C'est bien ! Alors allons-y !
Le tome 6 avait donc laissé Alix dans une assez mauvaise situation. Prisonnier du préfet Barabarus, qui n'est en fait qu'un sbire de l'inquiétante Livie, l'épouse d'Auguste, il se retrouve maintenant prisonnier dans un cachot avec le pauvre Khephren, dont la vie ne semble tenir plus qu'à un fil.
Ce début plutôt sombre pourrait faire craindre que
la Puissance de l'éternité ne soit à nouveau qu'une histoire pessimiste et désespérante … comme les précédentes, capable de dégoutter définitivement certains alixophiles
. Mais l'aventure est tout de même prenante, ne serait-ce que parce que l'on rencontre dans cette intrigue un vrai "méchant", ou plutôt une bonne méchante, à savoir l'impératrice Livie dont le pouvoir redoutable s'associe à une véritable folie des grandeurs.
Et puis, si Alix est prisonnier, il n'y a après tout qu'à le libérer. Il a tout de même de puissants alliés, comme par exemple l'empereur Auguste. Hélas, ce dernier fait preuve de lâcheté (à moins que ce ne soit de la malice) et ne veut pas heurter frontalement son épouse.
Telle est l'intrigue de départ ! Il faut retrouver et libérer Alix et Khephren. Ses amis, à savoir Lydia et le jeune Titus, vont entamer une longue difficile enquête. Heureusement, et ce n'est plus un secret, Enak n'est pas mort, et il va jouer un rôle important.
Je ne raconterai bien sûr pas la suite, mais ce qu'il faut d'abord constater, c'est la belle cohérence de la série. Je me rends compte, maintenant que j'ai relu quelques albums précédents, que Valérie Mangin savait très bien depuis le début où elle allait. Les conversations que tenaient auparavant certains personnages prennent maintenant tout leur sens, et chaque chose est bien à sa place. L'ensemble de la série devient en fait une sorte de grand roman, dont chaque album n'est plus qu'un simple chapitre.
Par ailleurs, cette aventure est aussi une belle promenade dans l'Italie antique, que Thierry Demarez dessine avec talent. Que ce soient les rues de Rome, les villas patriciennes de province, les temples ou les intérieurs privés, les décors sont souvent somptueux et (je suppose) minutieusement documentés.
La fin nous permet de découvrir quelques surprises (en particulier la mère de Titus), et la série pourrait presque s'arrêter là. Heureusement, Livie n'a perdu qu'une simple bataille, et il est certain que la guerre souterraine qu'elle mène contre Auguste n'est pas près de s'achever.
Je suppose qu'Alix et ses amis n'ont pas fini de souffrir.