Clovis Sangrail a écrit:Je ne me suis que très peu intéressé à ce qui a suivi le premier cycle (que je regardais, lui, par intermittence, gamin, chez des copains ou mes grands-parents, n'ayant pas de TV à la maison) : tu touches juste en parlant de "bourrins de l'espace", je trouve, Kimono.
Par ailleurs, quand on apprend ou se rend compte que
Dragon Ball est à l'origine une réécriture, à la fois fantaisiste et bouffonne, des
Pérégrinations vers l'Ouest, la série prend une toute autre dimension et dévoile des trésors cachés. (Je parle bien toujours du premier cycle : "Dragon Ball tout court", pas de DBZ et autres suites aussi incongrues qu'über-testostéronées.) Mais même sans cela, elle n'est pas dénuée de charme et d'une forme (décalée) de poésie dans l'espèce de naïveté apparente des personnages notamment.
En effet, comme tu le sais, Clovis Sangrail, il s'agit à l'origine de parodier (brillamment) un grand classique de l'ancienne littérature chinoise, ce fameux
Pérégrinations vers l'Ouest, et au tout début vu le contexte de Chine du Sud je pensais même à un dessin animé chinois ! Il existe aujourd'hui un "manwa" chinois, mais il est si strictement contrôlé par Pékin que l'exportation est limitée (comme les films que Pékin autorise, toujours propagandistes, tel
Mulan).
Je ne vais pas (re)lancer ici une polémique sur le "sexisme" du Japon tellement affirmé par des articles de journaux français (ou autres, je m'en fiche, je ne lis jamais de journaux) : moi je me contente de 15 ans de vie avec mon épouse Yukiji, de ses jeunes amies et de mes séjours là-bas tous les 2 ans (14 ou 15 séjours, pour plus d'1 mois). Vous avez testé la Corée ? La Chine ? La Thaïlande ? la Turquie ? nous OUI
. Je viens tout juste de lire un récit de 2016, par Agathe Parmentier :
Pourquoi Tokyo ? sous-titré
Journal d'une aspirante nipponne. Cette jeune femme décide de vivre une année entière à Tokyo, en apprenant la langue, et s'installe dans une chambre de 9m2, vivant de figuration à la TV japonaise et de cours de français ou anglais. Elle voulait rester plus, mais une limite de visa l'oblige à rentrer. Le livre est d'un ton très moderne et très drôle, évidemment plein de références "mangas", car elle n'a que 30 ans (et fort jolie : photo !). Grands sourires à chaque page pour un habitué dans mon genre ! Je cite : "J'ai entendu plusieurs
gaijin unis à des Nipponnes évoquer le fait qu'une fois mariées elles se transforment en dragons régnant sans partage sur le foyer. Comme il y a peu de chances que j'épouse moi-même une Japonaise, je ne sais pas quoi faire de ces affirmations. Ici les féministes battent rarement le pavé ; quoique pas grand-monde ne batte le pavé. En tout cas la légende veut que la Japonaise soit très pragmatique dans ses choix sexuels et matrimoniaux. [...] D'ailleurs si ici le féminisme reste relativement abstrait, les Japonaises que je fréquente ne sont pas bien différentes des Françaises de mon entourage. Ni dragons, ni victimes, ni monstres de pragmatisme. Peut-être parce que même dans un pays où la standardisation fait vertu, les stéréotypes sont difficilement solubles dans la vraie vie." Sage conclusion du chapitre à mon avis, et confirmant mon expérience. Le livre est un vrai plaisir à lire, je le recommande vivement (Ed. Au Diable Vauvert).