Les paroles que tu cites et tes propres analyses éclairent bien des choses au sujet du lien de Taymans avec la série de Lefranc dont il semble entre autres qu'il ne soit pas un admirateur absolu, passée la toute première période et à l'exception notable des Portes de l'Enfer, pour la période suivante.
Pour ce qui est du talent de Taymans en dehors de Lefranc, connaissant mal ce dessinateur dans ses autres créations, je suis allé voir sur internet et ai trouvé quelques fort belles planches qui montrent que c'est un créateur tout à fait conséquent, indéniablement.
Ce que prouve cette très belle planche égyptienne extraite du tome 1 d'Ella Mahé :
Reste, je l'avoue aussi, que ce style graphique n'est cependant pas celui que je préfère en bande dessinée. Il s'agit seulement d'une question de goût personnel et non d'un jugement de valeur sur Taymans.
J'avoue avoir une passion, outre Jacques Martin lui-même, bien sûr, pour des dessinateurs comme Jean Pleyers, Gilles Chaillet, Marc Jailloux à propos de qui je trouve que Gilles Chaillet a raison de dire : "Pour moi, il est le meilleur repreneur du style Martin, et de la meilleure époque. Certes, Francis Carin, Christophe Simon et Rafael Morales, ce dernier pour les décors, n'ont pas démérité, très loin de là, mais je crois que les fans de Jacques vont être très heureux de replonger dans leur enfance (pour les plus âgés) au temps où, recevant le journal «Tintin», ils découvraient, fascinés, un nouvel épisode d'Alix. Nostalgie, quand tu nous tiens... Je souhaite à Marc beaucoup de chance mais je pense qu'il n'en aura pas besoin."
Il y a chez Marc Jailloux une limpidité, une justesse et une pureté transparente du trait, qui sont proprement stupéfiantes et qui le distinguent à mes yeux comme le meilleur repreneur d'Alix.
Mais pour en revenir au pont de départ, qu'on veuille bien m'excuser d'avoir dérivé peu à peu, il y a dans Londres en péril, une sorte de manque de souplesse du dessin et une mise en à plat des espaces et des lieux, qui me gêne. De ce point de vue, le travail de Taymans sur Le Maître de l'atome est beaucoup plus convaincant. J'avais trouvé certaines des cases des bords du Léman vraiment très belles. peut-être parce que cet album là lui parlait bien davantage que Londres en péril ? C'est fort possible et, je dirais même plus, plus que probable !