Raymond a écrit:Très bien !
Est-ce que 2J ou Dantec ont des commentaires sur cette histoire ?
Cet épisode semble être la suite d'un précédent, puisque qu'Alex et Eureka connaissent le gangster qui s'évade !
"Les masques blancs", comme toutes les histoires de la série (au moins jusqu'à "L'homme au manteau gris", car je ne connais pas les suivantes), constitue un épisode autonome. Y réapparaissent cependant 3 "bons" personnages de méchants : ceux du trompettiste, Grosmaille et Perrot (qu'on retrouve aussi, comme l'a signalé Péronnette au post 280, dans "La boîte à musique" - mais pas dans "A coups de plume" -, et qu'on retrouvera ensuite dans "Lestaque attaque", "L'honneur de Lestaque"...) et surtout le Givreur, qui selon moi est, mieux qu'un bon, un "excellent" méchant (voir mon post 247) - ce qui explique sans doute qu'il aura la vie dure (voir le post 267 de 2J), comme d'ailleurs l'inspecteur Fricot, autre grande figure du "Cheval de Brandevert".
Pour les raisons que j'ai exposées dans mon post 248, je ne ferai pas plus de commentaires sur "Les masques blancs" que je n'en ai faits sur "Lestaque attaque" et que je n'en ferai sur "L'honneur de Lestaque" et "L'homme au manteau gris", car ils seraient négatifs. En effet, je trouve qu'il y a un monde entre une séquence comme celle de l'ours dans "Les masques blancs" et les véritables moments de grâce que sont, par ex (du moins pour moi), la séquence Belle Île dans "Appel à X...Y...Z..." ou celle de la tentative d'évasion de Jérémie Valbon dans le trompettiste. Or :
- l'esprit du forum n'est pas celui du
Masque et la plume de France Inter -> voir la discussion "Je n'ai pas aimé" : la production Brochard-Hempay, même celle sur laquelle j'ai bcp de réserves, ne relève pas de la catégorie fustigée par Raymond,
- il serait inconséquent de ne pas soutenir les éditeurs qui cherchent un nouveau lectorat pour les BD de Brochard,
- et, last but not least, je ne suis pas du tout sûr que mon avis soit pertinent, car mon rapport aux premières histoires de la série est aussi affectif que celui, par exemple, de Péronnette, pour la série Zéphyr (Péronnette a peut-être eu de la chance que PB ait mis fin à sa série en 62/63...).
Je pense cependant que "l'affectif" n'explique pas tout de ma déception : il me semble qu'à partir de 1963, pour des raisons éditoriales qui tiennent peut-être au fait qu'à cette époque Goscinny et
Pilote commençaient à tenir le haut du pavé de la presse illustrée en France, l'esprit de la série Alex et Eurêka (comme d'ailleurs celui de la série Jordi) s'est de plus en plus infléchi vers la comédie et l'auto-dérision, au détriment de la vraisemblance. Trois erreurs à mon avis ont été commises dans ce choix :
- détruire l'équilibre entre fantaisie et vraisemblance était méconnaître ce qui faisait ce qu'on peut appeler le "génie" de la série Alex et Eurêka (voir mon post 140),
- le choix de Lestaque comme personnage iconique était également une erreur : Lestaque est un (très bon) second rôle, un très bon faire-valoir, mais ses ressources comiques, et surtout visuelles, sont assez maigres : le personnage comique et iconique de la série, c'est évidemment Eurêka (voir mon post 213),
- enfin, PB n'est pas Franquin : c'est dans la BD réaliste qu'il excelle, pas dans la BD fantaisiste. Du moins est-ce ma conviction.
Bon, pour me faire pardonner des fans de Pierre Brochard, voici, en cette année du cinquantenaire des premiers pas de l'homme sur la lune, une histoire signée Brochard-Hempay parue dans
Cœurs Vaillants au début de 1961, bien dans l'esprit "an 2000" de l'époque, où l'on apprend que "la lune est désormais dépassée" et que nos (petits) enfants iront "peut-être passer [leurs] week-ends sur Vénus..."
Ou comment une histoire vraisemblable est devenue avec le temps une histoire drôle!