Martin a bien fait disparaître Jeanjean, le petit garçon toujours dans les pieds de Lefranc ! Est-ce qu'on s'en est plaint ? (Je demande ça parce que ne raffolant pas des masses de Guy Lefranc - je préfère les séries historiques - je n'ai pas suivi le débat en ce qui le concerne.)
Quelqu'un ici plus haut a émis une idée intéressante : Enak serait un substitut remplaçant la femme-victime-à-protéger (dans les aventures cinématographiques), dans un magazine où elle était
persona non grata.On admet aussi que la relation Alix-Enak était d'ordre plus intime. Ca a fait fantasmer tout le lectorat gay. Et Martin en a tellement parlé et de manière tellement ambiguë que bien malin serait celui qui pourrait prétendre connaître le fond de sa pensée.
Moi, suspicieux comme je suis, j'en serais bien incapable.
De toute manière, ce genre de compagnonage sied bien à un personnage antique (Oreste et Pylade, Harmodios et Aristogiton, Achille et Patrocle, Alexandre et Héphestion, Castor et Pollux - j'arrête-là... Ah oui : David et Jonathan, dans la Bible. Mais oui.).
Quand Martin dessinait des femmes (plus tard), elles étaient tout sauf pulpeuse. Il faut bien le reconnaître. Heureusement que Pleyers a débarqué dans "Jhen".
De toute manière, la paire d'amis est une aubaine pour les scénaristes faire rebondir leur intrigue. Voyez le cas de Bob Morane et Bill Ballantine, un couple qui n'a rien d'équivoque si c'est possible (sauf dans les Bob Marone de Yann, bien sûr !). Dans les 30 premières aventures, Bill ne répondait pas toujours présent, et le pauvre Bob devait "soliloquer". Puis ils sont devenus inséparables, parce que ça arrangeait bien l'écriture d'Henri Vernes.
Encore une chose. Je partage le sentiment d'irritation vis-à-vis d'Enak qui se prétend "Prince égyptien". Ca me rappelle la boutade :
"Simon Signoret a dit à Yves Montand qu'il était intelligent. Et lui l'a crue."