Les dessinateurs peu connus de Pilote, infos et interviews rares

Raymond a écrit:Merci pour ces remarques. Cependant, il vaut la peine de préciser que les collaborations entre Robert Gigi et Jean-Michel Charlier n'ont pas été très nombreuses, même dans Pilote.

Oui, je sais, mais je ne peux pas m'empêcher de ramener ma science quand il s'agit de Charlier...
La seule autre collaboration que j'aie trouvée entre les deux est un ou deux récits authentiques de faits divers, dans Paris Flirt en 1957 ; encore une fois, voir mon site à ce lien : http://jmcharlier.com/recits.php#divers (il faut aller au paragraphe "histoire d'un fait divers").

Raymond a écrit:Petite curiosité : le forum "Mystère des OVNIS" a mis en ligne l'album "Soucoupes Volantes" en entier. Cela se trouve à cette adresse :

http://www.forum-ovni-ufologie.com/t10412-1972-le-dossier-des-soucoupes-volantes-par-lob-et-gigi

Un forum auquel je me suis inscrit au printemps dernier pour y causer de mon propre album Rafale sur l'Arctique, qui traite donc d'Ovnis. J'ai ainsi pu intervenir sur la page de ce forum dont tu donnes le lien, pour dire que ça n'est sans doute pas légal de diffuser in extenso l'album de Dargaud... mais apparemment, les gars n'en ont cure.
A noter qu'il y a eu 3 albums de Lob et Gigi sur les soucoupes volantes.

Le Web est assez pauvre, mais il y a heureusement une abondante littérature critique consacrée à Robert Gigi.
Signalons tout d'abord une monographie qui est parue en 1986 chez Aedena. Elle s'intitule Rêves écarlates et est malheureusement assez pauvre en textes. Elle a toutefois le mérite d'exister.



Il y a ensuite un certain nombre d'interviews dans les fanzines. Le BDM mentionne Spot BD N° 7, Schtroumpfanzine N° 34, Phénix N° 18, Charlie N° 34, Bédésup N° 20, Tonic N° 9-10 et Hop N° 70. Il y a aussi un livre de Moliterni : "Entretiens avec ...".

Je possède deux ou trois de ces entretiens.

En fait, il est assez curieux que Robert Gigi n'ait travaillé que 2 ou 3 fois pour Pilote à ses débuts, car c'était un bon journal qui payait bien ses dessinateurs. Pourquoi a t-il préféré d'autres obscurs éditeurs ?

Regardons d'abord la plus vieille interview de Gigi, qui est certainement celle de Phénix N° 18. Elle date du début des années 70 !

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Raymond a écrit:En fait, il est assez curieux que Robert Gigi n'ait travaillé que 2 ou 3 fois pour Pilote à ses débuts, car c'était un bon journal qui payait bien ses dessinateurs. Pourquoi a t-il préféré d'autres obscures éditeurs ?

J'ai une explication possible : en fait, comme on sait, Pilote a vite connu des déboires financiers au point d'être racheté pour une poignée de cerises par Dargaud fin 1960. Peut-être que ça sentait le roussi et que Gigi a préféré voir ailleurs des revues plus sûres ? Charlier a raconté lui-même qu'a bout de quelques semaines, le diffuseur de la revue a commencé à renvoyer les retours des invendus et que ça a coûté (car il faut rembourser au diffuseur ce qu'on croyait qui avait été réellement vendu ; c'est classique partout et de tout temps dans l'édition et la presse). Puis, courant 1960, il est de notoriété que Pilote dépensait plein de sous, au-delà du convenable, pour payer de grands journalistes, des articles en exclusivité, etc., et pas mal de gens de l'équipe savaient que ça ne durerait pas...
Cela dit, d'autres dessinateurs sont restés, eux, donc ce n'est peut-être pas ça la raison.

On va peut-être trouver l'explication dans les autres interviews.

Raymond a écrit:En fait, on ne parle pas énormément de Clauteaux sur le Web.

Il y a tout de même quelques sites qui l'évoquent en passant. Mentionnons par exemple le site de "Pilote Zéro", ainsi qu'un autre blog, qui retracent l'histoire du journal Pilote.

http://histoire-et-chronologie-du-journal-pilote-1959.e-monsite.com/

http://leblogdujournalpilote.blogspot.ch/2012/07/le-premier-printemps-de-pilote.html

Et puis il y a quelques rubriques nécrologiques, comme celle d'Actua BD.

http://www.actuabd.com/+Disparition-de-Francois-Clauteaux-l-un-des-fondateurs-du-journal-de-Pilote+

C'est presque tout. Signalons toutefois cette photo de Clauteaux, qui doit dater des années 50, lorsque celui-ci était publicitaire pour la firme l'Oréal (juste avant la fondation de Pilote, donc).

