Depuis longtemps je voulais relire cet album afin de confirmer ou infirmer l'impression qu'il m'avait donné au moment de sa publication dans le Journal de Tintin où je l'ai partiellement découvert avant de le lire en album.
Il est vrai qu'il surprend en raison de son étrangeté fantastique qui le distingue de ce que Jacques
Il est vrai qu'il surprend en raison de son étrangeté fantastique qui le distingue de ce que Jacques
Martin avait jusque là publié dans la série. Je crois qu'il constitue une fable où s'exprime d'une façon fort originale des préoccupations typiques dans leur sujet de l'époque où cet album a été publié. J'en veux pour preuve que le journal de Tintin publiait à la même époque une autre bande dessinée dont j'ai oublié le titre et le(s) auteur(s) qui racontait l'histoire d'un groupe de personnages qui renouaient avec une civilisation pacifique de type médiéval après une catastrophe nucléaire. Et c'est aussi l'époque du film Malevil comme on l'a rajustement appelé dans ces colonnes.
Pour ma part, je trouve que la manière dont Jacques Martin traite le thème de façon tout à fait personnelle sans l'alourdir de morale pacifiste comme d'autres ont parfois pu le faire, donne à son album une puissance de conviction tout à fait réelle en dépit de la dimension fantastique qui se révèle peu à peu et éclate dans le dernier tiers du récit. Tant que les personnages n'ont pas été retrouvés par les militaires et que le mystère du général satanique n'est pas éclairci, le récit oscille entre surnaturel et réalité de telle manière que le lecteur que j'étais alors et demeure aujourd'hui se laisse saisir par l'intrigue et je retrouve en lisant cet album maintenant le même sentiment d'angoisse diffuse que le scénario a su créer. Ce malaise me semble à lui seul un signe de l'excellence du récit proposé par Jacques Martin. Quant au dessin de Gilles Chaillet, il est tout simplement somptueux. Le choix d'ailleurs de paysages d'automne naissant pour raconter cette histoire me semble très judicieux et l'évocation graphique et chromatique de ce moment de l'année en montagne me semble très réussie. Les luminosités par exemple, comme celles du début de la journée à la première planche de l'album, sont des merveilles.
Pour ma part, je trouve que la manière dont Jacques Martin traite le thème de façon tout à fait personnelle sans l'alourdir de morale pacifiste comme d'autres ont parfois pu le faire, donne à son album une puissance de conviction tout à fait réelle en dépit de la dimension fantastique qui se révèle peu à peu et éclate dans le dernier tiers du récit. Tant que les personnages n'ont pas été retrouvés par les militaires et que le mystère du général satanique n'est pas éclairci, le récit oscille entre surnaturel et réalité de telle manière que le lecteur que j'étais alors et demeure aujourd'hui se laisse saisir par l'intrigue et je retrouve en lisant cet album maintenant le même sentiment d'angoisse diffuse que le scénario a su créer. Ce malaise me semble à lui seul un signe de l'excellence du récit proposé par Jacques Martin. Quant au dessin de Gilles Chaillet, il est tout simplement somptueux. Le choix d'ailleurs de paysages d'automne naissant pour raconter cette histoire me semble très judicieux et l'évocation graphique et chromatique de ce moment de l'année en montagne me semble très réussie. Les luminosités par exemple, comme celles du début de la journée à la première planche de l'album, sont des merveilles.
J'aime aussi beaucoup les nombreuses images panoramiques :
Et quelle splendide couverture qui rappelle celle de L'Île Maudite !
Pour moi, Les Portes de l'enfer demeure un étrange chef d'oeuvre dans la série, même si je comprends qu'il puisse continuer à dérouter d'autres lecteurs.