Lefranc, Alix, Jhen ... et les autres
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Le spectre de Carthage

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Fildefer
Raymond
jfty
Lion de Lisbonne
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26Le spectre de Carthage - Page 2 Empty Re: Le spectre de Carthage Dim 27 Oct - 19:30

Raymond

Raymond
Admin

Je ne crois pas qu'Alix soit indifférent à la mort de Samthô, mais il est vrai qu'il n'est pas amoureux d'elle et qu'au départ, il monte l'échelle sans regarder si elle le suit bien.

Après cela, il y a la chute de Samthô. Alix s'enfuit en effet sans beaucoup attendre, mais il a de bonnes raisons pour cela. Les carthaginois sont tout de même à ses trousses et ils essaient de le tuer.

Le spectre de Carthage - Page 2 Spectr16

Alix n'a vraiment pas le choix !  Rolling Eyes


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27Le spectre de Carthage - Page 2 Empty Re: Le spectre de Carthage Dim 27 Oct - 20:35

stephane

stephane
vieux sage
vieux sage

Certes, mais il ne se préoccupe pas du sort de la jeune fille. Il est tout heureux de retrouver Enak et oublie rapidement le drame qu’il vient de vivre.

http://alixmag.canalblog.com/

28Le spectre de Carthage - Page 2 Empty Re: Le spectre de Carthage Ven 21 Jan - 21:52

eleanore-clo

eleanore-clo
vieux sage
vieux sage

Après avoir lu Le spectre de Carthage, il me semble qu'il constitue une paire avec Le tombeau étrusque, mais aussi qu'il constitue le sommet d'un rectangle à côté du Dernier Spartiate, du Dieu Sauvage et du Tombeau étrusque.
J'ai essayé ci-dessous de formaliser les rapprochements entre toutes ces œuvres. En voyez-vous d'autres ?

Le spectre de Carthage - Page 2 Grec17

Eléanore

29Le spectre de Carthage - Page 2 Empty Re: Le spectre de Carthage Sam 22 Jan - 10:02

Raymond

Raymond
Admin

Ton schéma m'impressionne !   Very Happy

Il est évident qu'il existe une paire "Tombeau Etrusque/Spectre de Carthage", et une autre paire "Dernier Spartiate/Dieu Sauvage". Après cela, si on veut tout mettre en relation, cela devient compliqué car il y a d'autres albums qu'il faudrait inclure dans ton diagramme. Il faudrait en tout cas y incorporer la Griffe Noire où Alix affronte un curieux mage (Rafa) ennemi de Rome, aux pouvoirs très puissants, qui dirige une bizarre secte (dont on sait peu de choses) et qui est le frère d'Eschoum. Le combat entre Eschoum et Alix dans le Spectre de Carthage est en partie la continuation du conflit de la Griffe Noire. Il n'y a pas que Brutus qui veut se venger !  Wink

J'aime bien la formule : "Arrivée d'Alix : une invitation. Départ d'Alix en bateau avec des ruines derrière". C'est une véritable réalité et il doit y avoir d'autres aventures d'Alix qui correspondent à cela. Je pense à des titres comme l'Île maudite, le Sphinx d'Or, le Prince du Nil ou le Cheval de Troie. Ma liste n'est pas exhaustive.


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30Le spectre de Carthage - Page 2 Empty Re: Le spectre de Carthage Sam 22 Jan - 18:22

Raymond

Raymond
Admin

Sinon, le lien le plus important qui existe entre le Dernier Spartiate et le Tombeau Etrusque me parait plutôt être de nature politique. On trouve dans ces deux histoires une organisation politique locale, un peu "souterraine", qui complote et qui veut s'agrandir pour, à terme, renverser le système politique des romains.


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31Le spectre de Carthage - Page 2 Empty Re: Le spectre de Carthage Ven 10 Mar - 18:58

Raymond

Raymond
Admin

khephren a écrit:Auteur de l’article : Diego Jiménez

Le Spectre de Carthage  constitue le point culminant de l’antagonisme entre Alix et la culture phénicienne. Dans La Giffre Noire, il empêche la vengeance d’Icara, cité martyr rasée par Rome sans raison aucune. Dans L’île Maudite et les Proies du Volcan, il empêche le développement du commerce phénicien dans l’Atlantique. Carthage semble décidée à lui rendre la monnaie de sa pièce.
Alix et Enak sont donc attirés à Carthage par le Sénat de cette ville qui a engagé un sculpteur pour leur ériger une statue. Il s’avère assez vite qu’il s’agissait en fait d’un complot ourdi par un certain Eschnoum, le frère du mage Raffa, pour se venger d’eux. Après avoir échappé à une tentative d’empoisonnement, Alix fait la rencontre de Corus Maler, le tribun romain qui commande la garnison locale. A la suite de plusieurs péripéties, nos héros vont devoir déjouer la conspiration d’Eschnoum qui a pour but de faire sortir de Carthage une importante quantité d’orichalque, un matériau explosif d’une puissance prodigieuse qui pourrait servir ses noirs desseins de vengeance.

