Thorgal

Tarmac a écrit:Le mérite de Van Hamme et de Rosinski est d'avoir créer un personnage enraciné dans la mythologie nordique et l'Heroïc Fantaisy. Et je suis encore d'accord avec Raymond quand il dit que Thorgal tend plus vers l'Heroïc Fantaisy, l'univers, la thématique récurrente de l'enfant des étoiles et de l'origine extra-terrestre du Vicking.
Thorgal est en somme un mélange des genres et c'est ce qui le rend attrayant .

Je partage tout à fait cette vision de Thorgal. La circulation de la saga entre des temps et des espaces théoriquement incompatibles est l'une des signatures fondamentales de ce monde complexe, foisonnant de routes et de mystères, unique dans l'histoire de la bande dessinée moderne. Tous les registres de l'histoire sublimée s'y rencontrent et j'adore cette dimension qui me fait toujours penser que Thorgal est comparable à ces architectures à la Escher où l'on gravit un escalier en même temps qu'on le descend, passant ainsi par des niveaux et des géométries inattendus.

Ah grande nouvelle, merci Loup 79 ! J'avoue aimer autant la version noir et blanc que l'originelle en couleur. Les deux sont somptueuses et offrent des dimensions passionnantes. Ainsi, tout le début des Archers en noir et blanc - tel que je le connais par une précédente intégrale de plus petit format pourtant - est une splendeur qui évoque la gravure. On n'est pas loin de penser dans une inattendue manifestation anticipée à la puissance graphique qui sera bien plus tard et dans un autre registre celle de Manu Larcenet dans Le rapport de Brodeck

Je comprends ce point de vue et tu as raison de souligner que la couleur est consubstantielle au dessin - ce que prouve d'ailleurs l'évolution résolue de Rosinski depuis Le sacrifice.

Dans les opus classiques de la série, antérieurs au Sacrifice, si l'on prend le cas d'un album comme La chute de Brek Zarith et ses tonalités océaniques très subtiles, ou comme Le maître des montagnes et son contrepoint d'hiver et d'été, on en constate l'évidence. Dès ces époques Rosinski a été un très grand coloriste. Il joue d'ailleurs admirablement du contraste poétique entre couleur et noir et blanc dans La forteresse invisible et il est certain que la version purement noir et blanc de cet album en perdra quelque chose d'essentiel et de magique.

Pour autant je trouve que la version noir et blanc révèle aussi la puissance graphique de Rosinski, notamment cette dimension de gravure qui se manifeste dans certains albums et que j'évoquais précédemment. Il y a même des albums, ceux du cycle du pays Qâ où les décors de pueblos précolombiens, dans la première intégrale noir et blanc de format hélas réduit par rapport à la nouvelle, me font quelquefois songer par leur fouillé très riche aux décors de Gir dans Le spectre aux balles d'or.

Je suis d'accord avec toi Loup 79 : l'encrage fait partie des qualités essentielles d'un dessinateur. A ce propos d'ailleurs, j'aimerais parfois que les auteurs soient pus audacieux et proposent des albums achevés où crayonnages de diverses techniques pourraient voisiner avec des encrages classiques. Le fait est rare, par occasion exceptionnelles, je songe par exemple à Delirius 2 où Philippe Druillet a conservé en hommage à Jacques Lob les pages datant de la première période de travail sur cet album sous forme simplement crayonnées en couleur au lieu d'encrer les contours.

Je partage ton amour pour Le spectre aux balles d'or. Il faut voir la grande version de l'intégrale ou le double album du cycle de la mine publié sous le titre Les monts de la superstition en 2003, c'est somptueux !

Pour en revenir à Thorgal, je pense que je me procurerai aussi le tome 2 car si je possède le volume à peu près correspondant et aussi en noir et blanc de la précédente intégrale à couverture souple, celle-ci est tout de même moins belle du fait de son format réduit.

Ps : Je constate que ce message est le numéro 777 de mes conversations ici ! Quelle surprise au bout de trois ans de présence dans ce beau forum !

Oui, notre ami Raymond fait un travail splendide !
Les monts de la Superstition reprennent les deux albums du cycle de la mine de l'allemand perdu en couleur. L'intérêt de l'album est qu'il est en grand format. En voici l'ISBN : 9782205054705.
Voici un lien pour le visualiser. On peut le trouver encore sur internet ou le faire commander en occasion chez certains libraires un peu connaisseurs.
http://www.dargaud.com/bd/Blueberry/Autour-de-Blueberry/Autour-de-Blueberry-tome-0-Monts-de-la-superstition-Les

Superbe ! Merci de nous avoir prévenu de cette sortie !