisseuse.
Marcus Holconius : Il est une de ces figures juvéniles qui traversent parfois les aventures d'Alix avec des fortunes diverses. Ce jeune garçon est naturellement généreux comme son père est compréhensif et il se tirera bien de l'aventure dangereuse pour lui. La preuve : il a eu des descendants.

Rufio : le gladiateur, adversaire d'Actéus, hésite visiblement à exécuter celui-ci malgré les ordres de Scrofa. Une hésitation qui lui sera fatale, car Lame-Serpent, lui, ne faillira pas.

Phidia : La gouvernante du petit Marcus s'est visiblement opposée vigoureusement à l'enlèvement de son jeune maître. Il faut espérer qu'elle n'a été qu'assommée.

Gorpus : Complice de Dipsas, il fait partie de ces Marses qui n'ont pas digéré la défaite de leur peuple devant les Romains, ce qu'on peut comprendre, d'ailleurs, car elle s'est traduite par un épouvantable massacre. Sur le conseil de la sorcière, il veut en faire payer le prix à Actéus, qu'il croit s'être rangé du côté des vainqueurs, à son corps défendant, certes, mais Gorpus est-il capable de faire la distinction entre la citoyenneté romaine et un contrat de gladiateur ? Curieusement, ce sont les éléments déchaînés du lac Fucin qui mettront un terme à la violence humaine.

Et les animaux : Ils sont généralement peu présents dans les aventures d'Alix, à part le célèbre loup, tandis qu'Epone, son cheval dans « La dernière conquête », n'est qu'un figurant, et que « Le cheval de Troie » est en bois. Ici, nous avons droit à toute la ménagerie de Dipsas : d'abord sa meute d'horribles molosses, qui se font sévèrement corriger avant de se défiler, mais surtout le sournois serpent Snuggi, qui aura le temps d'injecter « son venin très spécial », selon sa maîtresse, à Alix, avant de finir en deux morceaux.


Sources : la base de cette analyse est le « Dictionnaire de l'Antiquité », de Jean Leclant ( PUF ) et l'Encyclopédie Quillet, parfois complétés par Wikipédia. L'ouvrage de Yann Le Bohec « Histoire des guerres romaines » ( Tallandier, 2017 ) m'a fourni le récit des guerres sociales, tandis que celui de Alberto Angela « Les trois jours de Pompéi » ( Payot, 2017 ) m'a révélé le destin des Holconii.


-oOo-

Post-Scriptum

A Pompéi, on fouille toujours...

Et on trouve !
Pour la première fois depuis 1945, un nouveau programme de fouilles et d'exploration a démarré sur 1 000 m2 environ, au nord de la cité, dans un lieu partiellement étudié entre 1836 et 1875 mais endommagé par des bombardements en 1943. De nouveaux outils ( reconstitutions 3D, drones, lasers ) déjà utilisés avec succès pour la villa de Diomède, permettent aux scientifiques d'examiner des surfaces encore vierges d'intervention, sans se cantonner aux bâtiments d'habitation.
Premiers résultats plus qu'encourageants : on a exhumé une nouvelle résidence témoignant du raffinement de la ville antique, avec de splendides murs peints, des décorations luxueuses et une fresque monumentale ornée de deux dauphins très bien conservés, d'où le nom donné à la maison : « Domus del delphini » ( « Demeure des dauphins » ).
D'autres vestiges d'espaces publics et privés, comme des jardins, surgissent du sol. Derrière le mur d'enceinte de Pompéi, on a découvert les restes d'un cheval. Délaissant les techniques dernier cri, les archéologues ont employé une méthode vieille de 150 ans pour reconstituer la posture de l'animal dont l'anatomie a laissé une empreinte sur la couche de cendres et de pierres volcaniques qui l'entourait : on y a fait couler du plâtre liquide qui reproduit ensuite sa forme. A l'époque, les chevaux étant surtout possédés par des gens fortunés, ce détail n'a pas échappé à des pillards qui ont creusé des tunnels pour tenter de s'emparer de trésors archéologiques. C'est en les suivant que les chercheurs ont découvert la « Demeure des dauphins » et... plusieurs amphores de vin désormais mises à l'abri.
On a aussi découvert la squelette d'un homme décapité par un bloc de granit de 300 kg. Cet homme semble avoir voulu échapper à la première phase éruptive du volcan, en courant, il a ensuite tenté de trouver refuge la long d'une allée couverte par des lapilli, ces petites pierres éjectées par le volcan, et il serait tombé, victime d'un malaise dû aux fumées toxiques dégagées par l'éruption du Vésuve, au moment où un bloc de granit se détachait d'une maison avant de l'écraser. Les scientifiques souhaitent désormais retrouver son crâne afin de confirmer leurs premières estimations de son âge ( 35 ans ) et de sa taille ( 1,60 m ).
Les archéologues s'attendent à de nouvelles découvertes importantes.
N'oublions pas de signaler que l'Union Européenne a versé en 2013 une somme de 105 millions d'euros pour la sauvegarde de ce site antique unique au monde.