Ca y est j'ai récupéré cette pépite et le titre de l'article du magazine parle de lui même

C'est une belle interview détaillée de Clauteaux ! Un grand merci !

Oui, vraiment un grand merci pour ce document

Sauf qu'il y a des points flous voire faux... Je m'interroge sur la véracité du reste si je me base sur ce que je connais :
- Jean Hébrard n'a pas créé l'agence World Press avec un Belge.
- Uderzo, Goscinny et Charlier pas connus dans la BD en 1958/59, dit Clauteaux. Euh, ça dépend de ce qu'on entend par "connus" (si on entend "populaires" et "célèbres", non, ils ne l'étaient pas, mais connus, oui, ils l'étaient un peu, et Charlier, lui, devait être le mieux connu des trois, depuis le temps qu'il faisait Buck Danny, Les Castors et tout un tas d'autres travaux, BD et écritures diverses, dans Spirou, Tintin et ailleurs...).
- Charlier n'a pas fait la guerre dans la Royal air Force !
- La création d'Astérix, ce n'est pas comme ça que c'est arrivé...

Effectivement, il y a plusieurs approximations et aussi quelques jugements de valeur un peu péremptoires.

JYB a écrit:
- Jean Hébrard n'a pas créé l'agence World Press avec un Belge.

Précision : je veux dire que Jean Hébrard n'a pas du tout créé l'agence World Press (que ce soit avec un Belge, un Chinois ou un Esquimau).

romuald boissard a écrit:Oui, vraiment un grand merci pour ce document

de rien romuald


et il y en a d'autres

http://leblogdujournalpilote.blogspot.ch/2012/07/le-premier-printemps-de-pilote.html
pour les scan demandez et je vous les envoie

JYB a écrit:Sauf qu'il y a des points flous voire faux... Je m'interroge sur la véracité du reste si je me base sur ce que je connais :
- Jean Hébrard n'a pas créé l'agence World Press avec un Belge.
- Uderzo, Goscinny et Charlier pas connus dans la BD en 1958/59, dit Clauteaux. Euh, ça dépend de ce qu'on entend par "connus" (si on entend "populaires" et "célèbres", non, ils ne l'étaient pas, mais connus, oui, ils l'étaient un peu, et Charlier, lui, devait être le mieux connu des trois, depuis le temps qu'il faisait Buck Danny, Les Castors et tout un tas d'autres travaux, BD et écritures diverses, dans Spirou, Tintin et ailleurs...).
- Charlier n'a pas fait la guerre dans la Royal air Force !
- La création d'Astérix, ce n'est pas comme ça que c'est arrivé...

C'est vrai ils ont un peu extrapolé mais je n'en suis pas responsable comme les témoignages et interview sur Clauteaux sont rares j'ai réussi à en dénicher un et comme dab je vous ai donné la primeur

C'est bien Troisfontaine qui a embauché Hébrard et ce dernier était employé et non membre fondateur par la suite il s'est barré en même temps que goscinny et ses copains pour marquer le coup puis il est revenu assez vite dans le giron worldpress il s'occupait également du syndicat de haute couture pour son beau père.

Charlier n'a bien sur pas fait la guerre dans la royal air force mais a fait la guerre de 1914-1918 sur les monoplans on l'appelait le Baron Belge
Peut être quand on connait l'ambiance qui régnait à Pilote, que Clauteaux très amer d'avoir du abandonner et leur laisser une mine d'or comme Pilote a occulté volontairement les antécédents professionnels de Goscinny et Uderzo et a dit ce qu'il avait envie de dire à un journaliste ignare sur la question qui n'a rien vérifié avant d'envoyer son papier.
La création d'Asterix tout le monde la connait: accident de parcours avec Le Roman de Renart ....vite vite trouvons une solution en terrasse de l'hlm la chaleur le pastis les clopes passons toutes les époques de l'histoire en revue etc....

