Corollaire du respect des armements romains : celui des Gaulois, leur habitat etc. Vincent Pompetti a résolument tourné le dos aux clichés du Second Empire et de la Troisième république, des Gaulois hirsutes, vêtus de peaux de bêtes et habitant des huttes rondes (Astérix, et avant lui Aviorix de Moniquet)... encore présents, dans les '80, dans L'HISTOIRE DE FRANCE EN BD (Larousse).
Les Gaulois auraient été de véritables hommes des cavernes. Je me rappelle avoir rédigé un rectificatif à l'usage de l'instituteur de mon fils, qui enseignait que les Gaulois ne savaient pas travailler le fer (*). Et la Tène II, vous connaissez, cher Monsieur ? Quand à ma fille, qui avait alors huit ans (j'étais en train d'écrire LA MARINE ANTIQUE pour Martin), elle me ramène fièrement la dissertation d'un de ses condisciples, une Histoire de la Navigation (en quinze lignes) où j'apprenais que les Gaulois naviguaient à califourchon sur un tronc d'arbre. Moi qui était en pleine affrontement de la flotte de César contre celle hauturière des Vénètes ! Quand je lui en ai fait la remarque, elle ne m'a bien entendu pas cru. Déjà contestataire...
Ici, je salue le précurseur en la matière : Silvio Luccisano (scénariste) et ses CASQUE D'AGRIS (d. Laurent Libessart) et ALESIA (d. Christophe Ansar, ancien assistant de Chaillet), qui a véritablement fait oeuvre de pionnier, avec les conseils d'archéologues (il est lui-même président d'une association archéologique à Melun) et de reconstituteurs comme Franck Matthieu (les "Leuki") et François Gilbert (Pax Augusta).( http://www.peplums.info/pep55g.htm )
Quand à Martin, c'est en effet à partir de VERCINGETORIX qu'il a revu le faciès du prince arverne, désormais glabre, et des légionnaires et guerriers gaulois, grâce aux conseils de l'archéologue Jean-Pierre Adam, qui étudiait un corpus de quelque 360 stèles funéraires romaines d'époque césarienne.
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(*) Le cliché du Gaulois redressant avec le pied la lame de son glaive ployée a la vie dure. Selon Luccisano, c'est plus probablement le fourreau de son glaive qui était susceptible de ployer. Vraies petites merveilles, ces fourreaux étaient entièrement démontables pour leur entretien (encroutement de sang coagulé souillant la lame).