Mes daubes

Kimono a écrit:(...)
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Dans le genre humoristique, j'aime bien les albums Lucky Luke et en possède 19, tous de Morris et Goscinny, excepté Le Daily Star, de Fauche et Léturgie, que j'ai trouvé digne de rejoindre la saga classique. Mais j'ai traité en daube et expulsé ceux que j'achetais pour mon neveu et ma nièce : ceux avec les Dalton ou avec Rantanplan. Visuellement, le noir et jaune quatuor décalé du plus grand au plus petit était une brillante invention, mais trop de gags tournaient autour du stupide Averell ; idem avec Rantanplan. Les imbéciles ne me font pas rire, ils suscitent en moi un sentiment différent, une sorte de consternation (alors que Goscinny adorait leur conviction de bon sens, leurs certitudes.)

Les histoires des Daltons scénarisées par Goscinny étaient fort bonnes au début, mais l'intérêt humoristique s'est bien sûr épuisé à la longue. Ceci dit, tous les Lucky Luke dessinés par Morris (même sans Goscinny) sont alignés sagement dans ma bibliothèque, et je les garde en tant que "grands classiques de la BD". Il y a peut-être quelques daubes là-dedans (surtout les Lucky Luke tardifs) mais je reste fidèle aux dessinateurs qui me plaisent.  

Je possède aussi deux ou trois Lucky Luke dessinés par Achdé mais le charme était rompu et j'ai assez vite abandonné la série. Et puis il y a un "spin of" que je n'ai jamais acheté, c'est la série Ran Tan Plan. Cette BD totalement commerciale se limite à présenter une collection de gags prévisibles et c'est sans aucun doute une daube qu'il faut éviter.  

Pour ma part, je pense immédiatement à la série :

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Les scénarios de Lapière n'étaient pas mauvais, mais pas extraordinaires. Je n'apprécie pas vraiment le dessin de Mezzomo.

Actuellement, je l'aurais peut être empruntée dans une bibliothèque. Mais à l’époque de leur parution, j'achetais chaque nouvel album de cette série, sans envie particulière. La série s'est terminée en 2006 et je ne l'ai plus jamais relue depuis. C'est pour cela que je ne me souviens presque plus des histoires de ces diptyques. Je n'ai pas envie de les relire. Elles sont dans ma bibliothèque cachées derrière d'autre BDs, quasiment oubliées.

Je n'ai jamais lu cette série, qui a d'ailleurs été assez longue me semble t-il ? Je possède par contre des albums du même dessinateur qui a adapté en BD des récits de Paul Louis Sulitzer, et c'est un peu la même chose : vite lu et vite oublié !

Sinon, la bande dessinée d'aventure regorge de belles daubes, parfois sympathiques à lire, mais qui résistent mal à l'épreuve du temps.  

C'est ainsi que j'ai retrouvé dans mon grenier les Bazookas de l'Enfer Vert , une BD d'aventures héroico-comiques que j'avais acheté d'occasion il y a une trentaine d'années. Cet album lui aussi avait été vite lu et vite oublié.



Daniel Chauvin, le dessinateur de l'album, avait été un élève de Jijé. Il s'est spécialisé ensuite dans la BD d'aviation et est mort assez jeune. "Les Bazookas" étaient pour lui une oeuvre de jeunesse et il a dessiné par la suite des histoires plus réalistes.



La BD est plutôt sympa et pour l'instant, le livre n'est pas encore parti au débarras. Mais il y a un gros risque que ce soit le cas dans les mois ou les années à venir !

La bande dessinée policière peut elle aussi devenir une bonne fournisseuse de daubes. En général, j'essaie d'éviter mais j'ai quand même découvert dans mon grenier un album isolé intitulé l'Archer vert. Cet album appartient à une vieille collection publiée par les éditions Lefranc, qui proposait des adaptations en BD de vieilles séries policières plus ou moins connues. Comment ai-je pu acheter cela ...   ... je l'ignore ? Peut-être que c'était très bon marché.  



Au premier coup d'œil, le contenu est relativement correct, car le scénario est assuré par André-Paul Duchateau et le dessin semble plus ou moins réaliste. Mais voilà, la lecture de ce livre n'a aucun intérêt. Ce n'est même pas au niveau des derniers Ric Hochet scénarisés par Duchateau, qui étaient déjà assez infantiles.



Celui-là, je n'aurais pas de peine à m'en séparer.  

