Falaises, à pics et précipices

En effet, le précipice n'est pas toujours le lieu d'un acte héroïque. Il peut aussi amener un moment de tension psychologique.

Un bon exemple se trouve dans "Week-end à tuer", un bon album de Clifton datant des années 80.



Dans ce cas précis, le gouffre apaise la querelle latente.

Je ne découvre ce topic qu'aujourd'hui, et je regrette de ne pas l'avoir regardé avant car il est intéressant et original en effet... Bravo à Sébastien de l'avoir imaginé !
Si j'avais le temps, j'étofferais le topic, car rien qu'avec l'oeuvre de JM Charlier, que je connais assez bien, il y a de quoi remplir plusieurs pages. D'ailleurs, certains extraits de Buck Danny, des Castors et de Blueberry ont déjà été mis en ligne ici, et rien qu'avec Marc Dacier par exemple, que je n'ai pas cru voir passer, il y aurait de quoi faire aussi...
Je relève page 8 ceci (donc en date du 14 mai dernier) :

Raymond a écrit:Sinon, toujours dans Blueberry, voici une séquence montrant une tribu apache qui s'évade en descendant le long d'une falaise. On la trouve dans l'album Nez Cassé.  





Je me demande d'ailleurs si cet exploit n'a pas réellement été accompli par des indiens, car Jean-Michel Charlier aimait bien s'inspirer de faits divers authentiques.





Quelqu'un a t-il une idée ?  

Et Raymond m'interpellait (mais comme je ne lisais pas le topic, je n'ai pas vu ça....) :

Raymond a écrit:Il faudrait demander à JYB ?  

Sans pouvoir chercher, faute de temps, je crois me souvenir qu'en effet, cette séquence est inspirée d'une histoire vraie (mais pas tout à fait comme dans la BD).

Merci de ton message !  

Et merci de confirmer l'idée que la séquence montrée ci-dessus a un fondement authentique. J'ai dû lire cette info il y a bien longtemps, et je ne sais plus où !

Au fait ! Est-ce qu'on ne la voit pas dans le film "Les Cheyennes", de John Ford ?

Pour Marc Dacier, tu me rappelles que cette série contient en effet beaucoup de scènes de montagne, de chute ou de précipice. Je vais fouiller dans mes albums.  

Raymond a écrit:Pour Marc Dacier, tu me rappelles que cette série contient en effet beaucoup de scènes de montagne, de chute ou de précipice. Je vais fouiller dans mes albums.  

Je me demande s'il n'y a pas au moins une telle scène dans chacun des 13 albums...! Et avec Charlier, il y a à chaque fois un gros suspense à la clé, où l'on croit que Marc Dacier ne s'est pas sorti de telle ou telle chute... Le héros ne s'est-il pas sorti vivant du basculement d'une voiture de chemin de fer dans un ravin, éjecté de la voiture et tombant sur des branches de sapins qui ont amorti sa chute...? (si je me souviens bien).
Bref, tu vas avoir de quoi faire...

Je ne vais pas tout montrer !  

Parfois, la couverture elle même montre une scène de chute. C'est par exemple le cas dans l'Abominable Homme des Andes., dont la couverture reprend une séquence du récit.



Evidemment, lors de l'ascension d'une montagne, ce genre de séquence est inévitable. Charlier a toutefois une façon très personnelle de les raconter, en détaillant toutes les étapes du sauvetage de la situation. Voici par exemple une séquence qui montre très bien la manière du scénariste (qui permet souvent de créer un suspense).



Le rétablissement ne va pas être simple, et Charlier utilise 2 pages pour le raconter.



Je ne vais pas trop "allonger la sauce", mais vous vous doutez bien que Marc Dacier finit pas s'en sortir.  

Dans Chasse à l'homme également, la couverture annonce d'emblée le style !  



Plusieurs séquences pourraient être montrées dans cette histoire. J'ai retenu celle-là, qui montre bien à quel point Marc Dacier est indestructible.

Celle-là n'est pas tout à fait dans le thème "falaises et précipices"...
Sinon, j'ai feuilleté L'or du "Vent d'Est" et Les négriers du ciel et... pas de chute ni de falaise... alors que j'avançais un peu plus haut que dans chaque album de Marc Dacier, il devait y en avoir au moins une. Je ne dirais pas que je suis déçu, mais...

Effectivement. C'est une chute acrobatique du haut d'une maison. Je vais donc trouver mieux, dans l'album Au-delà du Pacifique.



Comme on le voit sur la couverture, Marc Dacier est prisonnier d'un train qui avance à grande vitesse et qui n'a plus de conducteur. Ce train va tomber du haut d'un pont à moitié effondré.



Le dessinateur détaille bien la chute de Marc Dacier, qui s'en sort bien sûr miraculeusement.  

Voilà, c'est cette scène que j'avais en tête quand j'ai rédigé un précédent post, où je disais que Marc Dacier s'est sorti d'un accident de train dans un ravin, par l'amortissement de sa chute sur des branches d'arbres...
Note : il est arrivé en vrai que des parachutistes dont le parachute ne s'est pas ouvert, ont eu la vie sauve grâce à des branches d'arbres. Les cas sont très rares mais authentiques...

Quittons un moment Marc Dacier (à moins qu'il y ait encore de la demande ) pour passer à une BD totalement différente.

Voici un extrait de Bibi Fricotin, qui m'a été envoyé par Totoche. Razibus tombe dans un gouffre, mais cette chute ne fait pas très peur.  

