On n'imagine pas aujourd'hui le prestige qu'avais acquis Lindbergh après sa première traversée de l'Atlantique en 1927. Pour ceux qui, comme Jacques Martin, étaient encore enfants pendant ces années-là, l'aviateur était à la fois le héros et l'aventurier des temps modernes. Je ne suis pas, pour ma part, fasciné par les histoires d'avions mais j'ai vu récemment un documentaire sur le fameux voyage du "Spirit of Saint-Louis". J'y ai retrouvé cet enthousiasme naïf qu'avait suscité Lindbergh, grâce à un exploit qui reposait sur des qualités humaines. On a évoqué dans d'autres discussions (comme par exemple celle sur l'arme absolue) la fascination de Jacques Martin envers l'aviation, qui se mélange par ailleurs à la nostalgie d'un père disparu, et il devait avoir une envie de retrouver ce passé en nous racontant le Vol du Spirit.
Contrairement à l'aventure de Lindbergh, c'est un album qui ne présente pas un ton épique. L'auteur nous raconte une nouvelle enquête de Lefranc qui semble à nouveau être sur les traces d'Axel Borg. Jacques Martin nous fait participer à sa visite de Washington et cela démarre tranquillement. Lorsque Borg dérobe le fameux "Spirit of Saint Louis" (un des rares moments spectaculaires de l'histoire), Lefranc part à sa poursuite mais le tempo ne s'accélère pas. Le héros explore d'abord l'Islande , puis nous découvrons Irlande qu'il traverse curieusement au moyen d'une charette tirée par un cheval (est-ce que cela existe encore ? ). Les auteurs s'attardent d'ailleurs avec un certain plaisir sur les paysages du Connemara.
J'ai moi même visité la verte Irlande lorque j'étais étudiant, et j'en garde un souvenir sympathique. Tout comme Lefranc, j'avais loué un vélo pour explorer la campagne, les vieilles fermes et quelques manoirs. Tout cela est plutôt loin, mais je trouve que l'ambiance locale est assez bien restituée dans l'album.
La clé de l'histoire, c'était bien sûr de faire répéter l'exploit de Lindbergh par Lefranc. Le reporter ne tarde donc pas à retrouver le "Spirit" et il se déguise si bien qu'il n'est même pas reconnu par Borg. Cette performance m'a semblé assez peu vraisemblable, il faut bien l'avouer, mais tout de même moins que son incroyable aptitude à réparer un vieil avion et à le faire démarrer. Bon, admettons que le journalisme mène à tout.
Jacques Martin nous raconte avec beaucoup de détails les ruses qu'utilise Lefranc pour dérober l'avion malgré la vigilance d'Axel Borg. Cette partie du récit est assez bien menée mais, en revanche, la traversée de l'Atlantique sur un vieil avion (probablement bien usé) est racontée de façon lapidaire. L'auteur manquait-il d'idée sur les périls qu'entraîne le pilotage d'un tel avion pendant 48 heures ? L'album nous donne malheureusement peu d'images de ce "vol du Spirit" et c'est probablement son plus grand défaut.
Il y a tout de même quelques bonnes surprises dans cette histoire, comme par exemple l'apparition d'un personnage féminin asez crédible. La fougueuse Maureen est attachante et elle devient d'ailleurs une alliée précieuse pour Lefranc. Pour la première fois, notre reporter abandonne un peu de sa froideur vis à vis des femmes, même si sa manière de séduire la belle irlandaise reste plutôt expéditive.
Lors de sa sortie, le Vol du Spirit ne m'avait pas laissé un souvenir remarquable mais, dix ans plus tard, j'incline plutôt vers l'indulgence. Ce récit mineur est pauvre en suspense mais il nous permet de retrouver un Lefranc moderne et décomplexé. C'est une sorte de voyage ironique à travers le monde et il n'avait probablement pas d'autre but que de permettre à son auteur d'accomplir un vieux rêve : devenir soi-même le pilote de ces vieux avions. Plus tard, cette curieuse fascination motivera Jacques Martin à créer les "Voyages de Lefranc".
Contrairement à l'aventure de Lindbergh, c'est un album qui ne présente pas un ton épique. L'auteur nous raconte une nouvelle enquête de Lefranc qui semble à nouveau être sur les traces d'Axel Borg. Jacques Martin nous fait participer à sa visite de Washington et cela démarre tranquillement. Lorsque Borg dérobe le fameux "Spirit of Saint Louis" (un des rares moments spectaculaires de l'histoire), Lefranc part à sa poursuite mais le tempo ne s'accélère pas. Le héros explore d'abord l'Islande , puis nous découvrons Irlande qu'il traverse curieusement au moyen d'une charette tirée par un cheval (est-ce que cela existe encore ? ). Les auteurs s'attardent d'ailleurs avec un certain plaisir sur les paysages du Connemara.
J'ai moi même visité la verte Irlande lorque j'étais étudiant, et j'en garde un souvenir sympathique. Tout comme Lefranc, j'avais loué un vélo pour explorer la campagne, les vieilles fermes et quelques manoirs. Tout cela est plutôt loin, mais je trouve que l'ambiance locale est assez bien restituée dans l'album.
La clé de l'histoire, c'était bien sûr de faire répéter l'exploit de Lindbergh par Lefranc. Le reporter ne tarde donc pas à retrouver le "Spirit" et il se déguise si bien qu'il n'est même pas reconnu par Borg. Cette performance m'a semblé assez peu vraisemblable, il faut bien l'avouer, mais tout de même moins que son incroyable aptitude à réparer un vieil avion et à le faire démarrer. Bon, admettons que le journalisme mène à tout.
Jacques Martin nous raconte avec beaucoup de détails les ruses qu'utilise Lefranc pour dérober l'avion malgré la vigilance d'Axel Borg. Cette partie du récit est assez bien menée mais, en revanche, la traversée de l'Atlantique sur un vieil avion (probablement bien usé) est racontée de façon lapidaire. L'auteur manquait-il d'idée sur les périls qu'entraîne le pilotage d'un tel avion pendant 48 heures ? L'album nous donne malheureusement peu d'images de ce "vol du Spirit" et c'est probablement son plus grand défaut.
Il y a tout de même quelques bonnes surprises dans cette histoire, comme par exemple l'apparition d'un personnage féminin asez crédible. La fougueuse Maureen est attachante et elle devient d'ailleurs une alliée précieuse pour Lefranc. Pour la première fois, notre reporter abandonne un peu de sa froideur vis à vis des femmes, même si sa manière de séduire la belle irlandaise reste plutôt expéditive.
Lors de sa sortie, le Vol du Spirit ne m'avait pas laissé un souvenir remarquable mais, dix ans plus tard, j'incline plutôt vers l'indulgence. Ce récit mineur est pauvre en suspense mais il nous permet de retrouver un Lefranc moderne et décomplexé. C'est une sorte de voyage ironique à travers le monde et il n'avait probablement pas d'autre but que de permettre à son auteur d'accomplir un vieux rêve : devenir soi-même le pilote de ces vieux avions. Plus tard, cette curieuse fascination motivera Jacques Martin à créer les "Voyages de Lefranc".
Dernière édition par Raymond le Dim 10 Aoû - 23:40, édité 2 fois