Personnages

Eschoum
Apparemment cet homme est le frère de Raffa et possède les mêmes pouvoirs hypnotiques que ce dernier quoique moins efficaces. Il est apparemment venu à Carthage avec son frère dont on ignore le devenir, mort de vieillesse ?
Son nom est celui du dieu de la médecine à Carthage, que les Romains nommeront par la suite Esculape. Il est à la tête de la société secrète qui se cache dans les ruines de Carthage et attend son heure pour libérer la terrifiante puissance de l’orichalque sur Rome. A la fin de l’album, il disparaît dans une explosion colossale dans le port de Carthage. On ne sait pas s’il a survécu mais ça me semble peu probable. Avec Brutus, il est l’incarnation de ces cultures détruites par l’expansion romaine et qui crient vengeance.

Corus Maller
Si Eschoum est l’incarnation de la vengeance de Carthage, Corus Maler est celle de l’impérialisme romain qui n’admet aucune rébellion. Il témoigne dans sa lutte contre la société secrète des carthaginois d’un acharnement qui confine à mon avis à la folie furieuse et la haine. Preuve en est cette vignette où il préfère affronter le déluge et une mort certaine plutôt que de manquer le spectacle de la fin des ennemis de Rome. Il semble connaître le secret de l’orichalque depuis le début, ce qui lui donne tout au long de l’album une longueur d’avance sur Alix avec lequel il a l’attitude d’un mentor.

Lorsque j’ai lu cette bande dessinée pour la première fois, je pensais qu’il était mort dans l’explosion. Cependant une lettre lui est adressée dans l’Odyssée d’Alix 2 et il est même promu Sénateur dans le récent Roma Roma. Personnellement j’aurais préféré qu’il soit mort car il est pour moi l’alter ego d’Eschoum : un fou dangereux.

Brutus
Un autre ennemi irascible de Rome. Il apparaît d’abord comme l’antagoniste majeur du Tombeau Etrusque. A cette époque, chef temporel de la secte des adorateurs de Moloch et prétendant au trône d’Etrurie, il comptait profiter du chaos de la guerre civile pour restaurer le monarchie étrusque. A Rome la monarchie a été abolie en 509 av J.C par la déposition de Tarquin le Superbe, assassiné plus tard à Gabies.
Dans ce dernier tome, Brutus était un chef de bande brutal qui cultivait vraisemblablement une foi simulée en Moloch comme le montre ses échanges avec le grand prêtre de ce dieu. Il ne semble pas non plus haïr Rome mais davantage chercher le pouvoir. Dans Le Spectre de Carthage, Brutus a été défiguré par un aigle. Il hait Rome plus que tout et réaffirme jusqu’à son dernier souffle sa foi en Moloch et sa haine de Alix. C’est ce sentiment qui le pousse sans doute à s’infliger la souffrance inutile de porter l’orichalque à main nue alors qu’il pouvait très bien être porté dans un récipient. Je pense qu’il a perdu la raison car il ne cherche plus rien pour lui-même que la souffrance de Rome.


Samthô
Alix rencontrera-t-il un jour une femme, personnages historiques mis à part, qui partagera sa vie plus d’un jour ou deux avant de mourir ? Grande question.
Samthô est la jeune prêtresse de Tanit, la déesse de la Lune vénérée par les carthaginois qui composent la société secrète d’Eschoum. Par amour pour Alix qu’elle a soigné et sans doute un peu plus encore, elle vole le manteau de Tanit de façon à lui garantir la libre sortie des ruines mais ce geste blasphématoire n’est finalement d’aucune utilité à notre héros et Samthô meurt de façon aussi tragique que vaine. Alix est un héros assez spécial, il ne peut finalement que former un couple avec son ami Enak.
Samtho, comme c’est bien mis en évidence par le rappel de l’intrigue du roman Salammbô de Flaubert (1862), reproduit l’histoire de la prêtresse de Tanit amoureuse de Mathô, le chef des mercenaires en guerre contre Carthage.
Après le vol du Zaïmf, le voile de Tanit, par Spendius, Salammbô se rend au camp des mercenaires et se donne à Mathô pour reprendre le voile. Lorsque Mathô est vaincu et tué, elle meurt foudroyée de douleur.

Alix et Enak
J’aime beaucoup cette représentation du début de l’album où nos amis prennent la pose de Castor et Pollux. Pour une fois, ils vivent leurs aventures en parallèle. Pendant d’Alix s’engouffre dans les souterrains et les bras de la jolie Samthô, Enak découvre un morceau d’orichalque qui les mettra sur la piste menant à Eschoum. Ces deux là se complètent finalement assez bien dans cet album où ils semblent partager la même fascination mêlée de peur pour Carthage. Mais ne nous y trompons pas : Alix n’est pas le personnage central de ce choc frontal de Carthage contre Rome. Les deux antagonistes sont en fait ces fous dangereux de Corus Maler et Eschoum qui ont le bon goût de mourir ensemble. Alix est trop humain pour condamner la vengeance d’une cité martyre. Quant à Enak, pareil à un Castor mortel, il suit la destinée de son immortel jumeau.