J'ai trouvé une séquence signée Peyo dans le dernier album de Johan et Pirlouit qui est de lui : Le sortilège de Maltrochu. Johann descend le long de la paroi du château de l'ignoble baron, afin de prévenir l'aubergiste qui a la garde d'un certain toutou qui parle, nommé Thierry de Plennevaux. Inutile de vous préciser que j'adore les châteaux dans Johan et Pirlouit!

Très belle séquence. Avec des moyens très simples, Peyo suggère avec beaucoup d'efficacité les périls de cette descente acrobatique.

S'il faut inclure les façades d'immeuble, ça augmente le champ des exemples... Je pensais qu'il ne fallait viser que des falaises, à pics et précipices naturels. Or, avec des constructions humaines, dans n'importe quelle série moyenâgeuse, on va trouver au moins une fois le héros en train de gravir (ou de descendre) un rempart de château fort ; et dans n'importe quelle série moderne qui se déroule en ville, le héros (ou le méchant) va aussi se farcir des façades d'immeubles, et là on n'a pas fini d'en citer, de Blake & Mortimer à Ric Hochet ou Marc Dacier encore...
En outre, je pensais aussi à des falaises, à pics et précipices suffisamment élevés pour être impressionnants et pour rendre périlleuse l'action en cours ; il ne faudrait pas des exemples où le héros saute par la fenêtre du rez-de-chaussée ou du haut des trois ou quatre marches de l'escalier de service...
Ce qui me paraissait intéressant au départ dans ce topic, c'est de montrer comment un scénariste (aidé de son dessinateur) se sert de toute sorte de précipice (sous-entendu : naturel) et imagine comment un personnage - héros ou ennemi - réussit à s'en sortir face à un danger certain, voire à un risque mortel, dans la nature. Ce qui ferait une sélection dans les exemples cités.
Cela dit, chaque intervenant fait comme il veut et je prends quand même plaisir à revoir ces extraits qui agissent comme des madeleines de Proust...

Il est vrai qu'on a un peu débordé le sujet initial Mais dans les séries moyenâgeuses, ce sont quand même de vieilles pierres

Voilà un à pic, ou une falaise, ou un précipice, comme on veut. C'est dans la série Guy Lebleu, le deuxième épisode (Allô DMA n°2, planche 97, dans Pilote n°233 de fin avril 1964).
La scène est plus longue que sur cette seule planche, mais je ne mets pas tout en ligne.
Les planches sont en couleur. Depuis un demi-siècle, on attend une édition en couleur de cette histoire....

C'est vrai que les couleurs mettent en valeur ces planches ... que j'ai lues pour ma part en noir et blanc (album Glénat).

Raymond a écrit:C'est vrai que les couleurs mettent en valeur ces planches ...  que j'ai lues pour ma part en noir et blanc (album Glénat).  

En principe, c'est le nouvel éditeur Fordis qui va publier les albums de Guy Lebleu, dans la collection "JM Charlier" qu'il a lancée à la suite de la disparition de l'éditeur Sangam. Il pourrait le faire en partant des pages en couleur publiées dans Pilote, comme il le fait en ce moment avec les histoires de Chevalier Thierry publiées autrefois dans Spirou, sauf que dans le cas de Lebleu, les planches originales existent, détenues par le fils de Raymond Poïvet. Mais refaire des couleurs de nos jours à partir des planches originales (qu'il va falloir scanner avant), alors que cette histoire de Guy Lebleu, Allô DMA n°2 (il n'y a pas d'autre titre connu) fait 103 planches, tout ça va coûter bonbon...
Le problème aussi est que la totalité des planches d'Allô DMA n°2, dans Pilote, ne sont pas en couleur, mais beaucoup, au début, sont en bichromie gris/rouge. Donc, scanner les planches dans Pilote parfois en couleur parfois en bichro apporterait - si c'est cette solution qui est choisie - une disparité et un déséquilibre dans l'ensemble de l'album.
Donc : suspense quant au résultat et à ce qui va être fait pour y parvenir...

Je reprends les aventures des Timour, qui contiennent de multiples images de montagnes et de précipices.  

Dans l'Or du Gouffre, la chute dans le vide du méchant est au fond très traditionnelle. La fin de la séquence est en revanche plus originale, et pleine d'humanisme.

A nouveau Tif et Tondu, à l'époque de Will et Desberg, dans l'album le Sanctuaire oublié. On y trouve une belle chute du haut d'une falaise, après une poursuite en voiture.

Un saut dans le vide fort bien maitrisé par le colonel Jones... il est vrai qu'avec l'aide d'un parachute, c'est plus sûr (XIII, album n° 21, "L'Appât"). 

Petite contribution personnelle à ce thème récurrent, avec cette planche sur laquelle je suis tombé par hasard (car je n'ai jamais lu d'album de cette série ), et qui me semble doublement à sa place ici, puisqu'il s'agit d'un extrait d'une aventure de VASCO par Gilles Chaillet "Ténèbres sur Venise" (sauf erreur) :

Merci pour cette belle séquence que j'avais un peu oubliée !

Et maintenant, une chute assez originale de Corto Maltese.



Cela se passe dans Fable de Venise. Corto court sur les toit, avant de glisser et de tomber en bas de la maison. La séquence nous est alors présentée sous la forme d'un songe de Corto (qui doit certaine être KO ) qui devient interminable.  



Il y en a pour 4 pages et je ne vais bien sûr pas tout vous montrer ...

Il se réveille ensuite bien sûr dans un lit !  

Pour changer d'atmosphère, une chute dans un précipice vue par Mordillo !  



On est loin des idées noires !