J'ai créé un nouveau sujet, car il me semble souhaitable de séparer du reste de l'actualité ces comptes-rendu de Gilles Ratier sur le "marché de la BD".
Ce qui est perpétuellement en discussion, autour de ces chiffres annuels de production, c'est la notion de
pléthore. Cette réalité est indiscutable pour l'amateur de BD, en particulier celui qui est curieux de tout et qui n'arrive plus à faire face, mais elle est déniée par certains technocrates. Je ne vais pas reprendre tous leurs arguments mais, en gros, ils trouvent que cela va très bien comme ça, qu'il est normal d'avoir un certain excédent de livres, et que les inconvénients dont certains (les auteurs + les éditeurs + les lecteurs) se plaignent ne sont en fait que des indices de bonne santé.
Ce qui est indéniable, c'est que la grande crise, que tout le monde attend depuis des années, tarde à venir. Chaque année, la masse de nouvelles BD augmente (quoique cette année ce soit plutôt stable) et les lecteurs semblent toujours arriver à suivre cette expansion continue du marché.
Ce qui est non moins certain, c'est que tout le monde se plaint de cette masse de parutions. La surface dédiée par les libraires aux nouveautés n'est pas extensible et beaucoup de BD n'apparaissent que de façon très fugace sur les rayons des librairies. La plupart des auteurs souffent ainsi d'un manque de visibilité et seuls les "blockbusters" semblent vraiment profiter de l'état de prospérité actuel.
Les chiffres de Gilles Ratier nous montrent une réalité nuancée, c'est vrai, mais ils n'établissent pas que tout va pouvoir continuer comme cela. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'une crise de surproduction va bientôt survenir, et peut être même que la création d'un nouvel espace de diffusion sur le Web va accélérer le processus.