Thorgal

Merci de ce lien ! J'ai d'ailleurs acheté hier cet exemplaire non encore lu sans savoir qu'il contenait cet article. Si j'ai bien compris, l'album est donc paru. Je cours me le procurer aujourd'hui!

J'ai quant à moi acheté l'album tout à l'heure. Je me réserve donc de le lire ce week-end, quand j'aurai fini La Cité des poisons, nouvel Alix Senator, dont je n'ai lu (et admiré) que les trois premières pages pour l'instant !

Dans un autre ordre d'idée, sachant maintenant que Rosinski se retire définitivement, je me dis que le limogeage de Dorison était inutile. Certes, on devine que le grand dessinateur voulait clore sa propre épopée par une réunion heureuse laissant porte ouverte à d'autres aventures futures, mais tout de même. C'est dommage. Cela dit, je ne bouderai pas mon plaisir de découvrir ce que Yann nous proposera et de retrouver la somptueuse manière désormais finale de Rosinski.

Eh bien je vais me livrer à cet exercice et donner à mon tour quelques impressions sur le vif..
Nous avions laissé Thorgal, Aniel, ses compagnons Salouma, Petrov fuyant les Dji Hins, Bag Dadh dans le hiératique, onirique et très apocalyptique Feu écarlate

Nous les retrouvons dans Aniel sur le retour vers le Northland. Ce 36ème opus qui annonce dans l'arborescence, la jonction entre les séries parallèles et la série mère, marque également l'album ultime et la révérence du Grand maître Gregor Ronsinski.
Sans dévoiler non plus les ressorts et les mobiles de l'intrigue, que dire de ce 36ème album. Autant j'avais été bluffé par la fougue et l'énergie insufflée par Xavier Dorisson, autant avec Yann et ce que je viens de lire, je suis davantage sceptique. Il faut dire également que je m'attendais à une apothéose pour la dernière de Rosinski et ce retour en Northland parmi les siens. Or ça n'a pas été le cas.

Sans le savoir, Thorgal et ses compagnons font escale au Royaume de Zhar sur une terre non moins inconnue et déjà arpentée dans Le mal bleu Ils se retrouvent engloutis dans une forêt luxuriante, marécageuse sortie tout droit du Paléocène au milieu des Gastornis.
Entre les Yénhäas, amozones chevauchant ces gasthornithidés et le palais du prince Zajkar, la quête du retour, l'Odyssée de Thorgal sont semées d'embuches. Pour sauver son fils, gravement blessé, Thorgal n'a d'autre choix que celui de se porter vers les montagnes au toit de neige dans le fief du druide Armenos.

Il lui faudra traverser le pays de Zhar et affronter les plantes carnivores pour en extraire les capsules de spores, seul remède possible pour éviter à Aniel "le pays de l'éternel soupir".

En définitive, l'aventure se termine bien, je me garderais d'en dire plus là-dessus, mais voilà, je suis resté sur ma faim. Il aura manqué à mon sens quelque peu d'intensité et d'effusion sentimentale dans les retrouvailles tant attendues après tant d'années. Même ces retrouvailles, je trouve qu'elles sont ternes et fades, en ce sens que l'on est bien loin par exemple de la dramaturgie et de l'épilogue qui avaient scellé La cage . Les connaisseurs ne me contrediront pas. Je trouve la fin également expédiée et les dessins plutôt sommaires en la circonstance malheureusement. Au demeurant, cela reste un album correct mais avec une pointe de regret, G Rosinski aurait mérité une meilleure sortie, ce n'est que mon avis..

En dépit d'une baisse de l'exigence dans les dernières pages, on y trouve de très belles cases comme celles-ci qui ont une sorte de sérénité chinoise - pardon pour le flou de la première de ces deux images :

Tu as raison de dire que la lecture n'est pas ennuyeuse car elle est bien rythmée. Toutefois, je ne trouve pas la magie des épisodes antérieurs où tout était simultanément symbole. On a déjà emprunté ces routes d'anecdotes sous d'autres formes et elles ne nous apportent rien de particulièrement palpitant à mon goût en tout cas, même si je reconnais que la solution retenue à propos d'Aniel - dès lors qu'il ne meurt pas purement et simplement, comme le voulait de scénario de Dorison - est intéressante en raison de la question des personnalités qui habitent l'enfant et dont il doit pitre purgé au risque d'un enfermement définitif dans la pire d'entre elles. Mais il manque de mon point de vue quelque chose d'épique et de fascinant à cet album, d'autant plus que Le feu écarlate avait atteint cette dimension. Peut-être la série aurait-elle d'ailleurs pu s'arrêter avec cet épisode.

Mais tu parlais de batailles, voici une planche magnifique à ce sujet et notamment sa dernière case que je trouve extrêmement passionnante à lire attentivement.[/justify]














[justify]Je parlais des dessins des oiseaux marins. En voici un exemple qui m'a frappé dans la scène du débarquement au retour des personnages. J'aime aussi beaucoup les couleurs des voiles qui ont quelque chose de stores orientaux :

Certainement, je pense que tu as raison, les cases des dernières pages le laissent craindre. Mais je trouve toutefois que, dans le cas de celle-ci, comme dans celui de la case montrant Kriss et Aniel qui s'éloignent, il y a une sorte de délicatesse de fumée qui convient bien à l'ampleur du paysage et donne, en dépit de tout ce qui a eu lieu et demeure envisageable, une forme de sérénité. J'avoue que je trouve ces deux cases là vraiment très belles. Pour moi, la rapidité que tu évoques est peut-être aussi le signe d'une pureté poétique absolue dans ces cases particulières, même si ailleurs à la fin de l'album, auprès de ces cases, il en est d'autres qui marquent effectivement une fatigue indéniable 

Il sera en tout cas intéressant de découvrir son oeuvre de peintre après cet arrêt de ma bande dessinée. J'espère que nous pourrons en avoir des échos !