Je ne sais plus pourquoi, ni comment, mais à la moitié les années 90, j'avais les adaptations d'Arsène Lupin et de Fantomas de cette collection détectives dans ma bibliothèque. Elles ne m'ont pas plues et je les ai revendues assez rapidement.

Actuellement, j'ai encore le n°26 : Des cierges au Diable (Mr Wens). Je l'ai trouvée en brocante et comme c'est Desmit qui l'a dessinée, j'ai reconnu Ric Hochet !

Je devrais la relire, pour savoir si c'est une bonne daube  

Est-ce que je peux dire que c'est un polar?

Desberg se lançait avec Vallès dans le monde du crime organisé avec



Le dessin de Vallès m'avait plu dans la saga "Les Maîtres de l'Orge", c'est pour cela que j'ai acheté, sans hésiter, l'album dès sa sortie.

Le scénario est poncif, prévisible et tellement caricatural avec tous les clichés, qu'il devient agaçant.

"Par vengeance pour la mort par overdose de son frère et du suicide de sa mère (1 mois après), il va faire sa justice privée en tuant 2 dealers. Il va être condamné à mort et comme il n'a plus rien à perdre, on lui propose de s'infiltrer au sein de la maffia, en prenant la place de John Tosca, le fils d'un parrain, (rien que cela) grâce à la chirurgie esthétique et un entrainement intensif"

Les premières pages du premier album de ce triptyque annonce tout de go que c'est de la daube. Bien que cela devienne de plus en plus ridicule, j'ai acheté les 3 albums.

Il y a un aspect positif ! Si tu as besoin de place, tu sauras rapidement où la trouver.

La bande dessinée de science fiction bénéficie d'une assez grande faveur actuellement ! Les daubes y sont donc assez nombreuses, c'est inévitable! Ce sont souvent des histoires (ou des albums) qui présentent des images spectaculaires mais, dès qu'on les lit, le récit se révèle totalement inepte.    

Actuellement, je me méfie beaucoup de la science fiction mais j'étais bien moins moins vigilant il y a 30 ou 40 ans. lorsque les BD de SF étaient rares. Je me souviens ainsi de quelques séries qui paraissaient dans Métal Hurlant ou dans Circus dans les années 70 et 80 et qui ne brillaient pas par leur intelligence. J'avoue qu'il m'en reste quelques albums.

Le "meilleur du pire" (ou plutôt le pire tout court) reste sans hésitation les albums dessinés par Sergio Macedo, un auteur brésilien qui s'était installé en France et qui utilisait l'aérographe. Cette technique était peu utilisée à l'époque et elle produisait des images parfois bluffantes, du moins à l'époque. Il en a résulté des albums qui s'intitulaient Téléchamp ou Psychorock qui plaisaient à certains amateurs, mais qui sont devenus aujourd'hui très quelconques.



Plus tard, on s'est rendu compte que les albums de Macedo propageaient des théories assez proches des idées de l'Ordre du Temple Solaire. Hum, hum ! Je n'ai jamais su si cela provenait du hasard ou s'il y avait une véritable parenté entre les deux.

Actuellement, je ne me suis pas encore débarrassé de ces albums qui sont au grenier mais ... je pense que cela se fera bien un jour, sans aucune difficulté !  

Raymond a écrit:

[...]

Plus tard, on s'est rendu compte que les albums de Macedo propageaient des théories assez proches des idées de l'Ordre du Temple Solaire. Hum, hum ! Je n'ai jamais su si cela provenait du hasard ou s'il y avait une véritable parenté entre les deux.

Actuellement, je ne me suis pas encore débarrassé de ces albums qui sont au grenier mais ... je pense que cela se fera bien un jour, sans aucune difficulté !  

C'est la raison pour laquelle j'ai acheté, en pleine connaissance de cause, une des daubes de Macedo :



car j'avais lu un article à ce sujet. Mais comme tu le dis, serait-ce un hasard? Ils auront emporté ce secret avec eux. Après, comme il est mentionné dans cet article, l'auteur est Appel Guery et Moebius vécu près de lui durant 6 ans.

Oui, c'est en partie ce qui me fait penser que Macedo n'avait pas de lien véritable avec l'Ordre du Temple Solaire, en tout cas pas plus qu'Appel-Guéry ou Moebius. Il est en revanche probable qu'il participait à l'activité d'autres sectes ésotériques qui proclamaient des théories semblables à celles de Luc Jouret et Joseph Di Mambro, sans aller jusqu'aux actes extrêmes.

