Peut être suis-je une monetiste ?
Bonne lecture
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eleanore-clo a écrit:Bonsoir Raymond
J'ai lu Milady pour essayer de répondre à votre question
Et ma réponse sera grise, comme les vignettes de cette œuvre, où la couleur est absente . Je suis très partagée. La BD n'est ni bonne ni mauvaise, et chacun peut se lancer dans l’aventure, sans être certain ne pas y récolter un mauvais coup d'épée !
L'intrigue s'inspire librement des Trois mousquetaires. Librement car la tonalité, le caractère des personnages et la conclusion de l'intrigue diffèrent. D'ailleurs et pour une raison mystérieuse, le scénariste s'est senti obligé de justifier ses écarts sur le site www.ligneclaire.info. Il y explique ainsi que le roman original fut écrit à quatre mains, celles d'Alexandre Dumas bien évidemment, mais aussi celles d'Auguste Maquet, et que lui, Sylvain Venayre, n'a fait que retirer l'apport du second...
La tonalité n'est clairement pas celle d'un roman de cape et d'épée. Nous sommes plutôt confrontés à un roman de mœurs voire d'espionnage. Roman de mœurs car la BD va au-delà de l'image proprette du livre source. C'est un roman historique spaghetti ! Les bonnes âmes et les motivations nobles et glorieuses n'existent pas. Ce n'est pas un pour tous, tous pour un, mais plutôt chacun pour soi, et advienne que pourra. Milady est aussi un roman d'espionnage et nous suivons la carrière de cette ancêtre de James Bond, confrontée d'ailleurs comme lui aux contingences du service et manquant parfois des moyens nécessaires à la réalisation de ses missions. L'intrigue est complexe émaillée de multiples rebondissements.
les personnages ne sont jamais ce qu'ils semblent être. Beaucoup jouent un jeu équivoque. Et je confie m'être parfois perdue dans les tenants et aboutissants. Ainsi le lien entre les viols de Milady et l'intrigue politico-diplomatique a demandé une deuxième lecture. On pourrait aussi dire que Milady est le négatif des Trois mousquetaires. D'Artagnan y est dépeint comme un spadassin, manipulateur et sans scrupule. La cruauté d'Athos nous est livrée sans aucun filtre. A contrario, la comtesse de La Fère apparait plutôt comme une victime, dans un monde d'hommes où les femmes usent de leur charme pour survivre et grappiller quelques miettes du pouvoir. On peut effectivement y voir un regard féministe, quoique aucune des héroïnes du livre ne soit pas non plus un parangon de vertu. Notons que certains personnages clés de Dumas, comme Aramis, Porthos, ou encore M.de Tréville, font office de figurants.
Milady se termine à peu près au chapitre 58 des Trois Mousquetaires : Milady, telle une sirène, charme Fulton, son geôlier, pour s'échapper du château des Winter. Que fera-t-elle après ? Ira-t-elle tuer Constance Bonacieux ? On ne le sait pas. Et ce serait d'abord illogique au vu de l'intrigue.
Le dessin de Frédéric Bihel est à l'unisson du scénario. Il ne s'agit pas de peindre un univers fastueux, mais plutôt un monde âpre et sale, exact reflet du caractère des personnages ! Les châteaux baignent dans des douves malsaines. Et Milady n'est pas une très belle femme (SOS Jean-Pierre Gibrat ) ! Nous n'aurons donc pas droit au Bal des Échevins.
Le recours à la technique du lavis, donne une image quelque peu artificielle d'ancienneté. L'âge d'or de la photographie en noir et blanc est bien trop éloigné du 17ème siècle.
Voilà, voili, voilou.
Bonne soirée
Eléanore
eleanore-clo a écrit:Bonjour Raymond
J'ai lu la BD et elle m'a séduite.
L'histoire se passe en Autriche, durant la première guerre mondiale. Ada est une jeune femme. Elle vit avec son père dans la ferme familiale. Le père est un rustre. Il abrutit sa fille de travail et la prive de toute compagnie, inquiet à l'idée qu'elle fuit l'exploitation, comme l'a fait sa mère avant elle. Néanmoins, Ada se révèle une maitresse-peintre, une autodidacte brillante et sensible. Elle va ainsi faire la connaissance d'Egon Schiele et de Gustav Klimt. Son père refuse cette ouverture et va même, par jalousie ou vengeance, tuer la seule compagne d'Ada, une petite chienne....