( Extrait d'un article des « Cahiers de Science et Vie » N° 179 de juillet 2018. )

-oOo-

khephren


martinophile distingué
martinophile distingué

Merci Jacky-Charles pour cette analyse toujours aussi passionnante et foisonnante (que de culture !).

Nouveau sur le forum, je viens de parcourir l'ensemble des mails consacrés à Alix et entre autres les analyses réalisées par Diégo Gimenez et toi, ce qui représente une sacrée somme (de lecture pour moi et de travail pour vous Very Happy ).

Il y a actuellement d'inaccessibles (y compris les études de Diégo Gimenez) les études concernant les tomes suivants :

- T6, T7, T9, T10, T12, T18, T19, T24, T28, T29 (puisque les T34 et T35 arrivent prochainement bounce

As-tu déjà prévu de les regrouper pour une édition future ?

J'espère que mes remarques ne t'ennuient pas trop affraid .

Raymond

Raymond
Admin

Merci pour cette analyse passionnante, qui a dû te demander beaucoup de travail ! Very Happy

Juste une petite remarque ! Pour tout nouvel album se pose aussi la question de la datation de l'aventure, et de la place du récit dans la chronologie que tu as établie. Je vois que tu évites de te prononcer. Wink

Je vais essayer de situer cette histoire dans le temps. La seule certitude, c'est qu'elle survient après la Griffe Noire qui date d'environ -51. A mon avis, "le Serment du Gladiateur se place probablement 1 an après, puisque Tullia commence à se remettre de son deuil. Cela situerait l'album en plein dans la période pompéienne, vers - 50, juste après des récits comme "Roma Roma" ou "C'était à Kkorsabad".

Sinon, il y a plusieurs personnages intéressants dans cette histoire, qui seraient susceptibles de revenir (comme Tullia ou Lucius Holconius). Le temps nous dira si Marc Jailloux a l'intention de les réutiliser.



_________________
Et toujours ... Alix 36 Le Serment du Gladiateur - Page 5 Charli10
https://lectraymond.forumactif.com

Jacky-Charles


docteur honoris causa
docteur honoris causa

Merci à vous !

Je vais essayer de répondre dans l'ordre aux questions de Khephren et Raymond.

Je vais vérifier si les études que tu cites sont bien toutes absentes du forum. Réponse dans quelques jours.

Oui, c'est assez long de rechercher la documentation et de la mettre en ordre, c'est pourquoi j'ai tardé à envoyer ces trois dernières analyses, au point de les avoir un peu oubliées. Je tâcherai d'être plus ponctuel pour les prochaines.

Pour la chronologie, faute de repère évident, j'ai provisoirement placé cette histoire à la toute fin de la mienne. Je vais étudier la piste suggérée par Raymond.

Moi aussi, je voudrais bien revoir une histoire se déroulant à Pompéi, avec ces personnages, mais ça dépend des scénaristes...

Puisque vous avez bien accueilli cette analyse, je ne vais pas tarder à envoyer la suivante.

khephren


martinophile distingué
martinophile distingué

Merci beaucoup pour ta réponse et vivement la suite bounce bounce bounce

Jacky-Charles


docteur honoris causa
docteur honoris causa

khephren a écrit:Merci Jacky-Charles pour cette analyse toujours aussi passionnante et foisonnante (que de culture !).

Nouveau sur le forum, je viens de parcourir l'ensemble des mails consacrés à Alix et entre autres les analyses réalisées par Diégo Gimenez et toi, ce qui représente une sacrée somme (de lecture pour moi et de travail pour vous Very Happy ).

Il y a actuellement d'inaccessibles (y compris les études de Diégo Gimenez) les études concernant les tomes suivants :

- T6, T7, T9, T10, T12, T18, T19, T24, T28, T29 (puisque les T34 et T35 arrivent prochainement bounce

As-tu déjà prévu de les regrouper pour une édition future ?

J'espère que mes remarques ne t'ennuient pas trop affraid .


Je réponds tout d'abord à tes observations album par album.

6 - Légions perdues : analyse publiée par moi sur le site "Alix l'intrépide" et non reprise sur le forum.

7 - Dernier spartiate : analyse présente sur le forum, message n° 4.

9 - Dieu sauvage : analyse publiée par moi sur le site "Alix l'intrépide" et non reprise sur le forum, sauf un complément, message n° 1.  

10 - Iorix : analyse publiée par Diégo sur le site "Alix l'intrépide" et non reprise sur le forum.

12 - Fils de Spartacus : idem.

18 - Vercingétorix : idem.

19 - Cheval de Troie : analyse présente sur le forum, message n° 2.

24 - Roma... : analyse présente sur le forum, message n° 5.

28 - Cité engloutie : analyse présente sur le forum, message n° 101.

29 - Testament de César : analyse présente sur le forum, message n° 194.

