La longue marche des dindes est une BD pour enfants, adaptée du roman de Kathleen Karr par Léonie Bischoff.

Peu avant la guerre de Sécession et dans un petit village des Grandes Plaines, un jeune adolescent, Simon, termine difficilement sa scolarité. Aussi, son institutrice lui conseille de se chercher une autre voie. Le jeune homme décide alors d'acheter un troupeau de dindes à un éleveur local et de partir les vendre en ville, sauf que la cité se trouve à plus d'un millier de kilomètres de là… Et notre héros va devoir affronter de nombreuses épreuves durant le voyage, à commencer par les attaques de son père, un escroc de la pire espèce. Heureusement pour lui, Simon va être aidé par une équipe même si celle-ci se révèle quelque peu hétéroclite et apparemment bien fragile…
La bande dessinée est une ode aux valeurs américaines et à l'esprit entrepreneurial, la morale sous-jacente étant que le travail est rédempteur et enrichissant. Mais elle ne s'arrête pas là et l'ouvrage nous offre une profusion de bons sentiments. Le troupeau de dindes est acheté grâce à un prêt de l'institutrice qui "croit" en son ancien élève. Et les équipiers de Simon sont des malmenés de la vie qui vont tous sortir grandis du convoiement : Peece le muletier renonce à l'alcool, Joe, l'esclave en fuite, gagne sa liberté, et Lizzie, l'orpheline, retrouve une nouvelle famille.
Le graphisme est faussement naïf et rappelle les illustrations qui nous faisaient rêver dans les livres de notre enfance. On peut ajouter à cela des décors variés et bien travaillés, qui nous font voyager dans cet immense et magnifique pays que sont les Etats-Unis.

Au final, la BD est agréable, fraiche, positive et surtout, parfaitement adaptée au public visé. Néanmoins, le lectorat adulte peut être agacé par le manque de nuances ou encore par l'optimisme béat de l'intrigue. Les immenses talents de Simon qui lui permettent de triompher aisément de toutes les embuches, que ce soit la méfiance des indiens ou encore la traversée d'un fleuve inattendu, relèvent de la fantasmagorie. Du coup, l'intrigue sonne un peu creux. Et je ne parle pas du surprenant amour du jeune homme pour Lizzie qui apparait bien prématuré.
EEEEléanore