Falaises, à pics et précipices

La fin n'est plus vraiment de la bande dessinée, à partir du moment où c'est la photographie qui remplit l'essentiel des cases.

C'est simplement une BD qui intègre des images photographiques (ce qui prend 2 planches sur la cinquantaine que compte l'album). Il y a un certain nombre d'autres dessinateurs (Fred, Schuiten, Druillet, Gotlib etc ...) qui ont utilisé auparavant le même artifice technique.

Par ailleurs, cette séquence représente une fin de chapitre, mais pas une fin d'album.

Autre chute, cette fois-ci celle d'un camion qui tombe dans un ravin. C'est le véhicule des "Innommables", dans l'album Shukumeï.

Yann et Conrad étaient alors au meilleur de leur forme.  

Tournons-nous maintenant vers la merveilleuse BD anglaise des années 50, en particulier celle de science-fiction.

Je commence avec Dan Dare, une très belle série dessiné par Frank Hampson. Dans l'album "The Man from Nowhere", Dan Dare et ses amis ont atterri sur l'étrange planète Cryptos, qu'ils ont commencé à explorer. Ils arrivent ainsi en face d'un précipice, et ils doivent trouver le moyen de descendre une haute falaise.

S'il faut faire comme les oiseaux, pourquoi ne pas se fabriquer des ailes ?      

Je continue avec Garth, dessiné par Frank Bellamy, dont certains épisodes ont été traduits en français et publiés en albums.

Dans L'homme-loup d'Ausensee, Garth flirte outrageusement avec une actrice de cinéma, qui a la gentillesse de s'égarer sur une abrupte paroi rocheuse. Le héros va évidemment aller la sauver.







Trop facile !  

L'Empire de Trigan est une autre magnifique série de cette SF anglaise des années 50. Elle a été créée par Don Lawrence et Mike Butterworth.

Dans Revolution in Zabriz, Trigan combat un dictateur qui a pris le pouvoir à Zabriz. Le méchant va mourir d'une façon très traditionnelle : en tombant du haut de son château ! Ironie du sort : ce n'est pas Trigan qui le pousse dans le vide, mais un oiseau tout à fait banal.  

Et maintenant, revenons à la BD franco-belge traditionnelle, avec Dany et Van Hamme. Voici une belle séquence qui part du haut d'un gratte-ciel, et qui montre l'aisance d'Arlequin, dans "Les éléphants se plument à l'aube".

Une belle chute dans le vide dessinée par Hermann, dans l'album les Shériffs.

Toujours dans le genre franco-belge, une séquence très montagneuse, et très "à pic" (et très fantaisiste) provenant d'Astérix chez les Helvètes.

C'est le genre d'album qu'il est agréable de relire de temps en temps.  

Une autre séquence de paroi à pic dessinée par Bob de Moor, provenant des aventures de Johan et Stephan (les Cigarillos de la reine Tha).

Une séquence guerrière tirée de l'album les Cathares, une BD datant des débuts de Juillard.

Une chute rigolote et mortelle : c'est l'univers de Lanfeust de Troy !

Passons à Derib, qui nous dessine une histoire (et une ascension) totalement loufoque dans l'album des Ahlalaas intitulée l'Impossible ascension.

En fait, la montagne qui est escaladée n'est autre qu'Achille Talon en personne.





Il y a non seulement de belles parois à pic, mais aussi des chutes.  

Dans les aventures d'Olivier Rameau, Dany a lui aussi dessiné quelques belles scènes de montagne ou de chutes.

Voici par exemple une séquence tirée du Miroir à 3 Faces, qui nous montre une belle et longue chute. Le héros ne semble pas trop s'en émouvoir.  

En bon admirateur de Franquin, Daan Jippes (qui signe ici Danier) dessine une spectaculaire séquence de dégringolade dans les aventures de Havank.





Cette planche rappelle un peu une célèbre séquence de la Mauvaise Tête.  

J'avais montré cette séquence de la "Mauvaise Tête" au post 116 de ce sujet.

Mais revenons à Hergé, et cette fois à Jo, Zette et Jocko. On découvre ainsi que l'ingénieur Legrand fait une chute dramatique dans la Vallée des Cobras !

Quant à Chlorophylle, tomber dans un puit est équivalent à une chute dans un précipice.

Pour François Schuiten, les pics et les précipices sont bien souvent urbains. C'est une nouvelle occasion de montrer mes chères Cités Obscures, et en particulier cette image de la Route d'Armilia.

Belle couverture !  


Je continue avec Schuiten, et avec cette fois des images de précipice.  Michel Ardan et Benedikt Loderer descendent en effet dans le gouffre de Marahuaca, et ceci nous est raconté dans l'Echo des Cités

Effectivement, le fond d'un gouffre devrait en principe être obscur, mais avec Schuiten, on est toujours dans un univers parallèle.

Autre fantaisie un peu décalée : une image d'alpinisme, avec une "via ferrata" à la manière de Schuiten.

Revenons à Jijé, et à Jerry Spring. Les falaises, et les chutes dans les ravins ou les précipices ne manquent pas. Prenons par exemple ce très bel album intitulé la Fille du Canyon.

Au début de l'histoire, Jerry Spring et Pancho s'enfuient dans une calèche, et finissent pas dégringoler dans le fameux canyon. La chute est spectaculaire !