J'ai donc lu l'album. Je laisse bien sûr chacun de nous prendre connaissance du récit selon son rythme de lecture et n'end dévoilerai rien. Je laisse de côté la question de la vraisemblance historique dont je sais qu'Ajax saura mieux que moi parler avec toute la précision nécessaire qui nous permettra de mesurer en quoi le scénario s'autorise des écarts considérables, pour me concentrer sur le seul objet esthétique que constitue l'album tel qu'en lui-même.
N'étant pas, je l'avoue, adepte de la toute première manière de Jacques Martin, j'avais quelques craintes. Finalement, le dessin ne présente pas dans l'ensemble les caractéristiques que je craignais, même si parfois les proportions des personnages et certains angles de représentation des visages laissent rêveurs. Le style correspond dans l'ensemble à la période d'évolution que signale Tarmac. la mise en couleur est de belle qualité et il y a de vraiment beaux moments de représentation, par exemple de la cité et de son temple de la peur vus d'en haut tels que les contemplent Enak au début, ou des souterrains encombrés de statues. Ou encore la planche de l'errance somnambule qu'on peut voir ci-dessous.
Livie est délicieuse, Calisto a du charme. On voit aussi à un certain moment une jeune prostituée à demi nue dans les rues nocturnes, dont le corps est très sensuel. Ces figures, jointes aux longs passages nocturnes et à leurs échos souterrains, donnent au récit un certain onirisme que j'ai pour ma part apprécié - la scène de somnambulisme montrant un Alix lui aussi à demi nu leur tient lieu d'entrée en matière. D'une façon générale, un certain sens du mystérieux voire du fantastique, je songe aux scènes de sacrifices et aux singularités qui les caractérisent, ne m'a pas déplu. Il participe d'une atmosphère. Il faut noter que chez Jacques Martin, le fantastique reçoit généralement après coup sa clarification rationnelle alors que tel n'est pas le cas ici.
Le scénario introduit quelques réflexions ironiques d'Enak envers Alix, renversant parfois l'idée du jeune homme effacé et craintif des premiers épisodes de la série du temps de son créateur et introduisant ainsi une sorte d'humour décalé inhabituel. Ce n'est ni essentiel ni certes dépourvu d'intérêt. J'y vois pour ma part une licence en forme de clin d'oeil d'auteur qui joue avec les codes de la série tout comme lorsque Enak se moque de d'Alix à propos du genre du femme qui lui convient, je n'en dis pas plus.
Arbacès, bof.... Outre que même en rendant hommage à la série des origines, je ne voyais guère l'intérêt de faire reparaître ce personnage usé jusqu'à la corde, son rôle somme toute modeste ne justifie guère le retour de ce méchant d'opérette.
Il résulte de tout cela, en première impression, un sentiment mitigé. C'est meilleur que ce que j'avais craint, nettement inférieur aux grandes reprises des deux équipes actuelles, avec des moments de véritable invention qui mieux développés et débarrassés de certaines simplifications et approximations, auraient peut-être pu conduire cet épisode à un point d'aboutissement meilleur. Quelques passages manquent cruellement de crédibilité et introduisent même par ce défaut une forme d'humour involontaire qui ridiculise un peu les situations. Cela m'a gêné car on voit bien que ce sont des maladresses narratives. Je songe par exemple à ce qui concerne la géante et Alix. Il est aussi vrai que dans le premier Alix, Jacques Martin ne se souciait lui-même pas beaucoup de réalisme rigoureux et qu'il y avait déjà un géant, bien différent toutefois de la maîtresse femme qu'est "Personne" dans Veni Vidi Vici.
Je dirais que cet opus constitue une curiosité ce qui après tout lui donne en soi un certain intérêt, sans que cela en fasse une véritable recréation originale et fascinante.
N'étant pas, je l'avoue, adepte de la toute première manière de Jacques Martin, j'avais quelques craintes. Finalement, le dessin ne présente pas dans l'ensemble les caractéristiques que je craignais, même si parfois les proportions des personnages et certains angles de représentation des visages laissent rêveurs. Le style correspond dans l'ensemble à la période d'évolution que signale Tarmac. la mise en couleur est de belle qualité et il y a de vraiment beaux moments de représentation, par exemple de la cité et de son temple de la peur vus d'en haut tels que les contemplent Enak au début, ou des souterrains encombrés de statues. Ou encore la planche de l'errance somnambule qu'on peut voir ci-dessous.
Livie est délicieuse, Calisto a du charme. On voit aussi à un certain moment une jeune prostituée à demi nue dans les rues nocturnes, dont le corps est très sensuel. Ces figures, jointes aux longs passages nocturnes et à leurs échos souterrains, donnent au récit un certain onirisme que j'ai pour ma part apprécié - la scène de somnambulisme montrant un Alix lui aussi à demi nu leur tient lieu d'entrée en matière. D'une façon générale, un certain sens du mystérieux voire du fantastique, je songe aux scènes de sacrifices et aux singularités qui les caractérisent, ne m'a pas déplu. Il participe d'une atmosphère. Il faut noter que chez Jacques Martin, le fantastique reçoit généralement après coup sa clarification rationnelle alors que tel n'est pas le cas ici.
Le scénario introduit quelques réflexions ironiques d'Enak envers Alix, renversant parfois l'idée du jeune homme effacé et craintif des premiers épisodes de la série du temps de son créateur et introduisant ainsi une sorte d'humour décalé inhabituel. Ce n'est ni essentiel ni certes dépourvu d'intérêt. J'y vois pour ma part une licence en forme de clin d'oeil d'auteur qui joue avec les codes de la série tout comme lorsque Enak se moque de d'Alix à propos du genre du femme qui lui convient, je n'en dis pas plus.
Arbacès, bof.... Outre que même en rendant hommage à la série des origines, je ne voyais guère l'intérêt de faire reparaître ce personnage usé jusqu'à la corde, son rôle somme toute modeste ne justifie guère le retour de ce méchant d'opérette.
Il résulte de tout cela, en première impression, un sentiment mitigé. C'est meilleur que ce que j'avais craint, nettement inférieur aux grandes reprises des deux équipes actuelles, avec des moments de véritable invention qui mieux développés et débarrassés de certaines simplifications et approximations, auraient peut-être pu conduire cet épisode à un point d'aboutissement meilleur. Quelques passages manquent cruellement de crédibilité et introduisent même par ce défaut une forme d'humour involontaire qui ridiculise un peu les situations. Cela m'a gêné car on voit bien que ce sont des maladresses narratives. Je songe par exemple à ce qui concerne la géante et Alix. Il est aussi vrai que dans le premier Alix, Jacques Martin ne se souciait lui-même pas beaucoup de réalisme rigoureux et qu'il y avait déjà un géant, bien différent toutefois de la maîtresse femme qu'est "Personne" dans Veni Vidi Vici.
Je dirais que cet opus constitue une curiosité ce qui après tout lui donne en soi un certain intérêt, sans que cela en fasse une véritable recréation originale et fascinante.