Carthage

Là où les Romains passent, il y a toujours un avant glorieux mais pas forcément un après très réjouissant

La tradition littéraire situe la fondation de Carthage en 814 av J.C. Le poète latin Virgile (70-19 av J.C) qui écrit huit siècles après les faits, conte dans L’Enéide l’histoire de la ville. La princesse Elyssa ou Didon pour les latins se serait enfuie de Tyr à la suite de l’assassinat de son mari et se serait rendue en Tunisie actuelle avec une poignée de notables et de vierges de Chypre. Sur place, le roi Labras accepte de lui donner autant de terre que peut en contenir la peau d’un porc. Didon découpe alors la peau en lamelles de telle façon qu’elle recouvre un espace suffisant pour permettre la fondation d’une citadelle qui sera l’embryon de la ville.
Salluste cite par la suite l’aventure des frères Philène qui longèrent la côte libyque pour déterminer les frontières de leur ville par rapport à la cité grecque de Cyrène.
Vers 650 av J.C, Carthage s’affranchit du tribut que les colonies phéniciennes devaient payer à la cité-mère de Tyr et commence à s’étendre en Méditerranée.

Il ne faudrait pas croire que l’expansion de Carthage est le point de départ des guerres puniques car la cité fut longtemps alliée de Rome contre les Grecs. A l’époque, les îles de Sardaigne, Corse et Sicile font en effet l’objet d’une lutte d’influence entre les Etrusques, Carthage, Athènes puis Rome. Le versant oriental de la Sicile est longtemps dominé par des tyrans grecs d’origine athénienne dont Denys ou Hiéron sont sans doute les plus célèbres. Bien que vassaux d’Athènes, ces tyrans gouvernent leurs cités de façon indépendante et refusent même d’aider Athènes durant les guerres Médiques. Lorsque la puissance maritime de cette cité s’effondre vers 330 av J.C suite à son annexion à l’empire d’Alexandre, les colonies grecques ne peuvent plus attendre de secours de la métropole, qui a d’ailleurs tenté de les annexer en 411, et sont donc menacées par l’expansion romaine. En 279 av J.C, le roi Pyrrhus d’Epire intervient à la demande de Tarente contre Rome, la même année Carthage conclut un traité de défense mutuelle avec la cité latine et envoie même une flotte pour empêcher Pyrrhus de recevoir des renforts. On peut considérer que de 508 av J.C (premier traité commercial) à 275, les relations entre Rome et Carthage sont cordiales. Mais une fois Pyrrhus rentré en Epire et les Grecs sur le déclin en Méditerranée, les deux cités n’ont plus d’ennemi commun.
En 264 av J.C, le conflit éclate lorsque les carthaginois sous Hannon assiègent la ville de Messine tenue par des mercenaires en révolte et s’allient avec le tyran de Syracuse, Hiéron. Les mercenaires, qu’on appelle Mamertins, font appel à Rome. Bien que souhaitant initialement éviter la guerre, le Sénat envoie la même année le consul Appius Claudius Caudex à Messine. Les assiégeants refusent de lever le siège et c’est le début de la première guerre punique.
Après une série de victoires et de défaites non décisives, la flotte carthaginoise est finalement détruite en 241 av J.C dans les îles Aégates, privant le général Hamilcar Barca de ses lignes de communication avec la métropole alors même qu’il occupait la plus grande partie de la Sicile. Aux termes du traité qui suit, Carthage évacue la Sicile et doit payer un très lourd tribut de guerre.
Carthage se retrouve ensuite dans une situation très difficile lorsque les mercenaires recrutés par Hamilcar Barca en Sicile demandent le versement de leur solde. Compte tenu du tribut de 3200 talents dû à Rome, Carthage ne peut satisfaire à cette exigence. Les mercenaires se révoltent sous la conduite de Mathô, Spendios et Autarite. C’est la guerre inexpiable. Etrangement, Rome prend parti pour Carthage dans ce conflit qui aurait pu aboutir à l’anéantissement de sa rivale. Cette guerre est extrêmement cruelle : les mercenaires révoltés jettent 7000 prisonniers dans une fosse et supplicient les négociateurs envoyés par Hamilcar. Celui-ci fait écraser ses prisonniers par ses éléphants en signe de représailles.
Il parvient ensuite à bloquer une partie de l’armée ennemie dans le défilé de la Hache où les mercenaires sont réduits à se manger entre eux. La défaite des mercenaires devient alors évidente et Hamilcar achève sa tâche en faisant assassiner leurs généraux lors d’un banquet. Il détruit ensuite les Libyens qui s’étaient révoltés.
Dans les décennies qui suivent, les Carthaginois prennent possession du littoral ibérique jusqu’à l’Ebre.
La seconde guerre punique éclate en 219 av J.C lorsque Hannibal prend la ville de Sagonte, alliée de Rome puis pénètre en Italie par les Alpes. En 216 av J.C, on peut considérer que Rome est militairement vaincue : à la bataille de Cannae, les Romains laissent sur le terrain 60.000 morts, 80 sénateurs et un consul sans compter 10.000 prisonniers pour un total de 86.000 hommes engagés. Hannibal refuse pourtant de marcher sur l’Urbs, ce qui lui vaudra cette réplique légendaire de son lieutenant Marhabal « tu sais vaincre mais tu ne sais pas profiter de ta victoire ». Il y a de nombreuses raisons possibles à cette attitude d’Hannibal mais j’y reviendrai après.
En 202, Hannibal a dû quitter l’Italie pour revenir protéger Carthage. Il se heurte à Zama à l’armée de Scipion Emilien allié à Massinissa des Numides. C’est une défaite totale imputable à Hannibal en raison de l’ordre d’engagement des troupes dans la bataille.
La même année, Carthage doit démanteler sa flotte, évacuer les Baléares, payer un tribut sur 50 ans et renoncer à toute action militaire sans l’assentiment de Rome.

