Ces dessins animés sont vraiment enfantins. J'en possède plusieurs en DVD. Seuls des alixophiles inconditionnels et durs à cuire se les colleront dans les mirettes.
Me rappelle que Martin m'avait expliqué que deux ou trois épisodes seraient dessinés au Brésil, autant aux Phillipines etc. Les studios avaient chicané le bord blanc de la tunique d'Alix qui représentaient un excès de travail, donc de coût.
Le pinailleur que je suis s'est régalé de l'épisode intitulé L'ARGOS, écrit spécialement pour la série DA. Elle gravite autour d'un "40" c'est-à-dire une galère à quarante rames... ou rameurs. Toutes sortes d'hypothèses ont été émises pour essayer de se représenter un de ces navires géants d'époque hellénistique. Ptolémée IV Philopator en a possédé un.
Il faut savoir que les représentations figurées (bas-reliefs etc.) n'ont jamais représenté de "bateaux longs" - puisque c'est ainsi que l'on nomme les bateaux de guerre, propulsés par des rames - avec plus de trois rangs de rames superposés (en réalité: imbriqués). Pour imaginer un dix, un douze, un vingt etc. il faut supposer que plusieurs rameurs actionnaient chaque rame. Leur nombre ne saurait excéder six ou sept hommes sur une même rame (voyez les galères de Louis XIV, à un seul rang: seule la Reale alignait sept hommes) car le corps humain ne peut indéfiniment s'allonger pour suivre le mouvement circulaire de l'aviron. Bref, si l'on compte trois rangs, il s'agirait de mettre 40:3 = 14+13+13 hommes par rame sur chaque bord. C'est évidemment impossible.
Pour ma part, et vu les incroyables installations de ces palaces flottants décrites par les auteurs (temples, salles de banquet, appartements), notamment Athénée de Naucratis, je songerais plutôt à deux "vingts" associés sous une large plate-forme.
Dans sa vision magnifiée de l'Antiquité, Jacques Martin a cependant choisi l'hypothèse extravagante de dix rangs superposés (!) exposée pp.30-31 dans le livre de Duncan HAWS, Les bateaux et la mer (Annecy-le-Vieux, Edition Plantyn, 1976).