J'aime assez ce dernier album des aventures d'Arno, même si l'intrigue traîne parfois un peu (il faut l'avouer). Jacques Martin la construit autour d'une anecdote historique bien connue : la vente de la Louisiane aux Etats Unis d'Amérique. Soulignons au passage que cette acquisition qui a permis aux "ricains" de coloniser d'immenses territoires et de devenir une grande puissance. Le scénariste imagine donc qu'Arno soit l'émissaire qui apporte la proposition française au gouvernement américain. Pour arriver à ses fins, ce dernier doit rendre visite à Georges Washington lui-même, et lui remettre en mains propres le message de Napoléon.
Ce n'est pourtant pas cette transaction (entre Arno et le général) ni les complots de l'organisation Pique Rouge (pour éliminer le même général) qui m'ont réellement attiré dans cette album. En effet, je me suis davantage intéressé à savoir par où voyageait notre personnage. Précisons que pour se rendre à Philadelphie, Arno choisit de passer par l'intérieur des terres plutôt que de naviguer près des côtes (une solution qui aurait été tout de même moins fatiguante). Il remonte donc le Mississipi et l'Ohio en bateau, puis s'arrête à un petit port fluvial nommé Creeks-Hunt. Malheureusement, il semble que cet endroit n'existe pas. Bien que Jacques Martin ait commencé son histoire en dessinant une splendide carte de l'est des Etats-Unis, l'itinéraire de son personnage est plutôt mal défini.
Cette volonté de ne pas préciser l'itinéraire m'a un peu étonné, car il semble que Jacques Martin se soit tout de même livré à un minutieux travail de repérage. Par ailleurs, c'est une région passionnante. En effet, en quittant Creeks-Hunt, Arno s'éloigne des rives de l'Ohio et entame avec ses compagnons une traversée des Monts Allegheny. Cette aventure se déroule donc dans le vaste territoire que l'on appelait à l'époque "la frontière". C'est la région dans laquelle Old Shatterland vivait ses aventures, et c'est là où Davy Crockett combattait les bandits du fleuve. C'est là enfin que Chris Kenton a voyagé sur "le sentier des amités perdues".
Quand j'y pense, Creeks-Hunt pourrait être tout simplement Wheeling (un lieu bien connu grâce à Hugo Pratt ). On ne sait pas, au fond, de même qu'on ne sait pas plus qui sont les indiens Allongas. Arno traverse donc les Appalaches dans une région qui doit correspondre à l'actuelle Pennsylvanie avant de reprendre un bateau qui vogue sur la rivière Delaware. En passant, il utilise quelques ruses pour paser inaperçu, puis livre un combat contre les anglais. On se croirait presque dans une histoire de Fenimore Cooper.
Parvenu à Philadelphie, Arno finit par réussir sa mission (bien sûr) et élimine même ses adversaires de l'organisation Pique Rouge. L'aventure n'est au fond pas trépidante et l'intérêt se porte plutôt sur les images. Jacques Denoël dessine en effet de magnifiques paysages et se permet même parfois de jolis effets visuels. En dessinant une rue de Philadelphie, on découvre ainsi deux images qui forment un paysage fixe, dans lequel le chariot continue d'avancer.
Il faut souligner dans cet album les nets progrès accomplis par Jacques Denoël. Il travaille avec plus d'aisance, tout en respectant le "moule martinien", et dessine par moment des personnages plus souples, en utilisant des gros plans.
Ce récit n'est pas le meilleur album de la série, il faut l'avouer, mais je l'apprécie pourtant plus que le précédent. En effet, tandis que l'Ogresse tirait un peu sur le modèle de "la case de l'Oncle Tom", Chesapeake semble surtout inspiré par la "saga de Bas-de-Cuir". Eh oui ... voilà ... j'ai toujours préféré les romans de Fenimore Cooper à ceux de Harriet Beecher-Stowe. Les garçons préfèrent d'ailleurs lire des aventures que des romans à thèse. On ne change pas toujours en vieillissant.
Ce n'est pourtant pas cette transaction (entre Arno et le général) ni les complots de l'organisation Pique Rouge (pour éliminer le même général) qui m'ont réellement attiré dans cette album. En effet, je me suis davantage intéressé à savoir par où voyageait notre personnage. Précisons que pour se rendre à Philadelphie, Arno choisit de passer par l'intérieur des terres plutôt que de naviguer près des côtes (une solution qui aurait été tout de même moins fatiguante). Il remonte donc le Mississipi et l'Ohio en bateau, puis s'arrête à un petit port fluvial nommé Creeks-Hunt. Malheureusement, il semble que cet endroit n'existe pas. Bien que Jacques Martin ait commencé son histoire en dessinant une splendide carte de l'est des Etats-Unis, l'itinéraire de son personnage est plutôt mal défini.
Cette volonté de ne pas préciser l'itinéraire m'a un peu étonné, car il semble que Jacques Martin se soit tout de même livré à un minutieux travail de repérage. Par ailleurs, c'est une région passionnante. En effet, en quittant Creeks-Hunt, Arno s'éloigne des rives de l'Ohio et entame avec ses compagnons une traversée des Monts Allegheny. Cette aventure se déroule donc dans le vaste territoire que l'on appelait à l'époque "la frontière". C'est la région dans laquelle Old Shatterland vivait ses aventures, et c'est là où Davy Crockett combattait les bandits du fleuve. C'est là enfin que Chris Kenton a voyagé sur "le sentier des amités perdues".
Quand j'y pense, Creeks-Hunt pourrait être tout simplement Wheeling (un lieu bien connu grâce à Hugo Pratt ). On ne sait pas, au fond, de même qu'on ne sait pas plus qui sont les indiens Allongas. Arno traverse donc les Appalaches dans une région qui doit correspondre à l'actuelle Pennsylvanie avant de reprendre un bateau qui vogue sur la rivière Delaware. En passant, il utilise quelques ruses pour paser inaperçu, puis livre un combat contre les anglais. On se croirait presque dans une histoire de Fenimore Cooper.
Parvenu à Philadelphie, Arno finit par réussir sa mission (bien sûr) et élimine même ses adversaires de l'organisation Pique Rouge. L'aventure n'est au fond pas trépidante et l'intérêt se porte plutôt sur les images. Jacques Denoël dessine en effet de magnifiques paysages et se permet même parfois de jolis effets visuels. En dessinant une rue de Philadelphie, on découvre ainsi deux images qui forment un paysage fixe, dans lequel le chariot continue d'avancer.
Il faut souligner dans cet album les nets progrès accomplis par Jacques Denoël. Il travaille avec plus d'aisance, tout en respectant le "moule martinien", et dessine par moment des personnages plus souples, en utilisant des gros plans.
Ce récit n'est pas le meilleur album de la série, il faut l'avouer, mais je l'apprécie pourtant plus que le précédent. En effet, tandis que l'Ogresse tirait un peu sur le modèle de "la case de l'Oncle Tom", Chesapeake semble surtout inspiré par la "saga de Bas-de-Cuir". Eh oui ... voilà ... j'ai toujours préféré les romans de Fenimore Cooper à ceux de Harriet Beecher-Stowe. Les garçons préfèrent d'ailleurs lire des aventures que des romans à thèse. On ne change pas toujours en vieillissant.
Dernière édition par Raymond le Jeu 10 Mai - 11:10, édité 1 fois