Raymond a écrit:Relevons l'étonnant changement de technique de colorisation !
S'agit-il bien d'un changement de technique de la part de Pichard ou des coloristes du journal ou bien d'un problème d'imprimerie ?
Raymond a écrit:Pour ma part, je ne suis pas aussi "légaliste" que Pimpf, mais je pense qu'il faut garder une certaine mesure. Il ne faut en tout cas pas faire de concurrence aux éditeurs qui publient les anciennes BD.
Oui, je partage ta conception des choses. Il me semble qu'on peut être moins légaliste que d'autres, sans s'interdire de respecter une certaine éthique. Parmi les critères d'ordre moral qui me semblent impératifs, il faut citer :
- recherche de profit à bannir ;
- s'interdire de publier une oeuvre reniée par son auteur (péché de jeunesse inavouable, pour des raisons politiques, morales, etc...) ce qui porterait atteinte à son honneur ou à celui de sa famille ;
- être essentiellement animé par la promotion d'une oeuvre ou d'un auteur :
Bien entendu, au cas particulier de Georges Pichard et Jacques Lob, leur rendre hommage en publiant "Blanche Epiphanie" n'aurait aucun sens parce que des albums existent déjà (on peut se les procurer d'occasion) et qu'une réédition est par ailleurs en cours ; pareille entreprise nuirait à l'éditeur (qui a pris le risque de mettre une intégrale sur le marché) et aux ayants-droit.
Mais mettre en lumière des récits de qualité que personne n'a, durant près de cinquante ans, eu la volonté ou réussi à publier sous forme d'albums, va plutôt dans le sens de la promotion d'un auteur et de son oeuvre. Finalement, ce serait plutôt profitable aux éditeurs et aux ayants droit, à condition qu'ils sachent surfer sur la vague et tirer avantage de cette publicité inespérée.
En effet, imaginons un amateur de bande dessinée qui ne connaîtrait Pichard que de réputation, pour ses oeuvres sulfureuses. Ces dernières années, ce sont hélas les seules à avoir été disponibles en librairie et à bénéficier de rééditions. Notre amateur de BD, acheteur potentiel, mais ne prisant guère les productions pornographiques, passera facilement à côté d'oeuvres qui s'inscrivent dans un registre très différent.
En découvrant l'association "Lob-Pichard" et son univers aquatique, non seulement un nouveau lecteur pourra être sensible au charme particulier de la série Submerman, mais du coup, s'intéresser par exemple à la saga de "Blanche Epiphanie" dont les auteurs sont les mêmes, saga destinée à un public bien plus large (prépublication autrefois dans France Soir, un des grands quotidiens Parisiens) que "Marie Gabrielle".
Raymond a écrit:Peut-être rééditera t-on un jour les histoires de Submerman en couleur (l'édition noir et blanc de Glénat a malheureusement très peu de charme) !
Les éditeurs et ayants droit devraient s'appuyer sur certains blogs et forums de passionnés pour redécouvrir le patrimoine qui sommeille dans leurs archives.
Un éditeur peut, en consultant les bons sites, sonder l'intérêt d'une frange de lecteurs pour tel auteur, son engouement pour telle oeuvre, prendre conscience des qualités artistiques de telle ou telle BD grâce aux commentaires et discussions, etc... Le travail de certains amateurs érudits constitue une véritable collaboration bénévole, qui peut servir à initier la redécouverte d'une oeuvre et déboucher sur une politique de rééditions.