Totoche Tannenen a écrit:Eh bien je partage ton avis : Je préfère nettement la chaleur, le velouté, le vécu et même (surtout ?) les défauts de la quadrichromie bancale d'origine.
Elle va avec le dessin, lui aussi imparfait.
C'est comme cela que les petits lecteurs de l'époque l'ont lu et pas autrement...
Je comprends que restaurer les couleurs du plafond de la chapelle Sixtine pose un problème car on n'a évidemment pas de photographies d'époque et que les sources d'éclairage étaient différents, mais là le problème ne devrait pas se poser...
Vaste problème ; personnellement, je préfère de belles couleurs, en outre bien calées (pas de débordements de bleu, ou de rouge, etc. par rapport aux traits noirs du dessin), avec une trame fine (ou en tout cas plus fine qu'autrefois) ; je rappelle que les couleurs imprimées dans les pages des journaux autrefois (et même dans les albums) n'ont parfois rien à voir avec ce que les coloristes de l'époque avaient préparé (variations de teintes, résultat parfois opposé à ce qu'on cherchait, le bleu virant au violet, le gris devenant par exemple un marron lavasse, etc). Du coup, je ne vois pas pourquoi il faudrait absolument retrouver ces défauts majeurs et laids. Ou alors, il faut faire deux éditions : une reprenant les défauts, pour les nostalgiques (sur un papier choisi, permettant de rendre mieux la chaleur et le velouté que tu recherches), et une avec de belles couleurs bien imprimées, pour ceux qui veulent voir du bon boulot...?
Totoche Tannenen a écrit:Cela me rappelle que j'avais été "énervé" par les pages jaunies du "Clairette" (Uderzo/Charlier) de Sangam.
Du coup, je m'interroge : le papier du journal où est parue Clairette à l'époque était-il vraiment aussi jaune ? Les archives retrouvées ont-elles jaunies depuis (au quel cas, quel est l'intérêt d'imiter ce vieillissement ?). Ou bien, est-ce simplement pour "faire vieillot", ce qui serait à mon avis "débile".
J'ai eu entre les mains un certain nombre de numéros de Paris-Flirt, la revue hebdomadaire qui publia en exclusivité Clairette entre début 1957 et le printemps 1958. Il y a des numéros bien conservés dont le papier a un peu jauni, d'autres dont le papier a des traces (Paris-Flirt était un journal grand format, et il ne peut être conservé que plié en deux, voir en quatre ; à l'endroit des plis, et sur les bords plus proches de la lumière, ça jaunit plus ; d'où des variations dans les jaunissements). Pour info, c'est aussi un journal qui a mal supporté le temps car il se décompose et se déchire facilement ; sa conservation en archives devient délicate, et il faut des collectionneurs attentionnés et qui manipulent doucement. Pour info-bis, j'ai failli en acheter pour mes archives, mais c'est rare donc hors de prix... surtout qu'il faut acheter 68 numéros... Se constituer une collection complète de ces 68 numéros de Paris-Flirt est quasiment impossible de nos jours...
Un petit éditeur, Pressibus, a sorti un petit album de Clairette, il y a une bonne douzaine d'années ; j'ai cet album : imprimé en Noir et blanc, petit format : les pages sont bien (sans plus car les impressions de Clairette, en Noir & blanc dans Paris-Flirt, ne sont pas exceptionnelles en qualité...). Elles ont été imprimées à partir de bonnes photocopies des planches dans une collection de Paris-Flirt se trouvant chez un particulier que je connais et qui est fan d'Uderzo. Le même collectionneur a fourni ses numéros pour l'édition chez Sangam (j'avais même servi d'intermédiaire...). C'est Sangam qui a choisi de donner ce côté "vieux papier" en jaunissant artificiellement les pages, avec un jaune/ocre qui, à mon avis, n'a strictement rien à voir avec le vrai jaunissement d'un vieux papier journal...
Personnellement, j'aurais préféré que, quitte à coloriser les pages de l'album, l'on mette carrément en couleur les planches de la BD. Avec une belle mise en couleur, ça aurait été chouette et ça aurait relevé le tout. Et comme Clairette n'a jamais été publié en couleur, pas de déception de la part de lecteurs comme toi qui auraient dit "Ah, mais on veut les défauts de l'époque..."
Note : je détiens dans mes archives un document rarissime, voire unique : un jeu de photocopies de la totalité des planches originales d'Uderzo ! Hélas, elles sont de qualité très moyenne, voire mauvaise (et pour certaines même très mauvaise). Les moins mauvaises pourraient servir à une édition, mais les mauvaises, non. Je ne sais pas d'où ça sort. J'ai trouvé le lot il y a une bonne trentaine d'années chez un bouquiniste qui l'avait dans un carton, et le gars n'a jamais su d'où ça venait... Je pense que ce sont des photocopies comme on en faisait autrefois, des sortes de "bleus" d'imprimeur (réalisés donc chez les professionnels de l'impression dans les années 50). L'intérêt est que ce sont des photocopies des originaux ; on voit qu'il y a de toutes petites différences parfois avec ce qui a paru dans Paris-Flirt, donc dans les éditions ultérieures chez Pressibus puis Sangam. Ce sont ces photocopies qui m'ont servi à présenter des images sur mon site jmcharlier.com