La Camarilla est un album qui n'a pas une très bonne réputation, il faut l'admettre. Parue en 1997 (après de nombreuses années sans nouvel album de Lefranc), cette histoire a même ouvert une période de crise. Aussitôt terminé l'album suivant (le Vol du Spirit), Jacques Martin s'est séparé de Gilles Chaillet et ceci a entraîné une longue recherche du dessinateur idéal.
J'ai relu récemment la Camarilla et cela n'a pas modifié mon impression initiale. C'est un excellent scénario mais la BD présente un aspect plutôt inachevé dans sa réalisation. Il lui manque les petites idées (on appelle ça l'inspiration) et les petits détails vrais (on appelle ça le perfectionisme) qui donnent envie de croire à l'histoire. Le récit commence dans le milieu de la course automobile de Formule 1 et on a d'emblée l'impression que "ce n'est pas ça", même si Gilles Chaillet dessine ces bolides de manière précise. Est-ce parce que Jacques Martin n'a pas voulu introduire de personnage réel dans son récit (comme aime le faire Graton) ?

Axel Borg est bien là, et il se comporte comme une canaille en pleine forme. Il est cependant grimé et méconnaissable sous les traits d'Elie Burgi (tiens, un nom qui sonne bien suisse). Son visage change à un tel point que j'ai finalement bien de la peine à croire que ce soit lui. L'histoire y perd une partie de sa force. Si Jacques Martin avait gardé une bonne vue avant la parution de l'album, aurait-il admis qu'une telle déformation de son personnage ?

Le récit est un véritable thriller et plusieurs coups de théâtre rythment la progression de l'action. Mais pourquoi ai-je alors l'impression que l'intrigue avance lentement. Derrière les rencontres dans des hôtels de luxe, il y a un affrontement sans pitié entre les puissants. D'ailleurs, quand j'y pense, il y a même une conclusion très violente lorsqu'Axel Borg se venge avec férocité de la rupture de son contrat.

Axel Borg dirige en fait toute cette histoire et il me semble même qu'il mène Lefranc par le bout du nez (en lui confiant un dossier explosif sur le monde de la F1 pour mieux servir ses intérêts). Il traverse de bons moments sur la fin du récit, lorsqu'il redevient l'élégant aventurier, capable de séduire une comtesse italienne.

Quand j'y pense, il y a en tout cas une chose qui manque à cette BD, ce sont les images marquantes, et en particulier celles qui savent créer une ambiance. L'histoire se déroule pourtant dans une région somptueuse, celle du lac de Garde où j'ai d'excellents souvenirs de vacances. En lisant la Camarilla, je n'ai pas eu l'impression d'y retrouver des paysages, sauf lors de la conclusion, lorsque Lefranc s'éloigne à bord du ferry qui traverse le lac.

Au fond, il ne manque que de toutes petites choses pour que ce soit un bon album. La Camarilla gagne d'ailleurs à être relue, car l'intrigue est assez riche et on découvre des détails qui ne sont pas compréhensibles d'emblée, mais le livre laisse sur un léger sentiment d'insatisfaction. "Cela aurait pu être mieux", pourrait-on conclure.
Mais qu'en pensez-vous donc, vous tous qui êtes de fidèles martinophiles ?
J'ai relu récemment la Camarilla et cela n'a pas modifié mon impression initiale. C'est un excellent scénario mais la BD présente un aspect plutôt inachevé dans sa réalisation. Il lui manque les petites idées (on appelle ça l'inspiration) et les petits détails vrais (on appelle ça le perfectionisme) qui donnent envie de croire à l'histoire. Le récit commence dans le milieu de la course automobile de Formule 1 et on a d'emblée l'impression que "ce n'est pas ça", même si Gilles Chaillet dessine ces bolides de manière précise. Est-ce parce que Jacques Martin n'a pas voulu introduire de personnage réel dans son récit (comme aime le faire Graton) ?

Axel Borg est bien là, et il se comporte comme une canaille en pleine forme. Il est cependant grimé et méconnaissable sous les traits d'Elie Burgi (tiens, un nom qui sonne bien suisse). Son visage change à un tel point que j'ai finalement bien de la peine à croire que ce soit lui. L'histoire y perd une partie de sa force. Si Jacques Martin avait gardé une bonne vue avant la parution de l'album, aurait-il admis qu'une telle déformation de son personnage ?

Le récit est un véritable thriller et plusieurs coups de théâtre rythment la progression de l'action. Mais pourquoi ai-je alors l'impression que l'intrigue avance lentement. Derrière les rencontres dans des hôtels de luxe, il y a un affrontement sans pitié entre les puissants. D'ailleurs, quand j'y pense, il y a même une conclusion très violente lorsqu'Axel Borg se venge avec férocité de la rupture de son contrat.

Axel Borg dirige en fait toute cette histoire et il me semble même qu'il mène Lefranc par le bout du nez (en lui confiant un dossier explosif sur le monde de la F1 pour mieux servir ses intérêts). Il traverse de bons moments sur la fin du récit, lorsqu'il redevient l'élégant aventurier, capable de séduire une comtesse italienne.

Quand j'y pense, il y a en tout cas une chose qui manque à cette BD, ce sont les images marquantes, et en particulier celles qui savent créer une ambiance. L'histoire se déroule pourtant dans une région somptueuse, celle du lac de Garde où j'ai d'excellents souvenirs de vacances. En lisant la Camarilla, je n'ai pas eu l'impression d'y retrouver des paysages, sauf lors de la conclusion, lorsque Lefranc s'éloigne à bord du ferry qui traverse le lac.

Au fond, il ne manque que de toutes petites choses pour que ce soit un bon album. La Camarilla gagne d'ailleurs à être relue, car l'intrigue est assez riche et on découvre des détails qui ne sont pas compréhensibles d'emblée, mais le livre laisse sur un léger sentiment d'insatisfaction. "Cela aurait pu être mieux", pourrait-on conclure.
Mais qu'en pensez-vous donc, vous tous qui êtes de fidèles martinophiles ?
Dernière édition par Raymond le Dim 10 Aoû - 23:26, édité 2 fois