C'est du Ray Banana dernier style (pas spécialement "ligne claire").
D'accord avec toi, Raymond. A l'instar de son ami Yves Chaland, Ted Benoit n'est pas un auteur dont l'oeuvre, lorsqu'il est alors le scénariste (pour lui-même ou pour d'autres), est facile à aborder. Ils ne visaient pas le grand public, loin de là.
Ce qui est trompeur, c'est le style de dessin "ligne claire" adopté en gros lorsque TB a débarqué aux Humanos. C'était un style utilisé jusque là, hormis le précurseur Joos Swarte aux Pays Bas, pour raconter des histoires lisibles essentiellement au premier degré. Pas forcément des histoires simples ou enfantines. Je considère qu'on comprend davantage les dernières histoires de Tintin (à partir de L'Affaire Tournesol) quand on est adulte qu'enfant, mais on demeure au premier degré. Ted Benoit, en dehors de B&M (une parenthèse dans son oeuvre), vient de l'underground et on sent immédiatement un décalage dans l'angle d'attaque, comme chez Joos Swarte ou encore Chaland.
Sinon, oui, chez Ted Benoit, comme chez Chaland et Swarte, il y a beaucoup d'humour. Mais derrière cet humour, il peut y avoir des choses sérieuses, pudiquement dissimulées.
Un autre rapprochement s'impose : avec Jacobs. Ted Benoit a finalement assez peu produit et commencé assez tardivement dans le métier (comme EPJ, et à la différence d'un Graton, d'un Franquin ou d'un Tibet).
Il ne recherchait ni la gloire, ni les honneurs, ni même l'argent, sinon il aurait continué à produire du Blake et Mortimer.