Falaises, à pics et précipices

C'est très beau ! J'adore la lumière sur la falaise dans la première case, sa transparence marine, son ouverture vers la profondeur du ciel, outre la superbe mise en page de cette scène de chute !
Voici une autre scène de falaise extraite des Enfants du Bunker, par  Michel Jacquemart et Alain Maury, où Jeanjean éprouve la tentation de se jeter dans le vide en relation avec le souvenir de l'accident de voiture qui a coûté la vie à ses parents et dont il se croit responsable. C'est donc une intéressante variation sur le thème de la chute puisque celle-ci est dans cet album non un fait mais un fantasme qui ne se réalise finalement pas.

Je retiendrai aussi cette superbe illustration d'Olivier Weinberg pour Le Mur de l'Atlantique dans la série des Voyages de Lefranc, où les falaises ne sont pas montrées comme principe de vertige et de chute, mais plateau d'observation à distance ouvrant sur un immense horizon circulaire.

De quand date exactement cette séquence ? Elle fait songer, histoire d'or compris, à l'ouverture de Chihuahua Pearl, du cycle de l'or des Confédérés dans le aventures de Blueberry où un cavalier porteur d'une lettre secrète au sujet de ce trésor sudiste, fait une chute dans un ravin au beau milieu du désert. Il est bien possible que ce soit là simple coïncidence !

Oui, tout à fait cher Raymond ! Je me pose simplement la question des millésimes. Chihuahua Pearl a été publié en janvier 1973 et je viens de trouver que Un nommé Mac Coy est paru plus tard, en avril 1975.
Coïncidence de rencontre entre les aventures de Mac Coy et celles de Blueberry ? En tout cas, la couverture de Un nommé Mac Coy ajoute à la question, indépendamment du sujet des falaises, à pics et précipices, car la scène qu'elle représente n'est pas sans faire songer à une des séquences de Ballade pour un cercueil paru en janvier 1974 et qui fait aussi partie du cycle de l'or des Confédérés. Il s'agit de la séquence du siège de l'église de la ville fantôme de Tacoma par les troupes de Lopez. La ressemblance n'est pas tant dans le graphisme lui-même que le sujet traité et cependant certains effets de dessin, dont le jeu de représentation du clocher en contreplongée. C'est encore plus manifeste quand on voit le choix de tonalités utilisées dans Ballade pour un cercueil et qu'on le compare avec la couverture de Un nommé Mac Coy - il serait intéressant d'ailleurs de lire attentivement les deux albums. Hasard ? Influence inconsciente ? Citation et hommage volontaires ? Il est évidemment fort difficile de répondre à cette question.