Passons sinon à une autre BD de genre qui est très répandue, celle du western ! Ce sont souvent des œuvres commerciales et les daubes ne manquent pas dans cette catégorie !  

Pour ma part, n'étant pas un fanatique du genre western, je n'ai toujours acheté que les grands classiques comme Blueberry, Jerry Spring, Buffy Longway, Comanche et quelques autres. Il y a à mon avis peu de "daubes western" dans mes bibliothèques mais ... tout de même ... en fouillant bien ...   ... je possède quand même quelques BD vieillottes que l'on pourrait considérer comme telles. C'est le cas par exemple des aventures de Tex Bill, une interminable série publiée par les éditions Artima au cours des années 50, dans le fascicule Aventures Film.



L'auteur de Tex Bill se nommait Roger Méliès et c'était un excellent auteur, aussi bon scénariste que dessinateur. Il était toutefois soumis à des cadences infernales et rien que pour Tex Bill, il fournissait en moyenne une vingtaine de planches par mois. il faut ajouter à cela les pages qu'il dessinait pour d'autres séries comme Tony Cyclone ou Luc Hardy et on arrivait ainsi à un total de 60 planches par mois. Quand on y pense, c'est totalement dément ! On comprend en tout cas que le dessin (qui reste malgré tout bien posé et équilibré) ne soit pas très créatif, et que les décors restent toujours sommaires.



Mais comment suis-je entré en possession de ces récits complets ? Cela s'est passé au cours des années 80, au marché aux puces de Lausanne. J'avais trouvé un gros carton contenant une soixantaine de fascicules Artima et il y avait là-dedans quelques titres qui m'intéressaient. Le brocanteur m'a alors dit : "je vous vends tout le carton pour 50 francs ! C'est à prendre ou à laisser !" J'ai finalement tout acheté, le bon et le moins bon, et je ne l'ai finalement pas regretté. Cela m'a permis de découvrir certains dessinateurs comme Le Rallic, Bob Dan ou Roger Mélliès qui appartiennent à une autre époque, et qui gardent un intérêt du point de vue de l'histoire de la BD. Parfois, l'intérêt n'est hélas pas très grand et c'est le cas en particulier de Tex Bill. C'est une BD très datée, pas toujours très inspirée et d'un intérêt plus que limité. Bref, c'est bien de la daube !  

Mais voilà, je ne me suis jamais séparé de mes fascicules Artima, malgré leur état de conservation assez précaire. Ils représentent toute une époque et j'aime parfois lire une histoire de Tony Cyclone (qui est bien mieux réussi que Tex Bill) ou de Luc Hardy, pour le fun, et pour découvrir jusqu'à quel point le western a bien changé.

On peut parfois devenir très attaché à ses vieilles daubes !

Pendant que j'en suis aux fascicules Artima, parlons aussi un peu de Tarou, une vieille BD d'aventure de Bob Dan. Le héros de cette série est évidemment une pâle imitation de Tarzan et c'est donc une autre bonne vieille daube !  



Le dessin de Bob Dan est très rapide car il devait lui aussi produire beaucoup de planches chaque mois. Ce vieux routinier avait toutefois de belles ressources et ses images restent en général bien enlevées et efficaces.



Aujourd'hui, les aventures de Tarou ne sont pas désagréables à lire mais ... les intrigues sont quand même trop prévisibles. La série connut en tout cas un grand succès pendant les années 50 et 60 et le mensuel Tarou a été publié jusqu'à la fin des années 70. Il y eut au total de 262 numéros et un tel chiffre démontre que cette BD fût un vrai succès. Je pense même qu'il existe encore aujourd'hui quelques nostalgiques de la série.  

Seulement voilà, j'ai un peu de peine à lire une histoire jusqu'au bout, il faut le reconnaître ... à moins que je ne me mette à sauter certaines pages.   Et de plus je garde quand même une quinzaine de ces fascicules dans un carton, qui témoignent de ce que fût la BD à une autre époque.  Je n'ai pas envie de m'en séparer. C'est parfois comme ça, avec les collectionneurs.  

L'adaptation d'un roman est une autre recette super-classique de la BD commerciale et les daubes ne manquent pas dans ce genre de production. J'essaie aujourd'hui d'éviter ce genre de BD basée sur des principes assez vulgaires mais jadis ... lorsque j'achetais surtout de l'occasion ... je me suis bien sûr laissé prendre au piège.  

