Voici quelques années, au moment de la sortie de la série TV ROME, je me suis intéressé au personnage d’Octavia sœur d’Octave. http://www.peplums.info/pep39j.htm#20
Je me replonge dans mes notes d’alors, mais tout d’abord il me faut vous rappeler qu’Octave a eu deux sœurs de ce nom, selon l’usage romain : la/les fille(s) d’un Octavius ne peu(ven)t s’appeler qu’Octavia, toutes deux ses aînées.
La première était sa demi-sœur Octavia Major (l'aînée), née d'un premier lit de son père avec Ancharia;
la seconde est sa sœur Octavia Minor (la jeune), issue comme lui d'un second lit avec Atia. Octave était le troisième enfant.
Il y a quelque part une ambiguïté, car Plutarque nous dit : «Octavien avait une sœur plus âgée que lui, mais d'une autre mère : elle était née d'Ancharia et lui, plus tard, d'Atia. Il aimait par dessus tout cette sœur qui était devenue un beau brin de femme. Elle avait épousé Caius Marcellus» (PLUT., Marc Antoine, XXXI [ou XXXVIII]). Au contraire, Suétone affirme : «Afin de rester le parent et l'ami de Pompée, il [Jules César] lui offrit la main d'Octavia, petite-fille de sa sœur [la fille d'Atia, donc], qui avait été mariée à Caius Marcellus (...)» (SUÉT., Cæs., XXVII). «Il s'agit de la sœur d'Auguste, qui épousa plus tard Marc Antoine», note le traducteur de Suétone, Marcel Jouhandeau; et Pierre Cosme, dans sa biographie d'Auguste d'abonder dans le même sens : Octavia Major, la fille d'Ancharia épousa Sextus Appuleius et Octavia Minor, C. Claudius Marcellus. Or, selon Plutarque, ce serait sa demi-sœur consanguine Octavia Major qu'Octave affectionna particulièrement et qui épousa Marcellus. Nous ne retiendrons pas cette thèse et nous rangerons à l'avis de Suétone et des Modernes : c'est Octavia Minor la sœur germaine qu'Octave aimait, qui épousa Marcellus. De toute évidence, c'est à cette dernière que songèrent les scénaristes de Rome (HBO).
On voit que la situation n’est pas claire. Nous sommes dans une de ces failles de l’Histoire qui sont la bénédiction des romanciers. Prenons le parti de considérer que celle que Jacques Martin nommait Lidia (sans doute par souci de clarté, même si c’est historiquement absurde(*)) était la plus jeune, c’est-à-dire en âge la plus proche d’Octave.
J’avais tenté d’en établir la chronologie.
CHRONOLOGIE D’OCTAVIA MINOR http://www.peplums.info/pep39j.htm#2000
Vers l’âge de 14 ans (en -55 ?) elle dut épouser C. Marcellus dont elle demeura l’épouse jusqu’au décès de celui-ci en -40.
La même année, grâce à une dérogation du sénat (la loi exigeait un délai de 10 mois avant le remariage d’une veuve, ce afin d’éluder toute contestation de paternité), cette jeune veuve de 29 ans épousa Marc Antoine qui la répudia huit ans plus tard, en -32. Elle a alors 37 ans.
En -15, Octavia a 54 ans. Sa fille Antonia Minor épouse Drusus, fils de Livia et frère de Tibère. De cette union naîtront : Germanicus, Livilla et l'empereur Claude.
Elle décédera à 58 ans en -11 (pour mémoire, ALIX SENATOR se passe en -12, soit l’année précédente). Porté par ses gendres - Drusus, époux d'Antonia Minor, L. Domitius Ahenobarbus (fils de l'amiral républicain), époux d'Antonia Major, et Iullus Antonius, mari de Marcella Major - son corps sera brûlé sur le Champ de Mars.
Lidia-Octavia n’a vraisemblablement passé que très peu de temps avec son mari Antoine. Au cours de ses déambulations Alix aurait pu la fréquenter. Cléopâtre, j’y ai pensé, mais je n’y crois pas trop. Arielle, Malua… je ne les vois pas venir.
L’hypothèse de JACKY-CHARLES qui appuie la vestale Aurelia est intéressante. Mais il faudrait situer dans le temps cette histoire de TESTAMENT DE CESAR dont je n’ai plus tous les détails en tête. Quel âge avait-elle + 30 ans. Au pif elle aurait pu, en tout bien tout honneur, «connaître» Alix en -20. Donc en 12 Titus n’aurait eu que 8 ans. Corrigez-moi si je me trompe…
J’aime assez – sans trop y croire – l’idée de cette gourgandine qui, dans LA CHUTE D’ICARE, fait des avances on ne peut plus claires à notre héros de papier !
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(*) Admettons que dans le cercle familial on devait probablement user de petits «surnoms» intimes pour se distinguer les uns des autres.