Autrices internationales de BD indépendantes, Comix

La BD indépendante, l'underground, le comix sont passablement représentés pas des auteurs masculins. Il ne faut pas oublier qu'il y a aussi des autrices. Toutes ces femmes, artistes, autrices méritent vraiment que nous leur consacrions un sujet et qu'importe leur nationalité ou leur notoriété.

Sûrement que certaines artistes sont déjà présentées dans d'autres postes, elle méritent d'être regroupée ici.

Julie Doucet, cette artiste québécoise, a acquis une réputation de dessinatrice subversive. Elle a réalisé plusieurs comix jusqu'à la fin des années 90, puis jusqu'aux dernières nouvelles, elle a abandonné le domaine de la BD pour celui de la gravure et de la lithographie.

Pour ce poste, je vais me concentrer uniquement sur :  



Comme de nombreux auteurs/autrices, Doucet a été marquée par Crumb.

Dans Changements d'Adresses, elle va effectuer littéralement une "exhibition intime". Sans complaisance, ni pudeur, elle va décrire sa vie, comme Joe Matt l'a fait.

Elle va présenter une Julie telle une adolescente un peu perdue qui ne désire pas affirmer sa féminité et qui va s'amouracher de mecs improductifs, d'artistes minables, des gars à problèmes, de toxicos.

Nous aurons droits à savoir comment s'est passée sa "Première fois". Puis ses études en arts plastique au CÉGEP (collège d'enseignement général et professionnel) du Vieux Montréal. Et également son journal intime à New York en 1991.

Son dessin fouillé ne fait que sublimer sa façon de transposer son auto-biographie.

J'aimerais également parler de mélaka et de son livre :



C'est un récit autobiographique qui reprend un personnage Romain, qui a été



Alors qu'elle se sentait étrangère et différentes aux profils des camarades de classe, elle va sympathiser avec une bande qui sont dans une classe parallèle. Elle s'y reconnait. L'amitié va être très forte et elle va rapidement se sentir bien avec eux et particulièrement avec Romain.

Mais comme elle le dit : C'était chouette... mais à 15 ans... on se lasse vite. .



Cela aurait pu en rester là, si le lendemain elle n'apprenait pas que Romain a sauté du 7ème étage. Romain est hospitalisé, dans un état grave et mélaka va développer tout d'abords de la culpabilité. La relation qu'elle va développer avec Romain et une certaine approche psychologique rend cette histoire prenante.



mélaka n'est pas étrangère à l'univers de la BD. Elle est la fille de Paul Karali qui a fait la revue psikopat, la soeur d'Olivier Carali alias Olivier Ka et la nièce d'Édouard Karali, dit Édika.

Merci de signaler cette œuvre que je ne connais pas du tout et qui a l'air intéressante.

Est-ce que c'est un vieil album ? Est-il encore disponible ?

Raymond a écrit:Merci de signaler cette œuvre que je ne connais pas du tout et qui a l'air intéressante.
[...]

C’est un mélange subtil entre son dessin léger et un sujet dramatique : le suicide (ici la tentative de suicide). Grâce à cet équilibre et à son scénario que je trouve intelligent, j’ai vraiment été touché par cette autobiographie succincte de 38 pages mais intense.

Raymond a écrit: [...]
Est-ce que c'est un vieil album ? Est-il encore disponible ?

Il a été publié en 2003 aux éditions L'association. Romain est toujours disponible sur le site de L'association. Donc tu devrais pouvoir le commander chez Belphégor, (Didier, ton libraire préféré, si j'ai bien compris).

Si cela ne te gène pas de traiter avec "La Flaque" ou Payot, ils l'ont.

(Je ne sais pas si tu t'en sers, mais il est également disponible sur le réseau des bibliothèques RERO)

Donne-moi ton compte rendu si tu le lis.

Dans le même genre que Melaka, on peut mentionner Lisa Mandel qui a publié un peu partout, et aussi bien sûr à l'Association. Je la connais depuis qu'elle a été mise en vedette par Delémont-BD l'année dernière (dont elle était le "grand trissou"), Cela m'a permis de découvrir son œuvre qui est très diverse et souvent intéressante.