Et c'est ainsi que j'ai jadis acheté l'un des pire exemples d'adaptation littéraire que l'on puisse imaginer. Il s'agit du San Antonio fait un tour qui avait été dessiné par le studio Henri Desclez au cours des années 70. Je me souviens d'avoir acheté l'album parce que le dessinateur principal était Franz (le créateur de Lester Cockney) mais c'était quand même une très mauvaise idée.



Le "Tour" en question était bien sûr le Tour de France et cet album se borne à compiler les pires gags qui soient possibles sur le vélo et la compétition cycliste. Le livre est d'ailleurs tellement mauvais que je ne l'ai jamais terminé. C'est tout dire. Même le dessin de Franz (il n'était toutefois pas seul à travailler sur les planches) apparait assez cradingue. Il n'y a hélas rien à récupérer !



Lorsque j'ai commencé l'hiver dernier à me débarrasser de mes vieux livres, ce "San Antonio" fût bien sûr l'une des premières BD qui passa à la trappe, sans le moindre regret.

Cet album-là, je ne l'ai jamais regretté.  

Je suppose qu’il n’y a bien sûr aucune daube dans l’univers martinesque ?

Raymond a écrit:Et puisque l'on parle des daubes de concours, allons encore plus loin ! J'ai en effet possédé pendant ma jeunesse la  "daube des daubes", autrement dit la BD la plus nulle et la plus creuse que l'on puisse imaginer. Appelons-là la daube du siècle ! Elle mérite totalement un tel titre.

Cette BD a été créée en 1969 par Jean Yanne (scénario) et Tito Topin (dessin) et je soupçonne que ces deux malfrats ont délibérément cherché à se moquer du monde. L'album s'intitule La mangouste ne passera pas et il a été publié chez Casterman.



Intitulée les Dossiers du B.I.D.E,, cette série (il y a eu en effet deux albums) parodiait assez vulgairement les histoires à la James Bond, ces aventures à suspense dans lesquelles une équipe de héros doit sauver le monde d'une menace imprévue. J'avais trouvé cet album au marché aux puces en 1971 ou 1972 (je ne sais plus très bien), et cette histoire pleine de dérision était en fait tout simplement dérisoire. Elle n'était ni drôle ni réussie car le dessin était mou et relâché tandis que le scénario était inconsistant. Les auteurs ne s'étaient manifestement pas donné trop de peine pour faire cette BD et j'étais atterré par une telle bêtise.



Quand j'y pense, en sachant aujourd'hui de quoi était capable Jean Yanne, je ne serais pas étonné qu'il se soit dit : "je vais faire la plus mauvaise BD du monde". Il était tout a fait du genre à se lancer dans un tel projet, et à l'amener au pire qu'il soit possible d'imaginer.  

Je ne l'ai sinon pas gardé très longtemps, car ce n'est pas un album que l'on est heureux de posséder. Lorsque j'ai déménagé vers le canton de Vaud, au milieu des années 70, et qu'il m'a fallu me débarrasser d'un certain nombre de vieilleries inutiles, c'est bien sûr la première BD dont je me suis débarrassé. Elle a été accompagnée par tout un tas de vieux journaux (dont Spirou et Mickey) qui prenaient trop de place et que j'ai jetés avec bien plus de tristesse. J'ai d'ailleurs ardemment essayé de les retrouver quelques décennies plus tard.

Mais l'histoire n'est pas finie ! Figurez-vous que cette BD a été rééditée pendant les années 2000 !  Je n'y croyais pas. Elle était même présentée comme une des premières BD pour adultes et Casterman l'a publiée sous la forme d'une intégrale. Depuis, je n'arrive plus vraiment à prendre cet éditeur au sérieux.

La vérité se retrouve finalement dans le monde des financiers. Lorsque j'ai regardé dans la bedetheque la page consacrée aux "Dossiers du B.I.D.E", j'ai pu constater que les deux albums ne sont pas cotés. Il en est de même dans le BDM et je ne suis donc pas le seul à dénigrer cette parodie de BD. Les collectionneurs ont presque toujours le dernier mot.

La langouste, pas la mangouste ! … Bon, ok ça ne change pas grand chose à l’intérêt de l’album!

Totoche Tannenen a écrit:Je suppose qu’il n’y a bien sûr aucune daube dans l’univers martinesque ?

Bien sûr qu'il y en a ! Mais je les garde pour la fin.

Je ménage mes effets.