Pour compléter ce recensement, je précise que les analyses publiées par Diégo sur le site "Alix l'intrépide" et non reprises  sur le forum sont les suivantes, y compris celles énumérées ci-dessus :
10 - Iorix
12 - Le fils de Spartacus
13 - Le spectre de Carthage
16 - La tour de Babel
17 - L'empereur de Chine
18 - Vercingétorix
20 - Ô Alexandrie
23 - Le fleuve de jade
Personnellement, je ne peux plus y accéder, mais est-il possible de les récupérer pour les publier ici ?
S'il n'est pas possible de les récupérer ou d'y accéder facilement, cela vous intéresserait-il que je les refasse à ma façon pour les publier ici ?

Enfin, puisque je dispose du texte pour "Les légions perdues" et "Le dieu sauvage", je vous propose de les republier.

AJAX

AJAX
grand maître
grand maître

Beau travail comme d'hab, Jacky-Charles. J'imprime et je lis ça tranquillement. Tu nous a gâtés ces derniers jours... Very Happy

Excellente idée de refaire à ta manière les analyses de Diégo. A moins que quelqu'un les ait préservées... ?

Raymond

Raymond
Admin

Je possède dans mon disque dur les analyses écrites par Diego, qui avaient été mises en ligne sur le site "Alix l'intrépide". Elles sont au format pdf et il ne devrait pas être difficile de les adapter pour les mettre dans ce forum. Rolling Eyes


_________________
Et toujours ... Alix 36 Le Serment du Gladiateur - Page 5 Charli10
https://lectraymond.forumactif.com

AJAX

AJAX
grand maître
grand maître

De ce qui précède, je conclus qu'il n'existe pas d'exégèse du genre Diégo/Jacky-Charles sur ce forum - ou ailleurs ? - pour les albums :
1. ALIX L'INTREPIDE
2. LE SPHINX D'OR
3. L'ILE MAUDITE
4. LA TIARE D'ORIBAL
5. LA GRIFFE NOIRE

... mais que fait la police !!!???
Corrigez-moi si je me trompe... Smile

122Alix 36 Le Serment du Gladiateur - Page 5 Empty Re: Alix 36 Le Serment du Gladiateur Ven 10 Aoû - 10:26

Raymond

Raymond
Admin

Oui, tu te trompes !   Very Happy

Regarde bien dans les sujets qui correspondent aux albums, et tu trouveras les analyses de Jacky-Charles. Elles ne sont pas toujours en début d'album.


_________________
Et toujours ... Alix 36 Le Serment du Gladiateur - Page 5 Charli10
https://lectraymond.forumactif.com

123Alix 36 Le Serment du Gladiateur - Page 5 Empty Re: Alix 36 Le Serment du Gladiateur Ven 10 Aoû - 10:46

Draculea

Draculea
vieux sage
vieux sage

Pour oser corriger Ajax, il faut être intrépide ! Very Happy
Je profite de ce message pour saluer chacun après quelques semaines de silence. J'espère que vous allez tous bien chers amis ! Cher Raymond, j'ai toujours pour toi le numéro que je devais t'envoyer : occupé par mille choses, j'ai purement et simplement oublié de le faire et te prie de m'en excuser. Embarassed
Pour en revenir au présent sujet, quel beau travail de documentation ! C'est passionnant et très impressionnant ! Very Happy

http://www.marchenriarfeux.net

124Alix 36 Le Serment du Gladiateur - Page 5 Empty Re: Alix 36 Le Serment du Gladiateur Ven 10 Aoû - 11:15

AJAX

AJAX
grand maître
grand maître

Draculea a écrit:
Pour oser corriger Ajax, il faut être intrépide ! Very Happy Very Happy

Ma foi, si ça permet de faire avancer la science, je veux bien être corrigé !
Simplement je me basais sur le décompte de Jacky-Charles, et -
quoique étonné - j'avais la flemme d'aller vérifier ! Comme la plupart d'entre-nous ici, j'ai lu tellement de commentaires sur Alix que... Voilà !

125Alix 36 Le Serment du Gladiateur - Page 5 Empty Re: Alix 36 Le Serment du Gladiateur Ven 10 Aoû - 16:52

Raymond

Raymond
Admin

Draculea a écrit:
Pour oser corriger Ajax, il faut être intrépide ! Very Happy
Je profite de ce message pour saluer chacun après quelques semaines de silence. J'espère que vous allez tous bien chers amis ! Cher Raymond, j'ai toujours pour toi le numéro que je devais t'envoyer : occupé par mille choses, j'ai purement et simplement oublié de le faire et te prie de m'en excuser. Embarassed
Pour en revenir au présent sujet, quel beau travail de documentation ! C'est passionnant et très impressionnant ! Very Happy

Merci de ton message. J'attends en effet toujours avec intérêt ce numéro de Figaro Magazine ..  Wink


_________________
Et toujours ... Alix 36 Le Serment du Gladiateur - Page 5 Charli10
https://lectraymond.forumactif.com

Contenu sponsorisé



Revenir en haut  Message [Page 5 sur 6]

Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6  Suivant

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum