En explorant la section Lefranc, je réalise qu'il n'y a toujours pas de sujet consacré à la Momie bleue. Je vais donc rattraper ce petit manque.
Disons-le tout net, c'est une histoire à laquelle je n'adhère pas du tout. La raison en est toute simple : à mon avis, l'hypothèse scientifique qui sert de point de départ au récit est complètement aberrante.
Quelle est en fait l'hypothèse. Cette idée est expliquée à Lefranc par Axel Borg, au début de l'album. Comme certains savants ont eu l'idée de redonner vie à un mammouth congelé en Sibérie, on pourait aussi envisager de rescuciter une momie égyptienne, en reconstituant ses tissus grâce aux nouveaux outils développés par le génie génétique. Cet exploit technique deviendrait tout simplement une manière de vaincre la mort.
Une fois cette idée exposée, il surgit d'emblée une objection fondamentale. Si la congélation subite d'un être vivant permet de conserver d'une manière presque intacte ses tissus et ses structures anatomiques (en particulier le cerveau), il n'en est pas de même de la momification qui ne préserve (en les désséchant) que le squelette et quelques tissus d'importance secondaire. L'organe qui héberge toutes les informations spécifiques à l'être humain, en particulier sa mémoire et (peut être) ses traits de personnalité, est d'emblée perdu car le cerveau se nécrose rapidement après la mort (les premières neurones commencent à mourir 2 à 3 minutes après l'arrêt circulatoire). Les expériences accumulées, grâce aux réanimations faites dans les morts subites, montrent d'ailleurs que la mort cérébrale devient définitive après 20 à 30 minutes d'arrêt cardiaque. Une momification ne peut donc pas préserver le cerveau, et encore moins les informations qu'il contient.
Je pourrais avancer d'autres objections, comme par exemple la manière dont est reconstituée "pièce par pièce" le corps de la momie, mais je m'allongerai pas trop sur des considérations scientifiques. Ce n'est pas le but de ce sujet. L'essentiel est que vous compreniez pourquoi je ne peux pas croire un seul instant à cette momie égyptienne qui se remet à vivre grâce au mirage de la technique.
Ces remarques étant faites, il faut admettre que le début de l'histoire est bien construit. Les auteurs ont voyagé en Egypte et on retrouve l'ambiance exacte des lieux. On peut découvrir des images très précises des hôtels de Louxor et du temple de Karnak, ou contempler les inévitables traversées du Nil (nécessaires pour se rendre d'une rive à l'autre). On y retrouve même les lieux exacts du spectacle "sons et lumières", un événement qui se déroule chaque soir au temple de Louxor et qui est bien connu des touristes.
Tout en faisant ainsi du tourisme, Lefranc enquête sur la disparition de la momie bleue après son retour à la vie. Il fréquente aussi quelques jolies dames et Sophie, la charmante cousine qui était apparue dans l'Ultimatum, se chamaille gentiment avec la jolie Soad, une guide égyptienne qui s'est attachée au héros. On se retrouve presque en plein marivaudage.
La fin de l'histoire est un peu surprenante puisqu'Axel Borg change plusieurs fois d'attitude. Il s'acharne d'abord à capturer la fameuse momie bleue, puis il s'en désintéresse presque complètement lorsqu'on le met en face d'un trésor égyptien caché dans les ruines. Le scénariste oublie alors le conflit mondial que semblait entraîner l'existence d'une momie vivante, et il boucle son récit en trois pages. Il nous raconte la fuite de Borg avec son trésor, et la vaine poursuite de Lefranc qui doit plonger en catastrophe dans le Nil. Que vont devenir la momie et les conflits qu'elle suscitait ? Le lecteur n'en saura rien. Il peut découvrir en revanche une image surprenante d'Axel Borg, ce dernier ayant perdu toute sa superbe et n'étant plus qu'une crapule fascinée par l'argent.
Telle est donc la Momie bleue, un album qui possède un certain de charme mais qui manque un peu de "corps" (je veux dire par là d'un scénario crédible). Si le récit était un peu plus convainquant, il est probable que ce serait un excellent album. Qu'en pensez vous ?