En fait, il n'existe pas de recette valable pour éviter d'acheter de la daube ! Mais comme la BD commerciale reste quand même la première pourvoyeuse de bandes dessinées qualitativement médiocres, j'ai longtemps pensé qu'il fallait privilégier dans mes achats la "bande dessinée d'auteur". C'est d'ailleurs en fonction de ce concept que je classe et que je regroupe la plupart de mes albums depuis plusieurs décennies. Il y a ainsi les livres d'Hergé, ceux de Franquin, ceux de Morris, ceux de Charlier-Hubinon et j'en passe, et ils restent toujours tous ensemble ! De cette manière, je les retrouve très facilement.

Mais voilà, il y a des auteurs auxquels j'ai cru dans le passé et qui m'ont finalement déçu. Je découvre en conséquence dans ma bibliothèque une nouvelle espèce de BD médiocre qui est la daube d'auteur. Eh oui, cela existe !    

C'est ainsi que j'ai longtemps lu les aventures de Dan Cooper dans le journal Tintin. Au départ, j'appréciais plutôt bien cette série d'aviation, même si elle n'était pas au niveau de Buck Danny et de Tanguy et Laverdure. Puis le journal Tintin est entré dans une période de déclin dans les années 80 et Albert Weinberg est parti vers d'autres revues comme Super As, avant de publier ses dernières histoires directement en album. J'ai arrêté de suivre la série dès la prépublication dans Super As, tout en achetant parfois les albums pour savoir ce que devenait le personnage. Mais il faut bien l'avouer, la série avait perdu tout intérêt dès les années 80!

Je possède donc un certain nombre de daubes dessinées par Albert Weinberg, et en premier lieu les derniers Dan Cooper qui sont souvent pénibles à lire. C'est le cas par exemple d'Alerte sur le Clem, qui est un des tout derniers titres de la série !



Le dessin n'est pas si mauvais que cela et l'auteur veille par ailleurs à bien se documenter afin que l'histoire reste crédible.  Mais voilà, ce n'est pas très bien raconté et l'ennui apparait rapidement. Par ailleurs, même les premiers albums de Dan Cooper, que j'avais beaucoup aimés à l'époque (par exemple le Maître du Soleil), ont assez mal vieilli. Malgré leur inévitable effet "Madeleine de Proust", leur relecture me fait avant tout constater de très nets défauts narratifs ou illustratifs. Cela m'attriste vraiment de découvrir ces insuffisances !  



Ce difficile vieillissement de la série Dan Cooper est à mon avis une preuve que la bande dessinée s'est beaucoup améliorée depuis 50 ans. A l'époque, on lisait ce que proposait le journal car il n'y avait pas grand chose de plus ! On parvenait à s'en satisfaire, même s'il existait bien sûr une échelle des préférences. Aujourd'hui, l'offre est multiple et on n'a même pas le temps de lire tout ce que l'on aime bien. Les lecteurs sont en fait devenus plus exigeants et il n'y a plus beaucoup de place pour les daubes.

Pour l'instant, le simple plaisir de posséder (en édition originale( de vieux livres du Lombard reste suffisant pour garder mes Dan Cooper, mais combien de temps cette constatation sera t-elle encore vraie ?  Je n'ai pas de réponse mais on peut se le demander car le manque de place finira par avoir de logiques conséquences.  

Au passage, bien heureux d’apprécier la haute idée qu’a Raymond de Charlier/Hubinon....les Buck Danny de la fin des 50 étaient fabuleuses...

Oui, je pense qu'ils sont de grands auteurs ! Charlier est certes un scénariste assez reconnu, et il existe plusieurs monographies à son sujet, mais Hubinon est à mon avis un dessinateur sous estimé. Le très beau art-book de Daniel Couvreur qui est paru l'année passée (chez Champaka) lui rend un peu justice mais je suis sûr qu'il reste des tas de choses à découvrir à son sujet.

jeanpierre a écrit:Au passage, bien heureux d’apprécier la haute idée qu’a Raymond de Charlier/Hubinon....les Buck Danny de la fin des 50 étaient fabuleuses...

Je suis tout à fait de ton avis, jeanpierre ! Dans le journal Tintin jadis je lisais également Dan Cooper, mais je n'en garde pas le souvenir d'aventures ou scènes marquantes, à la différence de Buck Danny (Lady X ! et le comique immature de service, Sonny...). Je connais le fils (adopté) d'un ami qui garde comme un trésor tous les albums Buck Danny, et qui à 28 /30 ans vient d'intégrer l'Armée de l'Air. Comme quoi...
D'accord aussi avec toi Raymond : il y a un hiatus à présent avec une sorte de laisser-aller dans les BD d'autrefois, ce qui raréfie les daubes. Et même ceux que nous classons "auteurs" étaient jadis noyés dans les piètres produits "alimentaires" et l'humble statut de "faiseurs de petits miquets", comme a dit Tillieux.

