Catherine Meurisse

C'est presque le buzz de l'année. Tout le monde semble aimer la BD de Catherine Meurisse qui s'intitule "La Légèreté", et tous les critiques en font l'éloge.



Ce livre raconte la longue période de deuil vécue par Catherine Meurisse après l'assassinat collectif de l'équipe de Charlie Hebdo, en janvier 2015. C'est un témoignage impressionnant, à la fois subtil et facile à comprendre.

Au dernier BD-Fil de cet automne, Catherine Meurisse était partout. Une rencontre de l'auteure avec le public avait été organisée, et il y avait vraiment du monde.

Et voilà qu'ActuaBD sort un nouvel article élogieux sur la dessinatrice. Cela n'en finit pas ! Pasamonik estime même que "La Légèreté" mérite le prix du meilleur album 2016 à Angoulême.

http://www.actuabd.com/Le-grand-retour-de-Catherine-Meurisse

Et vous ? Etes vous aussi tombés sous le charme de Catherine Meurisse ?  

Catherine Meurisse a déjà été nommée comme "personnalité BD de l'année" (en attendant d'autres prix ?) !

http://www.actuabd.com/Catherine-Meurisse-personnalite-BD-de-l-annee-2016

Catherine Meurisse sort un nouvel album, cet automne, intitulé les Grands Espaces.



C'est un livre dédié à la nature, dans lesquels elle raconte ses souvenirs d'enfance, passée dans une grande maison à la montagne.

C'est très louable et plein de bonnes intentions mais ... je me suis royalement ennuyé.  

Ce ratage me fait penser à cette fameuse "addition de toutes les qualités dont la somme est égale à zéro" … mais je n'ai pas trop envie de rire.

Catherine Meurisse n'est pas une bédéaste dont on peut recommander tous les livres.

Bonjour,

Au-delà du récit autobiographique et de souvenirs d'enfance pagnolesques, ne peut-on voir dans Les grands espaces une catharsis douce, un nouveau moyen d'affronter la tragedie de Charlie Hebdo, dans la continuité de La légèreté ? L'enfance est le lieu de l'innocence, le refuge parental et le paradis des certitudes morales.
Le scénario relate une vie normale, dans l'utérus de la campagne. J'y vois la recherche de racines et d'un socle sur lequel se reconstruire.

Très cordialement
Eléanore

Tu as tout-à-fait raison ! J'avais bien perçu cet aspect mais … cela ne m'a pas intéressé pour autant.

Le MONDE en parla en son temps :
https://www.lemonde.fr/livres/article/2018/08/09/catherine-meurisse-se-remet-au-vert_5340856_3260.html

j'ai adoré le ton, la mise en abîme, la sensibilité, le 2nd degré, la simplicité & l'intelligence du dessin, la mise en couleur...
pour moi sans doute la BD de l'année

Catherine Meurisse vient de sortir un album consacré à Delacroix, et je m'y suis bien sûr intéressé !



C'est un livre qui mélange l'illustration et la bande dessinée, et son intérêt principal est de se fonder sur un long et intéressant texte d'Alexandre Dumas qui raconte ses souvenirs. Le célèbre romancier connaissait bien Delacroix, qu'il avait longtemps côtoyé, et il avait écrit sur la fin de sa vie un discours rendait hommage au plus grand peintre romantique français.

 

Catherine Meurisse illustre ce livre à sa manière, en reprenant intégralement le texte de Dumas, en dessinant des séquences de BD lorsqu'il y a des dialogues et en pastichant (est-ce le bon terme ?   ) certains tableaux de Delacroix lorsque le texte commente l'œuvre peinte de ce dernier. Graphiquement, ce n'est pas vraiment passionnant (j'aurais nettement préféré que l'on reproduise les tableaux originaux dans ce livre) mais sur le plan "intellectuel", l'album est tout de même plutôt réussi.

A noter qu'ActuaBD interviewe la dessinatrice à propos de ce livre, sur cette page :

https://www.actuabd.com/Catherine-Meurisse-Delacroix-Ed-Dargaud-Delacroix-c-est-la-liberte

J'y apprend surtout que c'est la réédition d'un ancien travail de Catherine Meurisse, qui avait été dessiné à ses débuts.  