La troisième guerre punique qui éclate en 149 av J.C se distingue des précédentes en ce qu’il s’agit d’une guerre d’extermination.
Comme je l’ai dit plus haut, Carthage dut s’acquitter d’un tribut payable sur 50 ans assorti de l’interdiction de recourir à la lutte armée. En 151 av J.C, Carthage a terminé de payer ce tribut, le gouvernement de la cité estime donc avoir le droit d’engager une action armée de son propre chef. A la même époque le roi Massinissa des Numides met le siège devant quelques places fortes carthaginoises, menaçant le ravitaillement de la cité. Le Sénat romain arbitre plusieurs fois le différend en faveur des Numides. Carthage finit par envoyer une armée importante, 50.000 conscrits, contre Massinissa. En raison de l’inexpérience des troupes et de la mobilité de la cavalerie numide, c’est une défaite.
A la même époque, un homme politique romain, Caton d’Utique, conclut tous ses discours, même les vœux pour un anniversaire, par « Carthago delenda est » c'est-à-dire « il faut détruire Carthage ». En 150 av J.C, sous son influence, le Sénat romain déclare que Carthage a rompu le traité de paix, nonobstant sa durée de validité qui était écoulée, et rassemble des troupes en Sicile.
L’ultimatum lancé à Carthage est inacceptable. La ville doit être militairement démantelée puis rasée à hauteur du sol, ensuite les habitants devront émigrer dans l’arrière pays, tenu par les Numides, pour y fonder une nouvelle cité sans aucune liaison commerciale ou maritime avec le reste du monde. Cela revenait à leur promettre une existence misérable.
Après avoir envoyé des otages à Rome et retiré les ouvrages défensifs de la ville dans l’espoir d’adoucir les sanctions, le gouvernement carthaginois prend conscience de l’intransigeance romaine et organise la résistance sous Hasdrubal.
En 147, après deux ans d’un siège mené avec une incompétence dont il est peu d’exemples, Scipion Emilien est finalement mis à la tête de l’armée romaine et s’empare de la ville après une série de combats urbains extrêmement violents. La dernière poche de résistance constituée par la citadelle de Byrsa finit par tomber, tous ses défenseurs s’étant jetés dans un bûcher pour ne pas avoir à se rendre.
Carthage est alors rasée pendant dix-sept jours pleins, ses habitants déportés et son emplacement maudit avec du sel.
Au total les pertes militaires de Carthage devaient s’élever à 62.000 hommes sur 80.000 mobilisés mais le plus grave est l’extermination des habitants pendant le siège et leur dissémination après celui-ci. Des 300.000 hommes, femmes et enfants qui peuplaient la ville, une des plus grandes du monde antique, il ne reste plus rien.

Je voudrais souligner deux faits qui me semblent importants dans la destruction de Carthage :
- Elle était planifiée
- Elle allait à l’encontre de l’intérêt de Rome.

Planifiée, de quel point de vue ?
D’abord parce que Rome a déclaré la guerre sans motif valable. Comme je l’ai dit plus haut, le traité signé avec Carthage était caduc. Ensuite parce que Carthage n’était plus une puissance militaire. Sa destruction ne se justifiait que par la haine, le mot n’est pas trop fort, des Latins pour cette cité, nourrie par le ressentiment de la défaite de Canae et l’invasion d’Hannibal. La violence avec laquelle Caton d’Utique avait appelé à détruire Carthage toute sa vie durant ne laisse aucun doute sur les intentions romaines : il s’agissait de détruire la ville à la première occasion qu’elle représentât ou non une menace.

