C'est un album que je n'avais encore jamais lu. Je n'ai l'ai donc pas lu avec un voile nostalgique !
Voici mon petit avis :
En premier lieu, cet album est superbe ! Dans un style semi-réaliste, très loin des ambiances plus crédibles qu'a connu la série par la suite, à mi-chemin entre
Tintin et les "
Blake et Mortimer du début, Martin nous embarque dans un feuilleton riche en péripéties et en rebondissements. Si l'on sourie aisément à la bêtise et à la naïveté d'Axel Borg (ouch, je vais me prendre une beigne d'un martiniste là
) ou aux incohérences en pagaille, l'on ne peut être que charmé par cette aventure de haut vol au rythme effréné. Ça c'est de la bonne BD comme il n'en n'existe plus. L'assaut final n'est autre que la cerise sur le gâteau de cette enquête sans temps mort.
Néanmoins, la réussite de cet album ne serait pas complète sans ses dessins qui frisent la perfection. A l'image du scénario, ils sont loin du réalisme des albums suivants, mais davantage proche du style d'Hergé, avec cette ligne claire si gracieuse et ces superbes couleurs pop (je suppose que ce ne sont pas les couleurs d'origines, si ? (mon édition date de 2012, c'est celle avec la couv spéciale 50ans de Lefranc)). D'autant plus que l'auteur transpose à merveille l'atmosphère des années 50 et les paysages d'Alsace. D'ailleurs, je n'ai jamais trop compris le rapprochement avec Jacobs. Certes, les dessins de cet album évoquent ceux du
Mystère de la Grande Pyramide, mais les deux histoires sont publiées au même moment, et dans cette aventure de
B&M, le ton y est quand même beaucoup moins (voir quasiment pas) fantaisiste (en dehors de quelques gags tintinesques). Aussi, le côté "2D" des dessins de
La grande menace, ainsi que les joues roses, ente autre, me rappellent infiniment plus le style du créateur de
Tintin.
Mais bref, c'est en somme un album un peu à part dans la série des
Lefranc. Nous sommes loin de la "crédibilité" apportée aux albums qui suivront et le scénario, tout prenant qu'il soit, possède sont lots d'incohérences. Ceci étant dit, l'ensemble reste une oeuvre phare qui mérite infiniment le détour.