Merci Godot,
Ric Hochet ? C'est simple, c'est l'idole BD absolue de jeunesse/adolescence (et je n'ai que 34 ans !), que je continue à suivre avec cette émotion et la nostalgie d'une époque qu'ont connue mes grand-parents et mes parents. Le héros parfait, charismatique, implacable et brillantissime dans ses déductions, une sorte de super-héros crédible sans le côté artificiel de certains comics. Ses aventures m'ont toujours passionné, rien que de le voir en action sur un scénario de Duchâteau et sous la plume de Tibet me suffit, à cet égard, je suis complètement incapable de juger tel ou tel album comme mauvais ou moyen (quand l'histoire est un peu moins fracassante, j'en souris en me disant que Duchâteau abuse mais que la série a de l'auto-dérision quant aux capacités illimitées de son héros), pouvoir le voir évoluer, et être préservé, par la "discipline" de ses auteurs, de certains trucs sordides ou d'évolutions sous l'impulsion de modes de telle ou telle époque renforce également le côté "socle" et fondateur de son mythe pour moi.
Il en découle une collection des 78 albums, de ceux de la collection Hachette, de chez Sudpresse, et des intégrales. Je tente également de reconstituer le parc auto de Ric au cours de ses aventures et possède (presque) tous ses véhicules au 1/18ème (et de la bonne couleur, rigueur quand tu nous tiens !).
Il me manque encore quelques pépites (les tirages de tête du Crime de l'an 2000, de La bête de l'apocalypse, du Maître de l'illusion, le tome 2 des enquêtes de Ric Hochet chez Melmac, l'édition spéciale de "Comme une lettre à la poste" éditée par le CBBD à l'époque, la Porsche d'Aroutcheff, une couverture d'Hello Bédé où il apparaît, avis aux vendeurs
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mais sans être fanatique du moindre objet dérivé ou ex-libris signé, des planches originales, etc. pour éviter de tourner en collectionneur maladif tel que Tibet les abhorrait, j'ai tenté de me constituer une trace de l'oeuvre de mon héros favori et regarder ma vitrine en me replongeant dans tel ou tel volume au hasard fait beaucoup de bien (surtout en cette époque complètement dingue).
J'ai aussi constitué une chronologie (que je crois) complète de toutes les aventures de Ric (de 1946 à 2010) en respectant l'ordre de ses aventures et ça m'a permis de comprendre un peu mieux les évolutions qu'avec la simple lecture des albums, même dans l'ordre de numérotation (un peu désarçonné par "Face au Crime" par exemple quand je l'ai lu pour la première fois, étant de la génération qui ne savait même pas que Ric Hochet paraissait dans Tintin auparavant).
Pour ce qui est de la reprise par Zidrou et Van Liemt, bien que partagé, j'attends avec impatience chaque sortie d'album pour que l'aventure continue, le souvenir de la période post-disparition de Tibet ayant vraiment été pénible à vivre pour les passionnés dont je fais partie. Le fait qu'il puisse survivre est vraiment une chance et merci au Lombard et aux auteurs de l'avoir permis.
Dans les moins, il y a le choix d'être revenu dans une période qui n'est pas ma favorite (choix assumé des auteurs, j'ai entendu Van Liemt dire que la série "s'était un peu perdue au fil du temps", constat qui n'est absolument pas le mien) avec un dessin qui n'est pas du tout, initialement, celui que j'aime en BD (c'est ma formation Tintin qui m'a amené à Ric) et avec des scenarii où on sent des saillies gratuites qui n'ont rien à voir avec Ric Hochet à mon avis (Bourdon fut collabo, Ledru est un raciste abominable, l'épisode nucléaire algérien, l'homosexualité dans l'armée, le féminisme avec Nadine superstar mais dénudée dès le 1er tome, un petit côté "Black lives matter" avec Dior dans l'épisode à venir où Ric est carrément au second plan sur la couverture de l'album, etc.). Ceci dit, en dépit de cette (relative) contamination par l'actualité, il est vrai qu'il était sans doute impossible de continuer dans la veine d'auteurs septuagénaires et je répète que je suis dans l'attente de chaque album et que la flamme est intacte, le Ric de Zidrou et Van Liemt me paraissant tout à fait celui de mon enfance, c'est plus le choix des sujets et le point de vue de l'auteur qui semblent céder à l'air du temps qui m'empêchent de mettre 20/20 à la série alors que c'est ce que je faisais sans hésiter avec la précédente, pardonnant tout et glorifiant le moindre petit rien en son sein.
Bref, tout cela reste très positif et c'est sans doute en réponse à un trop grand conservatisme (peut-être désuet...sauf pour moi !) que les nouveaux auteurs font bouger pas mal de lignes dans ces nouvelles aventures. En tous cas, c'est vraiment un plaisir de pouvoir continuer à lire Ric Hochet et c'est grâce à eux donc je les remercie !