A l’encontre des intérêts romains, de quel point de vue ?

En 216 av J.C, Hannibal se retrouve en position de détruire Rome qui n’a plus d’armée à lui opposer. Or, que fait-il ? Il rallie les villes du Latium et d’Etrurie et attend que le Sénat lui fasse des offres de paix. Il n’est donc absolument pas dans une logique d’extermination, au contraire justement des Romains 60 ans plus tard. Hannibal, de l’avis même des historiens romains, voyait l’intérêt commercial du port d’Ostie et se serait sans doute contenté de voir se former en Italie une fédération de cités Etats comme il en existait en Grèce à cette époque dans laquelle le pouvoir de Rome aurait été amoindri.
Autre évènement révélateur : lors de la guerre inexpiable, Rome hésite à prendre le parti des mercenaires révoltés puis décide de soutenir Carthage qui est pourtant son ennemie. Pourquoi ? Parce que le Sénat était conscient de la richesse produite par le commerce avec Carthage et ne voulait pas voir une cité civilisée tomber aux mains de barbares.
En 150 av J.C, la situation est la même : Carthage est menacée par les Numides et risque de tomber avec à la clé des conséquences très graves pour le commerce avec l’Afrique. Le Sénat n’ignore pas cela mais il prend alors la décision inverse : il décide d’achever le travail des Numides en détruisant une grande cité commerçante car elle lui faisait de l’ombre.
Autre évènement accablant pour Rome : la ville de Corinthe est elle aussi détruite et ses habitants massacrés par les troupes romaines la même année en dépit de sa position clé dans le commerce maritime.

Le fait que Rome ait détruit ces deux cités sans en retirer aucun bénéfice économique ou commercial et même au détriment du commerce méditerranéen tendrait à prouver qu’il s’agit peut-être du premier génocide conscient de l’Histoire antique. Pour conclure je rappellerais que Rome a été une civilisation essentiellement d’occupation. Malgré sa tolérance relative pour les cultes païens, on ne peut nier que Rome a détruit des villes entières par pur impérialisme.

Mode de gouvernement

Comme la plupart des cités-Etats antiques, Carthage est d’abord gouvernée par une monarchie puis par une oligarchie au sein de laquelle s’affrontent l’aristocratie foncière et les riches commerçants.
Carthage était gouvernée par deux Suffètes élus pour un an, que les romains appelaient des rois, issus en général de la famille des Hannonides et de celle des Magonides. Ils détiennent le pouvoir exécutif mais, au contraire des consuls romains, non le pouvoir militaire.
En dessous d’eux se trouve le Sénat au sein duquel siègent des représentants élus sans doute en fonction de critères aristocratiques et/ou de fortune. Au sein du Sénat étaient choisis les membres d’une assemblée qui partageait avec lui le pouvoir législatif, la Gérousie, composée comme son nom l’indique des anciens.
Les généraux étaient élus parmi la classe aristocratique dont était issue la famille des Barcides. On ne connaît pas très bien les détails du fonctionnement de ce régime ni son degré de démocratie, Strabon et Diodore de Sicile écrivant des siècles après la destruction de Carthage.

Religion

On a beaucoup diabolisé la religion punique et particulièrement le culte rendu à Moloch. Comme je l’ai dit dans un autre article consacré aux incohérences dans Alix, les historiens du XIXe et XXe siècle ont beaucoup relativisé les dires de Strabon ou Diodore de Sicile qui parlent de sacrifices d’enfant fréquents et d’immolation par le feu. Pour Rome c’était peut-être un moyen de légitimer à posteriori la destruction sauvage de Carthage que d’en faire le lieu de l’abomination opposé à la civilisation. Toujours est-il qu’il n’y a plus vraiment de preuves à l’heure actuelle pour appuyer la thèse de sacrifices humains fréquents. Le panthéon de Carthage était dominé par Baal Hammon et Tanit, équivalent d’Astarté. Ensuite venaient Eschnoum et Melqart. La religion punique semble avoir connu une influence importante en provenance de l’Egypte et de l’Afrique qui se sont superposées aux origines tyréennes de la population. Les Romains assimilèrent par la suite Baal Hammon à Cronos en raison du mythe du Titan dévorant ses enfants puis Melqart à Hercule.
Le clergé ne semble pas avoir joué de rôle dans le déclenchement des guerres puniques.
Dans « Le Spectre de Carthage », J.Martin décrit une femme et des enfants se jetant dans les flammes en sacrifice à Moloch. C’est en fait une allusion à la prise de la citadelle de Byrsa. Le général Hasdrubal qui défendait Carthage lors de la dernière guerre punique proposa à Scipion Emilien de se rendre s’il laissait la vie aux défenseurs. Lorsqu’il passa les portes de la citadelle, sa femme aurait égorgé ses deux enfants et se serait jeté dans un brasier avec les défenseurs survivants pour ne pas avoir à se rendre. Il ne faut pas nécessairement donner un caractère religieux à un évènement à caractère symbolique et patriotique.