Pour moi, une daube est un excellent plat. Une viande ( boeuf, taureaux) cuite lentement , au vin rouge, avec sa garniture aromatiques. Le boeuf bourguignon est par exemple une daube.
Je me méfie donc de vos daubes qui sont peut être excellentes!

La notion de daube est en effet très subjective. Elle résulte uniquement d'un jugement personnel sur la qualité d'une BD et les avis peuvent bien sûr être très variés. C'est ainsi que pour ma part, je considère certains albums de Dan Cooper (pas tous) comme des daubes mais il est évident que les admirateurs de cette série (y en a-t-il encore ?) ne seront pas d'accord avec ce jugement.  

Par ailleurs, comme je l'explique patiemment dans ce sujet, le fait qu'un album soit de qualité médiocre sur le plan narratif (ou sur le plan de dessin) ne lui enlève pas tout intérêt.

Sinon, puisque j'ai décrit ci-dessus de la "daube d'auteur", on en arrive tout naturellement à la notion de daube martinienne, qui en est un corollaire logique. Il faut bien en parler !

Beaucoup d'albums de BD (en tout cas bien plus de 100) ont été publiés sous le nom de Jacques Martin, et ils ne sont bien sûr pas tous réussis.

Il existe en fait deux cas de figure pour ce genre de daubes ! Le plus souvent, il s'agit bien sûr des albums qui ne sont ni dessinés ni scénarisés par le maître, mais qui prolongent les séries qu'il a créées (et qui annoncent d'ailleurs toujours en couverture le nom de Jacques Martin). Il y a certes du très bon mais aussi du moins bon dans tout ça. Quant à la deuxième situation, il s'agit des BD que Jacques Martin a scénarisées à la fin de sa vie et pour lesquelles il ne pouvait souvent pas bien contrôler la qualité finale de l'album(à cause de sa malvoyance). Certaines de ces œuvres furent de grosses déceptions pour les martinophiles et j'en parlerai séparément.

Commençons avec les BD écrites et dessines par les successeurs de Jacques Martin. Certaines d'entre elles sont indiscutablement peu satisfaisantes, comme par exemple les derniers albums de Loïs qui étaient scénarisés par Valmour. La série s'est pour cette raison arrêtée il y a une dizaine d'années, très probablement par manque de succès. Parlons par exemple de cet album ci-dessous



La BD ne manque certes pas de qualité. Les scènes maritimes sont par exemple très bien dessinées par Olivier Pâques, qui maîtrise par ailleurs très bien aussi les détails réalistes des décors. L'intérêt du récit était cependant très insuffisant et je me souviens d'avoir baillé (voir même d'avoir somnolé) en lisant cela. J'étais peut-être fatigué mais l'évolution ultérieure des albums n'a fait que confirmer le manque d'intérêt des ces aventures en images. Et d'une façon logique, ces albums de Loïs (excepté les deux premiers qui sont scénarisés par Jacques Martin) sont finalement partis au grenier, tellement il paraissait évident que je n'allais jamais les relire !  



Aujourd'hui, il faut être excellent dans tous les domaines pour intéresser les lecteurs, et Loïs n'avait pas un niveau d'intérêt suffisant pour continuer à être publié. Cette série a donc pris fin sur décision de Casterman, et je me demande s'il y a dans le forum des amateurs qui regrettent cette disparition ?

Y a t-il des commentaires ?

Hahaha, le Loïs de Valmour, non, il ne me manque pas! Ses scénarios étaient illisibles.et c'est dommage car j'ai lu des projets d'histoires écrites par Martin,qui auraient pu faire de chouettes livres!

Après, avec un bon scénariste, Loïs aurait pu vivre de nouvelles  et belles aventures... Mais les grands désaccords entre Pâques et l'éditeur étaient très importants et sont à l'origine de la fin de la série .

Mais comme la daube est une délicatesse culinaire, je qualifirai plutôt pour cet album de nullissime ! (Pour info, j'ai été chef de cuisine pendant de longues années, et grand défenseur de daube et de cuisson lente!)