Catherine Meurisse vient d'être nommée à l'Académie des Beaux Arts ! Pourquoi pas, au fond ?  

ActuaBD commente cette nouvelle sur cette page :

https://www.actuabd.com/Catherine-Meurisse-premiere-dessinatrice-de-bande-dessinee-a-l-Academie-des

L'exposition consacrée à Catherine Meurisse s'est ouverte à Beaubourg !



ActuaBD en donne un compte rendu !

https://www.actuabd.com/Catherine-Meurisse-a-Beaubourg

Le nouvel album de Catherine Meurisse s'intitule la Jeune Femme et la Mer et il raconte un voyage au Japon.



Je ne l'ai pas encore lu et je ne vais probablement pas le manquer.

ActuaBD commente cette BD sur cette page :

https://www.actuabd.com/Le-Soleil-Levant-de-Catherine-Meurisse

La jeune femme et la mer est une BD autobiographique de Catherine Meurisse. L'ouvrage raconte le séjour de la bédéiste dans la Villa Kujoyama, un centre culturel franco-japonais, situé non-loin de Kyoto. A l'instar de la villa Médicis à Rome, cet établissement accueille, en résidence et pour quelque mois, des artistes sélectionnés par le ministère des affaires étrangères français : https://www.villakujoyama.jp/histoire/. Les premières pages de l'histoire nous conte avec beaucoup d'humour l'installation de Catherine Meurisse. Nous l'y voyons bredouiller quelques mots de japonais mais cela ne suffit malheureusement pas pour vivre normalement... Heureusement, la dessinatrice fait la connaissance d'un peintre, d'un confrère en quelque sorte, obnubilé par son désir de réaliser un portrait féminin idéal. Or, le modèle parfait apparaît lors d'un séjour dans une auberge voisine...

A l'instar de Claude Monet, Catherine Meurisse va s'inspirer des estampes japonaises représentant des paysages célèbres, les meisho-e (https://fr.wikipedia.org/wiki/Meisho-e. Et la BD resplendit de superbes vignettes, filles de celles produises par Hokusai ou Hiroshige, même si les dégradés de couleur d'Isabelle Merlet sont un peu trop riches. Et je confie que c'est le principal attrait de cette BD. L'autrice se révèle une merveilleuse paysagiste. On y retrouve la poésie des productions japonaises, cette magie de l'instant présent, la beauté lumineuse des paysages et de la flore nippone, l'union parfaite entre les textes (les haïkus en l'occurence) et les dessins.

Il est à noter que le collègue de Catherine Meurisse s'inspire du héros d'un roman japonais, Oreiller d'herbe de Soseki (https://www.editions-picquier.com/ouvrage/oreiller-dherbe/). Et de la même façon que la bédéiste française s'enrichit de la culture nippone, son collègue recherche des idées dans la peinture européenne et plus particulièrement dans le tableau Ophélie noyée de Millais.

Au final, les arts occidentaux et extrême-orientaux se répondent et résonnent harmonieusement. Ce dialogue trouve un écho dans la BD puisque Meurisse alterne les styles et change régulièrement de palette : nous passons des Grands espaces (https://www.bedetheque.com/serie-62010-BD-Grands-espaces.html) aux Cent vues d'Edo ([url=Cent vues d'Edo]Cent vues d'Edo[/url]) ! Et la synthèse entre les deux écoles se produit lorsque Catherine Meurisse voit sa maison natale au milieu d'un paysage japonais.



Le scénario de La jeune femme et la mer est celui de la découverte d'une civilisation. Par exemple, le titre fait référence aux fortes relations entre le Japon et l'océan. Océan nourricier du fait de la pêche mais aussi océan meurtrier du fait des tsunamis. Les flots deviennent un être vivant avec lequel il est important de communiquer et dont il ne faut pas se couper. La BD se termine d'ailleurs avec l'arrivée d'un typhon ce qui boucle la boucle. Sur un autre plan, Catherine Meurisse fait la connaissance d'un esprit de la forêt fort coquin   .