L’orichalque

L’orichalque est un métal ou alliage métallique qui a beaucoup fait parler de lui car on ne sait pas exactement à quel alliage les anciens se référaient en utilisant ce nom. Orichalque veut dire littéralement « cuivre des montagnes ». Rien de bien excitant me direz-vous.
Selon Corus Maler, il s’agirait d’un fragment d’une météorite tombé en Egypte et accaparé par les prêtres d’Amon puis Hamilcar Barca. Puissant explosif d’origine extraterrestre, l’orichalque a le pouvoir de raser une cité. Avouez que ça a quand même plus de gueule dit comme ça, non ?
Plus sérieusement, Hésiode le cite dans Le bouclier d’Héraclès comme un métal dont Héphaïstos se serait servi pour confectionner des protège-tibias pour le demi-dieu : « des cnémides d’orichalque éclatant ». Dans un hymne homérique, le poète aveugle gratifie Aphrodite de boucles d’oreille en orichalque.
Là où cela devient plus intéressant pour les amateurs d’ésotérisme, c’est lorsque Platon le cite dans la partie du Critias qui est consacrée à l’Atlantide :
« tous les métaux, durs ou malléables, extraits du sol par le travail de la mine, sans parler de celui dont il ne subsiste aujourd’hui que le nom, mais dont en ce temps-là il y avait plus que le nom, de cette espèce qu’on extrayait de la terre en maints endroits de l’île, l’orichalque. C'était alors le métal le plus précieux après l’or. » (114e).
Ce métal, apparemment disparu, se retrouve dans les colonnes du temple de Poséidon et sur d’autres édifices, toujours selon Platon. Evidemment, le fait qu’il s’agît d’un métal disparu et en plus atlante a fait fantasmer beaucoup de romanciers de Francis Bacon à Jacques Martin.
Toujours est-il qu’il ne faut pas oublier que Platon était un philosophe, il chercha toute sa vie un modèle idéal de cité gouvernée par un roi philosophe et des pays utopiques qui sont des allégories de la société athénienne. Dans le Timée et le Critias, Platon conte l’histoire de l’Atlantide, royaume merveilleux du roi Atlas, qui a été détruit à la suite d’une guerre contre Athènes dans les temps anciens après avoir renié les idéaux pacifiques qui avaient fait sa grandeur.
Ce dialogue n’est pas achevé, on ne connaît donc pas le destin de l’Atlantide, cependant il ne faut pas perdre de vue qu’un dialogue platonique est toujours un débat entre deux conceptions de la cité dans lequel l’une des deux triomphe sur l’autre. La victoire d’Athènes sur l’Atlantide est celle du gouvernement éclairé sur la tyrannie et non le récit d’un évènement historique avec des accents poétiques comme peut l’être un hymne homérique. L’existence de l’orichalque est subordonnée à celle de l’Atlantide.

Conséquences des guerres puniques

Les guerres puniques ont eu des conséquences politiques et militaires durables pour Rome. Les défaites répétées face à Hannibal au Tessin, La Trébie et surtout à Cannes ont constitué un traumatisme pour une société romaine sûre de sa supériorité.
Le fait qu’une armée citoyenne ait pu être écrasée par des hordes de mercenaires hétéroclites a remis en cause le système politique de Rome. Les contemporains dont l’imagination a longtemps été frappée par les éléphants armés ont souvent attribué la responsabilité de leur défaite à la présence de ces animaux. Or les Romains les avait déjà rencontrés lors de la guerre perdue face à Pyrrhus le roi d’Epire. D’autre part, il est très peu probable que plus d’une vingtaine de pachydermes ait survécu au passage des Alpes. On est même certains qu’ils n’ont pas été engagés à Canae.
Les défaites du Tessin et de la Trébie ne sont pas désastreuses, celle du lac Trasimène s’explique par la mort des consuls commandant l’armée dès le début du combat et la désorganisation de l’armée privée de ses chefs. Par contre Cannes, c’est une autre affaire…

Pour la première fois, le rapport de force est favorable aux romains (86.000 hommes dont 9000 cavaliers contre 55.000 hommes dont 8000 cavaliers). L’armée carthaginoise manque de vivres et n’a plus ou presque plus d’éléphants à engager. C’est là que vont s’affronter deux conceptions stratégiques.
Les consuls Varron et Paul Emile ont été élus dans l’année en cours, ils ont suivi une formation militaire assez courte et appliquent la tactique romaine : l’infanterie lourde au centre, l’infanterie légère sur les ailes et la cavalerie sur les flancs prête à intervenir au cas où ça tournerait mal. Leur plan consiste simplement à enfoncer le centre carthaginois avec les légionnaires lourdement équipés jusqu’à ce que leur front cède.
Hannibal, lui, n’est pas un général novice. Il répartit ses hommes en un rideau de troupes formant un front oblique. Les alliés celtes au milieu et l’infanterie lourde sur les côtés. Sur ses flancs, la cavalerie numide et celte est prête à foncer sur la cavalerie romaine superbement inactive et à la détruire avant de se rabattre sur le centre romain.
Pour cela il faut que les arrières de l’armée romaine ne soient plus protégés. En médiocres tacticiens, Paul Emile et Varron ont placé les fantassins les moins bien équipés à l’arrière garde.

