Belles images des albums

Dans "Le spectre de Carthage" J MARTIN propose une mise en perspective chronologique différenciée de la célèbre cité punique.
Présentant d'abord la cité, en ruine, au moment où commence l'aventure de nos deux héros. Faut-il préciser que la cité punique a été rasée depuis presque un siècle, en 146 ac JC par les légions de Scipion Emilien à l'issue de la 3ème guerre punique,au moment où commence l'aventure.

" />

Puis, JM présente une restitution plausible de la cité, antérieure aux guerres puniques, au moment de sa splendeur.

" />

Puisque nous sommes à Carthage, attardons nous donc quelque peu sur cette vision bleue turquoise  : Vincent Henin - J MARTIN Les voyages d'Alix

" />

Raymond a écrit:Une autre image sur laquelle Jacques Martin a dû beaucoup travailler, c'est cette scène d'orgie, dans le Fils de Spartacus.
Aucun personnage ne semble sympathique dans cette orgie, et le tableau inspire un léger sentiment de dégoût. Toutefois ...c'est bien l'effet que recherchait le dessinateur, je pense.  

En effet. Dans un genre un peu différent, certes, puisque humoristique, Uderzo et Goscinny nous avaient livré leur vision de cette forme de décadence (orgies), avec la scène d'anthologie qui ouvre l'excellent opus Astérix chez les Helvètes. Par moments, avec un peu de concentration, on devinerait sans peine les effluves nauséabonds (vinasse, sauces riches, ail, et bien sûr, relents de vomi) qui émanent de certains personnages.  Tout comme dans cette vignette plus réaliste signée Jacques Martin.



@ Tarmac
J'ai beaucoup aimé les diverses reconstitutions de l'antique Carthage (avant et après destruction) dans Le spectre de Carthage. La série Alix était alors en pleine maturité.

Ce qui est intéressant c'est de comparer cette scène d'orgie du Fils de Spartacus avec une autre scène de banquet, dessinée cette fois dans la Griffe Noire.  Pétrone, cousin d'Alix, y organise une fête tout à fait décente, quoique luxueuse, pour les notables de Pompéi. Jacques Martin n'osait pas encore à cette époque, montrer les petits travers de la société romaine, et son dessin, quoique élégant, n'a pas le même impact.



Pour rappel, l'orgie du Fils de Spartacus :



La différence est assez frappante.

Tarmac a écrit:Dans "Le spectre de Carthage" J MARTIN propose une mise en perspective chronologique différenciée de la célèbre cité punique.
Présentant d'abord la cité, en ruine, au moment où commence l'aventure de nos deux héros. Faut-il préciser que la cité punique a été rasée depuis presque un siècle, en 146 ac JC par les légions de Scipion Emilien à l'issue de la 3ème guerre punique,au moment où commence l'aventure.

" />

Puis, JM présente une restitution plausible de la cité, antérieure aux guerres puniques, au moment de sa splendeur.

" />

Belle comparaison !

Il y a en effet beaucoup de belles images dans le Spectre de Carthage, dignes d'être admirées pour elle même.

Ce qui est frappant, c'est que tous les albums n'ont pas cette même capacité. Dans les Proies du Volcan, par exemple, il y a très peu d'images spectaculaires, et je n'en vois pas beaucoup qui soient dignes de devenir un tableau. La plupart des cases de cet album sont essentiellement "fonctionnelles". Cela veut dire qu'elles sont bien composées, mais qu'elles sont surtout destinées à soutenir la narration, et pas à être simplement contemplées pour le plaisir des yeux.

Curieusement, il n'y a pas beaucoup d'images générales de la forteresse du Dernier Spartiate, même si le lecteur en garde une impression visuelle très forte après avoir terminé le livre. J'ai fouillé dans l'album et il n'y a guère que 3 ou 4 plans généraux, en incluant la fameuse case que nous a déjà montré Pierre.

Voici une vue assez élégante de l'intérieur de la cité grecque.

Les premières pages du Tombeau Etrusque sont fameuses, et elles proposent une belle séquence d'images, mais certaines cases sont tout aussi splendides si on les regarde isolément. Il y a par exemple cette case allongée et aérienne, qui nous montre le vol de l'aigle en direction d'Octave.





En jouant sur la perspective et les lignes de vitesse. Jacques Martin crée un mouvement harmonieux et entraînant.

Une autre image inhérente à la thématique des banquets, cette fois-ci dans un décor hellénistico-ptolémaïque non moins fastueux, made by Mr Marco Venanzi
D'aucuns ne manqueront pas de voir le clin d'oeil au Prince du Nil avec les beurres parfumés ..

" />

Tiens ! C'est bizarre ?.... Cette image ne m'évoque rien ....
Elle est tirés de quel album, que je me dépêche de le relire et que je comprenne pourquoi il ne m'aurait pas marqué ....

