Un grand merci à toi, Raymond, pour m'avoir fait redécouvrir cette histoire - au point qu'elle m'a semblé nouvelle. J'avais surtout retenu l'ambiance d'un chantier forestier dans le grand nord canadien, manipulation dangereuse des grumes de bois, chansons à la guitare reprises en choeur autour du feu, amitiés viriles... exit le pauvre Le Berre (sans doute d'ascendance bigoudène, si l'on en croit son nom, qui signifie "le court") et l'odieux Terlowe, ainsi que l'arrivée inopinée de la police montée qui règle tout en 2 vignettes.
Et, s'agissant du dessin, j'avais surtout retenu les "bons moments" de Giannini, son trait vigoureux, l'audace de certains plans, l'utilisation du noir (qui fait parfois penser à Hugo Pratt - bien que ces deux-là ne jouent évidemment pas dans la même cour -)... alors qu'il faut bien reconnaître que son travail est inégal (l'avant-dernière planche, par ex, est très pauvre).
Il m'a semblé que la qualité est plus soutenue dans le premier épisode, Alerte sur la route, que je viens de relire - malgré un scénario de Noël Carré plus convenu, bcp moins crédible. Comme si, pendant La grande forêt, le torchon avait déjà commencé à brûler entre le dessinateur et son employeur.