Juste une parenthèse

Signé Furax la lumière qui éteint juin 1958 chapitre 3 La planète Astérix
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Lumi%C3%A8re_qui_%C3%A9teint


Henry Salvador et Boris Vian (Le Tcha Tcha Gaulois Faut rigoler !) un refrain: nos ancêtre ...les Gaulois....vivaient dans des ...Huttes en bois cela passait en boucle sur les ondes en cet été 1959
http://www.peermusic.fr/catalogue/oeuvre.html?id=2402771

TOTORIX le Gaulois depuis 1946 dans le petit canard et a partir de 1952 en album
http://www.nrblog.fr/casedepart/2011/11/18/histoire-de-la-bd-dans-la-nouvelle-republique-acte-5-le-petit-canard-un-coup-de-jeune/

tout cela a pu peut être influencer subjectivement nos deux créateurs ...non

Par contre le cheminement de F.Clauteaux j ai lu son bouquins Itinéraire Médiatique et discuté avec son fils Rodolphe tout est exact

Oui, ce que raconte Clauteaux sur lui-même doit être plus véridique et fiable...
Au sujet de Charlier, j'ai lu autrefois l'interview de son caméraman au cours de la réalisation des Dossiers noirs télévisés sur la maffia, Tony Daval, lequel racontait que Charlier fut pilote, de DC3 entre autres, pendant les guerres coloniales au Congo belge et qu'il a balancé des bombes sur les rebelles. Daval a tout mélangé : Charlier a dû lui raconter un autre de ses Dossiers noirs, où Charlier avait interviewé (avec un autre caméraman) des pilotes mercenaires qui ont fait les guerres coloniales en Afrique noire dans les années 60 ; et Charlier a dû lui raconter par ailleurs qu'il fut lui-même pilote de DC3, tout ce qu'il y a de pacifique, au sein de la compagnie belge Sabena, au début des années 50.
Donc, attention à ce que raconte l'homme "qui a vu l'homme qui a vu l'ours qui a mangé le facteur" et qui se mélange les pinceaux...
Il faut faire attention aussi à ce que rapporte un journaliste qui lui-même fait des amalgames, des raccourcis, qui retranscrit par écrit des propos racontés oralement et donc parfois épars et décousus, pas forcément liés, avec un début de phrase sur un sujet, qui se branche sur une fin de phrase avec autre chose, quand une pensée en entraîne une autre...

Revenons maintenant à Robert Gigi !

D'après l'interview qu'il a donnée à Hop, il y avait eu une insatisfaction de sa part vis-à-vis de ces histoires documentaires commandées par Pilote. Gigi n'aimait pas trop ce genre de travail qui nécessitait beaucoup de recherche et de documentation, et qui ne permettait pas de faire de la création. Il n'avait par ailleurs pas bien accepté certaines critiques et s'était éloigné du journal pour cette raison.

Voici maintenant l'interview donnée à Schtroumpfanzine (N° 34) en 1979. Gigi y parle de toute sa carrière, mais aussi (entre autres) des événements de mai 68 et de Goscinny.

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L'interview le plus complet de Robert Gigi a été fait par Hop (N° 70) en 1996, et ce numéro est toujours en vente chez Louis Cance.

Sinon, Gigi dessine Ugaki le samouraï dans Charlie Mensuel en 1985, et un article lui est alors consacré dans le N° 34, lors de la parution d'un nouvel épisode. Je vous l'ai trouvé et le voici ci-dessous !

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C'est à peu près tout ce que je peux vous proposer sur Gigi.

Si vous n'avez pas d'autres remarques à son sujet, je vous propose de passer à un scénariste qui a pas mal travaillé avec Gigi : il s'agit de Jacques Lob !

Voilà qui m’intéresse,j'ignore totalement ce qu'il est devenu après sa collaboration à Pilote. D'ailleurs, la seule chose que j'ai de lui sont les trois tomes de reportages illustrés consacrés aux soucoupes volantes publiés dans la collection histoires fantastiques.

Tu vas pouvoir le découvrir avec les documents qui seront mis en ligne.

Jacques Lob est un personnage intéressant car il a suivi un parcours assez éclectique. Il a commencé sa carrière en tant que scénariste de Pilote, pendant les grandes années du journal, ainsi que dans Hara Kiri, mais il a aussi collaboré un peu partout. Lorsque l'équipe du journal Pilote a éclaté au début des années 70, il a suivi les grands auteurs pour travailler dans des mensuels comme l'Echo des Savannes, Fluide Glacial ou Métal Hurlant, et il a fait beaucoup de choses.