Raymond Damned

Marco Venanzi étant un très gros indice, tu devrais trouver facilement par élimination

Raymond a écrit:Les premières pages du Tombeau Etrusque sont fameuses, et elles proposent une belle séquence d'images, mais certaines cases sont tout aussi splendides si on les regarde isolément. Il y a par exemple cette case allongée et aérienne, qui nous montre le vol de l'aigle en direction d'Octave.





En jouant sur la perspective et les lignes de vitesse. Jacques Martin crée un mouvement harmonieux et entraînant.

Le "Tombeau Étrusque" collectionne les belles compositions de vignette et des belles scènes. Mon titre préféré.

Tarmac a écrit:Une autre image inhérente à la thématique des banquets, cette fois-ci dans un décor hellénistico-ptolémaïque non moins fastueux, made by Mr Marco Venanzi
D'aucuns ne manqueront pas de voir le clin d'oeil au Prince du Nil avec les beurres parfumés ..

" />

Avec Alix titillant délicatement de la main la cuisse de Cléopâtre, voila qui aurait été difficile à imposer dans le prude journal de Tintin des années 60, même si certaines scènes étaient facile à interpréter, notamment dans le Fils de Spartacus, un album à l'ambiance particulièrement sombre... Un de mes préférés.

Damned a écrit:Tiens ! C'est bizarre ?.... Cette image ne m'évoque rien ....
Elle est tirés de quel album, que je me dépêche de le relire et que je comprenne pourquoi il ne m'aurait pas marqué ....

Raymond Damned

Allez, il s'agit de "L'ombre de Sarapis" j'ai inséré cette image, pour les décors, la finesse et le détail des arrières plans, pour l'analogie avec le Prince du Nil, et également pour la relation maissante entre Alix et Cléopâtre..

[quote="Monocle
Avec Alix titillant délicatement de la main la cuisse de Cléopâtre, voila qui aurait été difficile à imposer dans le prude journal de Tintin des années 60, même si certaines scènes étaient facile à interpréter, notamment dans le Fils de Spartacus.[/quote]

J'oserais dire que c'est Cléopâtre qui dévêtue s'offre quasiment à Alix. Notre ami fait éminemment preuve de tempérence et de retenue, en ne se jetant pas sur la belle

Tarmac a écrit:[quote="Monocle
Avec Alix titillant délicatement de la main la cuisse de Cléopâtre, voila qui aurait été difficile à imposer dans le prude journal de Tintin des années 60, même si certaines scènes étaient facile à interpréter, notamment dans le Fils de Spartacus.

J'oserais dire que c'est Cléopâtre qui dévêtue s'offre quasiment à Alix. Notre ami fait éminemment preuve de tempérence et de retenue, en ne se jetant pas sur la belle [/quote]

C'est inhumain, il doit se douter qu'on le regarde!

J'abonde, scénaristiquement, c'est totalement inhumain

Je continue avec le Tombeau Etrusque. On y trouve peu de grandes cases spectaculaires, destinées à être admirées pour elles-même. Presque toutes les images ont une fonction narrative, mais certaines d'entre elles ont une mise en scène très étudiées, voir même théâtrale. Cette petite case, par exemple, montre l'entrée brutale des Molochistes dans le cirque de Tarquini, et le mouvement figé des personnages donne à ce dessin des allures de tableau.

Magnifique, oui.

Il y a peu de "vieilles pierres" dans le Tombeau Etrusque. Mais on y découvre tout de même cette vue générale du cirque de Tarquini, juste avant le départ de la course de chars.  

Chez Jacques Martin, un tout petit détail (ici l'attitude d'Alix) suffit pour donner à l'image un certain dynamisme.

Une composition forte qui se renforce avec la grandeur d'Alix (par rapport au reste de l'image).

Effectivement ! Il domine (moralement surtout) toute l'assemblée !

Et maintenant, une promenade tranquille dans une ville en construction. C'est à nouveau une image du Dieu Sauvage.

Les personnages entrent de la gauche vers la droite (sens de lecture), ce qui amène au lecteur de découvrir le lieu (la construction du monument) en même temps que les personnages. La bulles de dialogue collée à droite, ne chevauche pas le décors d'arrière-plan. Le premier plan (à droite) pousse à regarder l'arrière-plan. Et l'image fourmille de petites scènes.
Très beau.

Une image que je trouve impressionnante dans "Vercingétorix " à travers un ouvrage militaire de César sur les techniques de franchissement : ici  la Saône en pays Séquanes.


" />





Faut-il rappeler que des pieux en bois de 40 cm ont été retrouvés dans le Rhin,à hauteur de Cologne,en Allemagne, identifiés par dendroclimatologie comme vestiges des ponts de César durant la guerre des Gaules et son incursion en Germanie

Superbe tableau, en fait, qui gagne à être vu ainsi (nettement agrandi) !