La bataille se déroulera alors selon le plan d’Hannibal que les consuls suivront sans le savoir à la lettre. Les légions romaines lourdes vont tenter de briser le front des celtes alliés d’Hannibal. Ceux-ci, conformément aux ordres reçus, reculent de façon à donner une impression de faiblesse tout en n’engageant pas le combat. Les troupes de Rome s’avancent de plus en plus sans se rendre compte que l’infanterie lourde de Carthage n’a pas bougé, et pour cause ! En reculant, les celtes permettent à Hannibal d’envelopper la masse de l’ennemi à l’intérieur de ses rangs. Les vétérans de son armée peuvent alors détruire les flancs romains tandis qu’une fois la cavalerie romaine détruite, la cavalerie numide se rabat sur l’arrière garde romaine mal équipée et la harcèle jusqu’à la débandade. Complètement prisonnière dans cette nasse, l’armée romaine est laminée pendant des heures.
Bilan :
Rome : 50.000 morts dont 29 tribuns, 80 sénateurs et le consul Paul Emile. 20.000 prisonniers pour 86.000 hommes engagés.
Carthage : 6.000 tués, essentiellement les Celtes qui ont reçu tout le choc de l’infanterie romaine et sont pratiquement détruits.
C’est un désastre comme la République n’en connaîtra jamais plus et pire une humiliation militaire.

Les conséquences politiques à court terme. La démocratie et le principe du gouvernement des consuls élus est remis en cause comme jamais auparavant. Fabius Maximus Cunctator est élu dictateur par les Comices Curiates. Ce patricien romain avait toujours préconisé l’évitement de l’affrontement direct avec Hannibal et l’avait pratiquement acculé à la reddition par la famine lorsque le Sénat l’a destitué au profit de Paul Emile et Varron. Après le désastre de Cannes, il est immédiatement rappelé et recommence une dictature.
Sur le moyen terme, un homme providentiel émerge à Rome, Publius Cornelius Scipio, Scipion l’Africain. Il n’a que 24 ans lorsqu’il est nommé proconsul en Espagne puis 31 lorsqu’il est élu consul et commande seul les forces romaines qui vont défaire Hannibal à Zama. Avant 206 av J.C, la République est solide, les consuls qui se succèdent lors de la première guerre punique ne sont guère contestés. La deuxième guerre punique voit Rome recourir deux fois à la dictature puis confier deux fois le consulat à un homme qui n’avait pas l’âge requis pour l’assumer. Lorsque le frère de Scipion l’Africain, Scipion l’Asiatique, est élu consul à son tour la même année que son frère et commande l’armée avec lui, la République court un risque sérieux de voir le pouvoir confisqué par cette famille. Publius Cornélius consent à démissionner à son retour de Syrie mais le Sénat a joué un jeu dangereux en exigeant son retrait volontaire. S’il avait eu la mentalité d’un chef d’Etat, la République serait peut-être morte.

Militairement enfin, on assiste à une mutation des conceptions stratégiques. A Cannes c’est l’école militaire romaine qui est battue. Hannibal a imité Alexandre en tenant une manœuvre d’enveloppement par la cavalerie sur une armée plus nombreuse. En 202, à Zama, Scipion copie Hannibal et c’est ce qui lui permet de remporter une victoire éclatante sur des troupes carthaginoises peu expérimentées et privées de leur cavalerie numide cette fois alliée de Rome.

C’est en large partie pour exorciser définitivement le spectre de Cannes que Rome a exterminé Carthage. Jamais elle n’était passée aussi près de l’anéantissement.

Chronologie

814 av J.C : Fondation de Carthage

VIIe siècle : Indépendance de facto de Tyr

VI au IV e siècle : Expansion dans les Baléares, Corse et Sicile

264-241 av J.C : première guerre punique

240-218 av J.C : Occupation du littoral ibérique jusqu’à l’Ebre

218-202 av J.C : Seconde guerre punique

202- 151 av J.C : Remboursement du tribut à Rome. Tensions avec les Numides

150 av J.C : Opérations contre Massinissa. Défaite carthaginoise

149-146 av J.C : Troisième guerre punique. Destruction totale de la ville et des habitants.