Amatrice(teur) du japonisme (https://www.panoramadelart.com/focus-japonisme) et du beau, cette BD est pour vous

EEE

Eléanore

Et voici donc, en vis-à-vis, les deux facettes de Catherine Meurisse






La différence de style est frappante. Je n'avais pas vu cela depuis Giraud/Moebius   .

Eléanore

Voilà qui donne envie de découvrir cet album !

Le dernier album de Catherine Meurisse, intitulé la jeune femme et la mer, raconte donc son voyage au Japon et j'ai fini par le lire. La dessinatrice y raconte plutôt une sorte de voyage intérieur et j'ai trouvé cela bien léger sur le plan narratif. Sa description du Japon m'a paru surtout anecdotique et fantaisiste et je n'ai que partiellement apprécié. La fantaisie ne manque certes pas de charme mais elle ne rend pas forcément un bel hommage au Japon.

L'intérêt principal du livre provient donc plutôt du dessin et de l'utilisation de ses magnifiques couleurs. Il y a vraiment très belles cases et la dessinatrice nous fait tout de même voyager .. dans son imaginaire. Je ne connais pas assez l'art japonais pour y déceler une éventuelle influence dans ce livre. Il me semble en revanche y avoir une nette parenté avec certains peintres impressionnistes comme Claude Monet, en particulier par rapport au choix de couleurs pures et vives qui a été fait par la dessinatrice.

C'est donc une lecture plaisante mais assez mineure à certains aspects, pour laquelle je mettrai d'instinct un petit EE. Et oui, rien de plus !  

Le nouvel album de Catherine Meurisse est consacré à la philosophie et il s'intitule Humaine trop Humaine.




C'est une compilation de pages parues dans Philosophie Magazine et ... il faudra voir !

ActuaBD commente ce livre qui a de toute façon de l'intérêt :

La philosophie selon Catherine Meurisse - ActuaBD

Les planches de Humaine trop Humaine sont exposée à la galerie Barbier, et le titre de l'expo est bien sûr celui de l'album.



ActuaBD en parle sur cette page :

Catherine Meurisse disserte à la Galerie Barbier - ActuaBD

Raymond a écrit:Le nouvel album de Catherine Meurisse s'intitule la Jeune Femme et la Mer et il raconte un voyage au Japon.



Je ne l'ai pas encore lu et je ne vais probablement pas le manquer

Je l'ai feuilleté avec admiration et je me promet bien de l'acheter, même si je suis en retard sur sa parution !!
Bravo Eléanore pour ton fin et positif commentaire, et ressenti.
J'ai aussi jeté un coup d'oeil à Humaine, trop humaine, qui m'attire bien. Encore une bédéaste remarquable ! Elles apportent tout un sang neuf, et un type d'humour que je préfère nettement à celui des hommes, sans qu'il soit facile de préciser la différence (enfin, je n'en fais quand même pas une loi générale, il y a tant de titres !).

Raymond a écrit:Les planches de Humaine trop Humaine sont exposée à la galerie Barbier, et le titre de l'expo est bien sûr celui de l'album.



ActuaBD en parle sur cette page :

Catherine Meurisse disserte à la Galerie Barbier - ActuaBD

J'ai craqué hier pour cet album, extrêmement jouissif ! pas tout lu, j'y reviendrai donc. On rit beaucoup quand on connaît (j'ai une licence de philo et une maîtrise de lettres, ce qui n'a rien d'un diplôme d'intelligence, bien d'accord !). Elle a frôlé le Grand Prix à Angoulême, d'ailleurs. Elle n'est pourtant pas dans notre Top 50, où il n'y a aucune femme, exceptée Claire Bretécher, décédée il y a quelques années... Je ne critique pas, je constate.

J'ai acheté Humaine trop humaine et c'est effectivement pas mal, mais je ne l'ai pas encore fini. Je le lis par petites touches. Ajoutons que ce livre ne déclenche pas des éclats de rire mais plutôt des réflexions amusées. Je n'ai sinon pas fait d'études de philo, car j'ai plutôt une formation scientifique, mais cela ne m'empêche pas d'apprécier.  