À cette occasion, j'avais acheté le 1er tome de sa série HP (pour hôpital psychiatrique), un sujet qui me parlait un peu plus que ses autres séries. Lisa Mandel y raconte les souvenirs de sa mère (et d'autres membres de sa famille) qui a travaillé comme infirmière dans ce genre d'établissement.



Le livre se présente comme une suite d'anecdotes qui décrivent la réalité quotidienne de l'hôpital et de ce monde complexe que peut être "la folie". Evitant tout sensationnalisme, Lisa Mandel s'intéresse d'abord avec curiosité et empathie aux personnes qui vivent dans ce monde médical assez remuant et souvent désenchanté.



Par moment, sa visite du monde psychiatrique prend un ton légèrement didactique, en particulier lorsqu'elle présente certaines techniques thérapeutiques souvent anciennes et parfois encore actuelles. Mais Lisa Mandel se méfie des théories et s'intéresse plutôt aux aspects pratiques.



Etant un peu trop occupé par Jacques Martin, je n'ai pas exploré le reste de son œuvre mais ce n'est que partie remise.  

Pour continuer dans la direction du milieu hospitalier, je vais parler de :

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J'ai tout de suite été attiré par la couverture et je pensais qu'il s'agissait du traitement des patients en milieu hospitalier. Le dessin était inspiré du style manga alors j'ai fait des recherches pour emprunter cette BD à la bibliothèque. Ce sera en faisant les recherches, que j'ai appris que c'est l'adaptation de certains témoignages tirés d'une enquête réalisée auprès d'étudiants en médecine par la Dresse Valérie Auslender.



Cela a permis de chiffrer les violences qu'ils subiraient durant leurs études : plus de 40 % d'entre eux ont déclaré avoir été confrontés personnellement à des pressions psychologiques, 50 % à des propos sexistes, 25 % à des propos racistes, 9 % à des violences physiques et près de 4% à du harcèlement sexuel. De même, 85,4 % étudiants en soins infirmiers considèrent que la formation est vécue comme violente dans la relation avec les équipes encadrantes en stage Source

La lecture d’Omerta à l’hôpital, de Valérie Auslender, a été un choc pour Soskuld. Elle le dit : J’ai réalisé que je n’avais pas vécu le pire et, surtout, j’ai pris conscience que je n’y étais pour rien.

Soskuld a fait partie de tous ceux qui ont subi la maltraitance du corps hospitalier mise en lumière dans Omerta à l'hôpital, au point de renoncer à poursuivre dans cette voie. Aujourd'hui illustratrice, elle a choisi d'adapter une cinquantaine de témoignages... Cela va des brimades jusqu'au harcèlement sexuel.



Après avoir lu le livre qui m'a assez "retourné" (Les témoignages vont crescendo, du bizutage jusqu'aux contraintes sexuelles), j'ai trouvé que les dessins de Soskuld sont très expressifs et qu'ils présentent assez bien le ressenti des témoins.







Soskuld - Témoignage

“Omerta à l'hôpital”, la BD d'une aide-soignante Marseillaise

Omerta à l'hôpital

Est-ce que cela concerne surtout les infirmières ?

Est-ce que cela concerne plutôt certaines régions françaises ?

Pour ma part, je ne me souviens pas d'avoir vécu des choses pareilles au CHUV de Lausanne, quand j'étais étudiant en médecine.  

Raymond a écrit:Est-ce que cela concerne surtout les infirmières ?
[...]

Une majorité sont des femmes et cela touches toutes les fonctions hiérarchiques, autant des aides-soignantes que des internes des hôpitaux. Mais il y a également des hommes qui témoignent.

Raymond a écrit:[...]
Est-ce que cela concerne plutôt certaines régions françaises ?
[...]

L'enquête a été réalisée en France, dans différentes régions. De mémoire, je suis incapable de me souvenirs si certaines sont soit sous-représentées, soit sur-représentées.

Raymond a écrit: [...]

Pour ma part, je ne me souviens pas d'avoir vécu des choses pareilles au CHUV de Lausanne, quand j'étais étudiant en médecine.  

Pour la mienne, j'avais effectué un Job d'été lorsque j'étais adolescent dans un service hospitalier pour gagner un peu d'argent. L'ambiance du personnel était exécrable et personnellement, j'ai souvent été sujet à des brimades. Je n'étais pas respecté et mon travail encore moins C'est peut être parce que ce n'étais pas au CHUV