Clocki est une BD scénarisée et dessinée par Mathias Martinez.
Dans les années 50, Clocky, un étrange bonhomme ayant la forme d'une montre géante, séduit les téléspectateurs, petits et grands. Et face à ce succès, l'entreprise produisant l'émission décide de construire un parc d'attraction autour du personnage.
Mais Clocky commet des excès ce qui oblige la direction des lieux à lui adjoindre un petit éléphant, Patoum, qui incarne la sagesse. Sauf que la relation entre les deux héros se dégradent et que le nouveau venu va sombrer dans un oubli sordide...
Puis, le parc connaît une campagne de sabotage et les policiers finissent par identifier la coupable, une ancienne employée modèle qui se tue en essayant de fuir...
Un autre sketch met en scène un admirateur du parc dont les photographies gênent les visiteurs au point que les lieux lui sont interdits et qu'i se lance dans la construction d'un autre parc qui finira par s'effondrer entraînant la ruine de son promoteur...
Les histoires cruelles s’enchaînent avec notamment la visite désenchantée d'une petite "fan", Suzon, qui perd ses illusions et son rêve face à la réalité de lieux vieillots....
Enfin, l'arrivée du numérique sonne le glas des lieux et Clocky finira dans un EPAD !
Le scénario évoque à demi-mot la saga de Mickey mais Clockyland n'aura pas le succès de Disneyland et le fin du parc résonne tristement. De toute façon, Martinez dénonce un bonheur factice cachant une industrie froide dont le seul et unique but réside dans la rentabilité des investissements.
Le rapprochement avec les films Disney se retrouve dans le dessin de Clocky qui rappelle les nombreuses horloges peuplant des films d'animation connus comme Alice aux Pays des Merveilles ou La belle et la bête.
La BD se veut aussi nostalgique d'une certaine époque, et ce caractère transpire dans le style graphique qui fleure bons les comics strips des années 20. On pense à Bicot, ou aux films des studios Fleischer (https://fr.wikipedia.org/wiki/Fleischer_Studios). Le dessin affiche et revendique un côté suranné. L'emplacement des textes, la rareté des phylactères et les polices de caractères anciennes contribuent à cette plongée dans le temps. Le trait prend parfois des directions quasi psychédélique où les formes des objets et des personnages se tordent ou se dressent dans une fantaisie un peu folle, dignes des tous premiers dessin animés..
La douceur des couleurs rouge et bleu, leur omniprésence aussi, et l'absence de dégradés contribuent fortement à la qualité de la reconstitution d'une esthétique ancienne.
Au final, la tentative artistique affiche une belle cohérence. Par contre, je n'ai pas apprécié le côté sombre et moralisateur de l'ouvrage.
EEE
Eléanore
Dans les années 50, Clocky, un étrange bonhomme ayant la forme d'une montre géante, séduit les téléspectateurs, petits et grands. Et face à ce succès, l'entreprise produisant l'émission décide de construire un parc d'attraction autour du personnage.
Mais Clocky commet des excès ce qui oblige la direction des lieux à lui adjoindre un petit éléphant, Patoum, qui incarne la sagesse. Sauf que la relation entre les deux héros se dégradent et que le nouveau venu va sombrer dans un oubli sordide...
Puis, le parc connaît une campagne de sabotage et les policiers finissent par identifier la coupable, une ancienne employée modèle qui se tue en essayant de fuir...
Un autre sketch met en scène un admirateur du parc dont les photographies gênent les visiteurs au point que les lieux lui sont interdits et qu'i se lance dans la construction d'un autre parc qui finira par s'effondrer entraînant la ruine de son promoteur...
Les histoires cruelles s’enchaînent avec notamment la visite désenchantée d'une petite "fan", Suzon, qui perd ses illusions et son rêve face à la réalité de lieux vieillots....
Enfin, l'arrivée du numérique sonne le glas des lieux et Clocky finira dans un EPAD !
Le scénario évoque à demi-mot la saga de Mickey mais Clockyland n'aura pas le succès de Disneyland et le fin du parc résonne tristement. De toute façon, Martinez dénonce un bonheur factice cachant une industrie froide dont le seul et unique but réside dans la rentabilité des investissements.
Le rapprochement avec les films Disney se retrouve dans le dessin de Clocky qui rappelle les nombreuses horloges peuplant des films d'animation connus comme Alice aux Pays des Merveilles ou La belle et la bête.
La BD se veut aussi nostalgique d'une certaine époque, et ce caractère transpire dans le style graphique qui fleure bons les comics strips des années 20. On pense à Bicot, ou aux films des studios Fleischer (https://fr.wikipedia.org/wiki/Fleischer_Studios). Le dessin affiche et revendique un côté suranné. L'emplacement des textes, la rareté des phylactères et les polices de caractères anciennes contribuent à cette plongée dans le temps. Le trait prend parfois des directions quasi psychédélique où les formes des objets et des personnages se tordent ou se dressent dans une fantaisie un peu folle, dignes des tous premiers dessin animés..
La douceur des couleurs rouge et bleu, leur omniprésence aussi, et l'absence de dégradés contribuent fortement à la qualité de la reconstitution d'une esthétique ancienne.
Au final, la tentative artistique affiche une belle cohérence. Par contre, je n'ai pas apprécié le côté sombre et moralisateur de l'ouvrage.
EEE
Eléanore