Je viens de recevoir un email de de M. Durbecq qui m'interroge de façon très pointue sur cette vieille analyse de Diego. Je n'arrive pas à lui répondre tout seul et ... je vous fait donc part de sa question. La voici :

(Dans) l'article de Diego Jiménez, il est indiqué qu'Alix et Enak prennent la pose des Dioscures Castor et Pollux. J'aurais aimé savoir à quelle œuvre de référence il fait allusion. Celle des Dioscures au sommet de l'escalier du Capitole ne me semble pas présenter cette pose, de même que le groupe Ildefonso de Ségovie (conservé au musée du Prado à Madrid). Merci d'avance pour vos lumières.

Je ne sais pas si Ajax ou un autre membre du forum a quelques "lumières" ?   Very Happy


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32Le spectre de Carthage - Page 2 Empty Re: Le spectre de Carthage Ven 10 Mar - 20:36

Raymond

Raymond
Admin

Commençons par montrer des images ! Il sera plus facile de discuter en les regardant.  Very Happy

L'image à laquelle se réfère Diego figure dans la première page du Spectre de Carthage. Il y a en fait deux images qui montrent Alix et Enak en train de poser devant le sculpteur Scoras. Elles ne montrent toutefois pas les personnages sous le même angle de vue.

Le spectre de Carthage - Page 2 Statue10

A mon avis, la meilleure référence n'est pas dans l'album. Il faut plutôt s'intéresser à l'image finale de la sculpture, dessinée plus tard par Jacques Martin pour je ne sais plus quel journal. Elle pourrait s'intituler Alix et Enak commencés à Carthage par Scoras et terminés pas Xélinon. La voici !

Le spectre de Carthage - Page 2 Statue11

C'est à mon avis avec ce dessin qu'il faut comparer les statues de Castor et Pollux, également nommés les "Dioscures".   Cool



Dernière édition par Raymond le Ven 10 Mar - 20:56, édité 1 fois


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33Le spectre de Carthage - Page 2 Empty Re: Le spectre de Carthage Ven 10 Mar - 20:52

Raymond

Raymond
Admin

Il existe beaucoup de statues de Castor et Pollux en Europe ! Il y a même l'embarras du choix.

Montrons d'abord les statues du Capitole, à Rome, où les deux jumeaux sont séparés par un grand escalier. Il est évident que Diego ne compare pas la statue de Scoras avec cette exemple-là !

Le spectre de Carthage - Page 2 Statue12

Regardons maintenant le groupe Ildefonso de Ségovie, conservé au musée du Prado à Madrid. En voici une photo trouvée sur le Web.

Le spectre de Carthage - Page 2 Statue13

Les postures de Castor et Pollux sont assez proches de celles d'Alix et Enak sculptés par Scoras. Je trouve que Diego a raison de faire cette comparaison. Rolling Eyes

Regardons maintenant une autre photo de Castor et Pollux, que j'ai trouvée sur le Web ! C'est une statue qui se trouve dans les jardins du Château de Versailles, et elle doit probablement être une copie de la statue du Prado.

Le spectre de Carthage - Page 2 Statue14

Voilà, qu'en dîtes-vous ?   Wink


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34Le spectre de Carthage - Page 2 Empty Re: Le spectre de Carthage Sam 11 Mar - 10:05

Raymond

Raymond
Admin

Personne ne réagit ? Pas une seule réponse !

Réveillez-vous ! Je vous pose une question au sujet d'Alix !   Very Happy


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35Le spectre de Carthage - Page 2 Empty Re: Le spectre de Carthage Sam 11 Mar - 16:09

Alix-ze-Coup'

Alix-ze-Coup'
compagnon
compagnon

Les représentations des Dioscures dans l'art antique sont très nombreuses. Il pourrait s'agir d'une interprétation d'un bas-relief tel que celui-ci datant des 2ème ou 3ème s. av. JC :

Le spectre de Carthage - Page 2 Art_ba10
ui-ci :

36Le spectre de Carthage - Page 2 Empty Re: Le spectre de Carthage Dim 12 Mar - 9:48

Raymond

Raymond
Admin

Merci pour cette remarque ! Il est bien clair que les représentations sculptées de Castor et Pollux ont été multiples au cours de l'Antiquité. En faisant ma recherche avec Google, je n'ai vraiment eu que l'embarras du choix.    Cool  

Ceci dit, Alix et Enak se touchent en posant devant le sculpteur (Alix pose sa main sur l'épaule d'Enak) et cela restreint beaucoup le choix des modèles.

La question posée est celle-ci : est-ce que Jacques Martin s'est inspiré d'une sculpture réelle pour composer cette statue d'Alix et d'Enak ? Pour ma part, je répondrai volontiers que oui ! La composition de Jacques Martin est très proche de la statue des Dioscures que l'on trouve dans le muse du Prado à Madrid. Diego avait raison.

Mais ce n'est que mon opinion, car il y en quand même quelques différences entre les deux statues.

Q'en pensez-vous ?  Wink


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