http://www.swissinfo.ch/fre/derib-a-f%C3%AAt%C3%A9-50-ans-de-carri%C3%A8re_la-force-tranquille-d-un-g%C3%A9ant-de-la-bande-dessin%C3%A9e/41395024
Lefranc, Alix, Jhen ... et les autres
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Raymond a écrit:La couverture que montre Treblig provient d'un tirage de tête. L'édition ordinaire (que j'ai achetée le week-end passé) se présente ainsi.
Le Galop du Silence est en fait une oeuvre de commande, que Derib a dessinée pour la Fédération Jurassienne d'Elevage Chevalin. Il faut savoir que dans la région dénommée "les Franches Montagnes" (appartenant au canton du Jura), il existe une longue tradition d'élevage de chevaux. Ces bêtes sont moins réputées que d'autres races, dressées pour gagner des courses ou des concours, mais c'est tout de même un patrimoine culturel important, actuellement menacé par les griffes toutes puissantes de l'économie. C'est le thème principal de ce nouvel album de Derib, qui raconte comment une famille d'éleveurs jurassiens essaie de survivre dans un monde dominé par les banques et le principe de rentabilité.
Derib est lui-même un grand passionné de l'art équestre, et ce livre lui permet de montrer avec minutie les différentes étapes de l'éducation d'un cheval. Il existe une petite intrigue dans cet album, dont l'héroïne principale avait quitté la ferme familiale. Elle y revient pour se consacrer un jeune poulain, et affronte victorieusement toutes les difficultés traditionnelles du dressage. Cette trame est un fait un prétexte pour dessiner une oeuvre didactique, qui rend hommage à la tradition chevaline jurassienne.
Le petit cheval, curieusement nommé "Caran d'Ache" finira même par participer à des concours, et tout finit pour le mieux dans le meilleur des mondes. La réalité actuelle des éleveurs jurassiens n'est pas aussi joyeuse, mais on ne va pas demander à Derib d'être pessimiste.
C'est en fait une oeuvre mineure mais, comme d'habitude chez Derib, cette histoire toute simple (et presque sans surprise) touche le lecteur par sa véracité et son enthousiasme. On y retrouve le ton et le rythme paisible des premiers albums de Buddy Longway, et la conclusion optimiste appartient presque à un autre temps. Les bédéphiles franco-belges seront donc sûrement intéressés par cette nouvelle "madeleine de Proust".
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