Disons-le tout net, c'est une histoire à laquelle je n'adhère pas du tout. La raison en est toute simple : à mon avis, l'hypothèse scientifique qui sert de point de départ au récit est complètement aberrante.
Quelle est en fait l'hypothèse. Cette idée est expliquée à Lefranc par Axel Borg, au début de l'album. Comme certains savants ont eu l'idée de redonner vie à un mammouth congelé en Sibérie, on pourait aussi envisager de rescuciter une momie égyptienne, en reconstituant ses tissus grâce aux nouveaux outils développés par le génie génétique. Cet exploit technique deviendrait tout simplement une manière de vaincre la mort.
Une fois cette idée exposée, il surgit d'emblée une objection fondamentale. Si la congélation subite d'un être vivant permet de conserver d'une manière presque intacte ses tissus et ses structures anatomiques (en particulier le cerveau), il n'en est pas de même de la momification qui ne préserve (en les désséchant) que le squelette et quelques tissus d'importance secondaire. L'organe qui héberge toutes les informations spécifiques à l'être humain, en particulier sa mémoire et (peut être) ses traits de personnalité, est d'emblée perdu car le cerveau se nécrose rapidement après la mort (les premières neurones commencent à mourir 2 à 3 minutes après l'arrêt circulatoire). Les expériences accumulées, grâce aux réanimations faites dans les morts subites, montrent d'ailleurs que la mort cérébrale devient définitive après 20 à 30 minutes d'arrêt cardiaque. Une momification ne peut donc pas préserver le cerveau, et encore moins les informations qu'il contient.
Je pourrais avancer d'autres objections, comme par exemple la manière dont est reconstituée "pièce par pièce" le corps de la momie, mais je m'allongerai pas trop sur des considérations scientifiques. Ce n'est pas le but de ce sujet. L'essentiel est que vous compreniez pourquoi je ne peux pas croire un seul instant à cette momie égyptienne qui se remet à vivre grâce au mirage de la technique.
Ces remarques étant faites, il faut admettre que le début de l'histoire est bien construit. Les auteurs ont voyagé en Egypte et on retrouve l'ambiance exacte des lieux. On peut découvrir des images très précises des hôtels de Louxor et du temple de Karnak, ou contempler les inévitables traversées du Nil (nécessaires pour se rendre d'une rive à l'autre). On y retrouve même les lieux exacts du spectacle "sons et lumières", un événement qui se déroule chaque soir au temple de Louxor et qui est bien connu des touristes.
Tout en faisant ainsi du tourisme, Lefranc enquête sur la disparition de la momie bleue après son retour à la vie. Il fréquente aussi quelques jolies dames et Sophie, la charmante cousine qui était apparue dans l'Ultimatum, se chamaille gentiment avec la jolie Soad, une guide égyptienne qui s'est attachée au héros. On se retrouve presque en plein marivaudage.
La fin de l'histoire est un peu surprenante puisqu'Axel Borg change plusieurs fois d'attitude. Il s'acharne d'abord à capturer la fameuse momie bleue, puis il s'en désintéresse presque complètement lorsqu'on le met en face d'un trésor égyptien caché dans les ruines. Le scénariste oublie alors le conflit mondial que semblait entraîner l'existence d'une momie vivante, et il boucle son récit en trois pages. Il nous raconte la fuite de Borg avec son trésor, et la vaine poursuite de Lefranc qui doit plonger en catastrophe dans le Nil. Que vont devenir la momie et les conflits qu'elle suscitait ? Le lecteur n'en saura rien. Il peut découvrir en revanche une image surprenante d'Axel Borg, ce dernier ayant perdu toute sa superbe et n'étant plus qu'une crapule fascinée par l'argent.
Telle est donc la Momie bleue, un album qui possède un certain de charme mais qui manque un peu de "corps" (je veux dire par là d'un scénario crédible). Si le récit était un peu plus convainquant, il est probable que ce serait un excellent album. Qu'en pensez vous ?
Dernière édition par Raymond le Sam 23 Aoû - 10:58, édité 1 fois