Malgré toutes ces collaborations, il n'a pas laissé derrière lui d'oeuvre majeure, sauf peut être le Transperceneige, paru dans A Suivre, et qui est un livre plutôt oublié. Rappelons aussi qu'il a scénarisé Super Dupont ainsi que d'excellentes BD de Pichard, comme Ulysse ou Blanche Epiphanie.

Jacques Lob était très aimé par tous les dessinateurs, et c'est probablement pour cette raison qu'il a remporté le grand prix d'Angoulême pendant les années 80. C'était du pur copinage et, à mon goût, c'était une sorte d'usurpation, surtout si l'on se rappelle qu'aucun des grands scénaristes de la BD (Goscinny, Greg, Charlier ... etc) n'a eu droit à cet honneur.

Sur le Web, il n'y a pas des masses de choses à son sujet, mais c'est assez normal. Lob est mort en 1990, donc bien avant l'explosion du Web. Il ne peut pas y avoir d'archives d'actualité.

Parmi les adresses intéressantes qui concernent Jacques Lob, il y a d'abord Bandes dessinées oubliées qui détaille toute sa production dans Pilote, ainsi que dans divers journaux.

http://www.bdoubliees.com/journalpilote/auteurs3/lob.htm

L'article de Wikipédia fait la liste de ses grandes séries en tant que scénariste (et parfois dessinateur) avant et après Pilote. Il y a aussi une liste de ses albums.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Lob

Et puis, il y a l'article rétrospectif et très détaillé de Gilles Ratier dans BD Zoom, qui évoque les premières BD "adultes" de Lob.

http://bdzoom.com/7819/patrimoine/le-coin-du-patrimoine-bd-les-premieres-bd-%C2%AB-osees-%C2%BB-de-jacques-lob/

C'est tout pour le Web !

J'avais complètement oublié sa collaboration avec Druillet et Métal Hurlant dont j'étais pourtant fan. J'ai aussitôt profité de ta réponse pour retrouver Delirius dans un coin perdu de ma bibliothèque.
La collaboration de Lob avec Pichard pour blanche Épiphanie me fait aussi souvenir d'un héros un peu oublié des années Pilote, dessiné par Pichard, il s'agit de Suberman au graphisme très "années 70".

je me souviens également de ce personnage.

Submerman est une série assez originale. Elle a un peu vieilli, mais cela se relit assez bien.

Voyons maintenant ce que disent les fanzines et les journaux sur Jacques Lob.

Le BDM donne la liste d'articles suivante : BD Bulle N° 17, Pilote & Charlie N° 13, Haga N° 46, A Suivre N° 10, le Collectionneur de Bande Dessinées N° 65, Sapristi N° 18, Hop N° 47, DBD N° 16 et Bo Doï (HS) N° 18.

Je ne suis cependant pas sûr qu'il y ait beaucoup d'interviews là-dedans.

Petit retour sur Robet Gigi : voici un extrait d'un récit authentique, sans doute écrit par JM Charlier, dans les tout débuts de Pilote. Ce récit - un autre que celui sur le Jean Bart dans le Pilote n°1 - a donc été dessiné par Gigi (j'ai choisi exprès un extrait où il a apposé sa signature dans le bas d'une image). Comme on a dit, ça doit être un des rares récits authentiques qu'il ait illustrés, et comme l'a dit Raymond plus haut, il a dû abandonner peu après parce que ce n'était pas sa tasse de thé - et non pas, comme je l'ai supposé, par crainte de la déconfiture de Pilote à un moment où la revue commençait à battre de l'aile (avant son rachat fin 1960 par Dargaud qui lui a sauvé la mise).
Donc, voici cet extrait d'un récit qui raconte l'opération Jericho pendant la dernière guerre mondiale (Pilote n°4 du 19 novembre 1959) :

Merci, JYB !

Je reprends avec Jacques Lob !

Je n'ai pour l'instant trouvé qu'une seule interview de ce scénariste, et elle se trouve dans A Suivre N° 10. Les autres articles ne sont que des témoignages ou des rubriques nécrologiques. Il me manque toutefois le N° 46 de Haga, de même que le N° 17 de BD Bulle, qui contiennent des entretiens avec Lob.

Voici déjà l'article de A Suivre !

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Lors de la mort de Jacques Lob, en 1990, A Suivre (N° 150) a également publié quelques pages d'hommages divers qui lui sont dédiés.

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https://i.servimg.com/u/f17/13/63/66/39/as150_12.jpg

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