Raymond a écrit:J'ai acheté Humaine trop humaine et c'est effectivement pas mal, mais je ne l'ai pas encore fini. Je le lis par petites touches. Ajoutons que ce livre ne déclenche pas des éclats de rire mais plutôt des réflexions amusées. Je n'ai sinon pas fait d'études de philo, car j'ai plutôt une formation scientifique, mais cela ne m'empêche pas d'apprécier.  

Oui, Raymond, ce n'est pas vraiment à se tordre, mais parfois très drôle dans le contexte (les philosophes ).
Mon prochain C. Meurisse sera évidemment La Jeune Femme et la Mer, qui heureusement se trouve encore facilement. Je vais zapper Delacroix, dont le dessin est un peu foutraque et qui concerne un peintre estimable mais sans vrai génie à mon sens. Les Grands Espaces ne sont pas non plus de mes projets. Je déteste la campagne, surtout en France (j'ai déjà donné, près de 10 ans... ).

Kimono a écrit:

Raymond a écrit:Le nouvel album de Catherine Meurisse s'intitule la Jeune Femme et la Mer et il raconte un voyage au Japon.



Je ne l'ai pas encore lu et je ne vais probablement pas le manquer

Je l'ai feuilleté avec admiration et je me promet bien de l'acheter, même si je suis en retard sur sa parution !!
Bravo Eléanore pour ton fin et positif commentaire, et ressenti.
J'ai aussi jeté un coup d'oeil à Humaine, trop humaine, qui m'attire bien. Encore une bédéaste remarquable ! Elles apportent tout un sang neuf, et un type d'humour que je préfère nettement à celui des hommes, sans qu'il soit facile de préciser la différence (enfin, je n'en fais quand même pas une loi générale, il y a tant de titres !).

Je reviens sur cet album, l'ayant acheté et lu, et je confirme mon admiration ! De même que pour l'excellente analyse qu'en a fait Eleanor-clo un peu plus haut. Cette oeuvre est un grand plaisir pour les habitués du Japon, qui y retrouvent tant de choses, frustrés qu'ils / elles sont par les pandémies, les guerres, les coûts, le nombre d'heures augmenté ! Certes, comme le signale Raymond, le fil rouge narratif est ténu, et l'oeuvre essentiellement poétique, onirique, humoristique, empathique. A part les murailles anti-tsunami, elle ne se soucie aucunement des "problèmes " du Japon, qu'on aime tant montrer d'un doigt insistant ici, comme si nous avions le droit de frimer, ou comme s'il existait ou avait jamais existé des pays sans problèmes . D'aucuns préféreront peut-être lire le très critique journal de voyage en BD au Japon de Cabu, et celui de Joan Sfar, tous deux restés fermés comme des huîtres à cette culture sans nulle perle selon eux ; pas la peine d'expliquer aux membres de ce forum à quel point les univers de ces deux bédéistes (intéressants par ailleurs) se situent aux antipodes de l'archipel...  
De superbes pages amalgament, synthétisent art nippon et occidental, nous prouvant que Catherine Meurisse est bel et bien une artiste aux belles références. Et s'il y a un récit, c'est en filigrane un conte, la légende de la belle Nami et de la mer, selon le titre. J'aime bien la façon dont Catherine se dessine elle-même (idem dans Humaine, trop humaine) et le gag récurrent de la torture à se relever après être longtemps assise à genoux
Remarquable !!! EEEE

Tu me donnes envie de relire cet album qui, au départ, m'avait laissé assez froid.  

Raymond a écrit:Tu me donnes envie de relire cet album qui, au départ, m'avait laissé assez froid.  

Je comprends très bien, Raymond, que tu aies pu le trouver quelque peu "léger", c'est une fantaisie, mais que j'ai trouvée bien réussie, pleine d'empathie.
Je vais reparler de C. Meurisse, un peu plus sévèrement, pour Humaine, trop humaine. Quand on a longtemps enseigné la philo pour les prépas grandes écoles... Mais son album est marrant quand même.

Catherine Meurisse expose actuellement ses œuvres à Strasbourg, dans le musée Ungerer !



Plus d'infos ici :

https://www.dargaud.com/agenda/catherine-meurisse-au-musee-tomi-ungerer-de-strasbourg