Le scénario est très épuré et des pages entières se succèdent sans le moindre dialogue. Le monde rural y est âpre. Barbara Baldi lorgne du côté de Zola et se garde bien de fréquenter Rousseau. On pense parfois à Silence de Comès. L'absence de texte n'est absolument pas gênante et permet au lecteur de se concentrer sur l'essentiel, sur le drame familial, sur ce Mozart qu'un père tente d'assassiner.
Le principal intérêt de l'ouvrage réside dans le dessin. Est-ce d'ailleurs une BD ou un livre d'illustrations, oserais-je même dire un livre d'art ? Les vignettes se succèdent toutes aussi somptueuses les unes que les autres. Baldi nous livre une magnifique succession d'aquarelles, jugez-en par vous même :
Le contraste entre le visage angélique d'Ada et celui diabolisé du père est impressionnant. Et le portrait du paysan rappelle quelque peu le style de Bill Sienkiewicz.
Ada est la BD RTL de février : https://www.rtl.fr/culture/arts-spectacles/ada-de-barbara-baldi-est-la-bd-rtl-de-fevrier-2019-7797060745. Ce n'est pas un hasard .
Bonne lecture ?
Cordialement
Eléanore
Dernière édition par eleanore-clo le Dim 7 Avr - 20:33, édité 1 fois
Il est malheureusement fréquent que des BD apparemment prometteuses finissent par (plus ou moins) décevoir. C'est l'incertitude des mini-séries. Les bonnes idées ne sont pas toujours suffisantes, et il faut que l'ensemble soit cohérent.eleanore-clo a écrit:Bonjour
Le tome 2 de Villevermine vient de paraitre. Le garçon aux bestioles conclut ainsi le diptyque commencé avec l'homme aux babioles. Au delà du jeu de mots et de sonorités sur les titres, que penser de ce nouvel opus ?
On va dire du bon et du moins bon !
Le bon réside, me semble-t-il, dans cette étrange société sans adultes, créée à Villevermine, par les enfants de la rue. On pense à Deux ans de vacances de Jules Verne. Est-ce que ces jeunes vont imiter la société des adultes ou inventer un nouveau monde ? En tout cas, ils ont créé un singulier corpus juridique qui tient plus des maximes que des lois. J'ai aussi beaucoup apprécié le regard portée sur la folie, celles du savant et de son frère bien évidemment, mais pas uniquement. Chaque personnage porte en lui des germes de bizarrerie. Ne peut-on y voir une fable sur le genre humain où la normalité n'existerait pas et masquerait une universelle petite anormalité, socialement tolérable et encadrée par les codes sociaux ?
Le moins bon réside dans la fin du récit. La résurrection du gamin est très artificielle, de même que le renouveau du dialogue entre Peuplier et les objets. Notons aussi le combat final entre l'insectoïde géant et les héros quelque peu grand-guignolesque. Quant à la conclusion, la lectrice (le lecteur) y verra, au choix, une pâte sirupeuse ou un couronnement heureux.
Le style des dessins est identique à celui utilisé dans le tome 1. Lambert fait donc preuve d'une grande cohérence, louvoyant entre BD franco-belge et manga. Je confie ne pas avoir été trop séduite.
Bon dimanche
Eléanore
Dernière édition par Raymond le Dim 25 Aoû - 10:35, édité 1 fois
J'ai eu le même sentiment en lisant Sanctuaire de Christophe Bec ce weekend. Un sujet intéressant, promettant même mais l'ensemble est décevant en finalité. Le pire, c'est qu'il a remis ça avec Sanctuaire Genesys. On retrouve le même sujet intéressant, la même décevante fin : Bec a copié les même erreurs de la série mère.Raymond a écrit:Il est malheureusement fréquent que des BD apparemment prometteuses finissent par (plus ou moins) décevoir. C'est l'incertitude des mini-séries. Les bonnes idées ne sont pas toujours suffisantes, et il faut que l'ensemble soit cohérent.
Dernière édition par eleanore-clo le Ven 30 Aoû - 14:00, édité 2 fois
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