Le lys et l'ogre est un bel album, mais il m'énerve un peu.
Au départ, c'est un récit bien documenté et qui a tout pour plaire. Il se fonde sur une anecdote réelle, qui est la représentation du Mystère du Siège d'Orléans en 1435. Ce spectacle dispendieux, imaginé et produit par Gilles de Rais pour célébrer la victoire de Jeanne d'Arc à Orléans, était une sorte de folie qui a mené son initiateur au bord de la ruine. Jacques Martin et Pleyers nous montrent en détail la splendeur de cette représentation, que l'on peut comparer à une grande pièce de théâtre en décors naturels.

Pleyers s'inspire des estampes et des gravures de l'époque, et nous promène dans une ville d'Orléans reconstituée avec précision. Chaque image est construite avec rigueur.

Comme dans tout bon récit historique, les grands personnages de l'époque sont présents et participent à l'intrigue. C'est ainsi que le roi Charles VII, sa favorite Agnès Sorel, le dauphin Louis (futur Louis XI) et le connétable La Trémoille viennent voir le spectacle et qu'ils s'affrontent, entraînant Jhen et Gilles de Rais dans de dangereuses intrigues. On peut certes remarquer que la fameuse Agnès Sorel était encore trop jeune en 1435 pour être la maîtresse du roi (elle ne le devient effectivement que 7 ou 8 ans plus tard), mais c'est un détail qui choquera peu de monde, je pense.
Le noeud de l'intrigue, c'est d'abord la passion de Gilles de Rais pour les jeunes garçons (comme d'habitude), mais aussi et surtout les intrigues qu'imagine le dauphin. Entre le lys (le roi) et l'ogre (Gilles de Rais), il faut choisir et Louis décide de s'attaquer à l'ogre. Il a repéré l'attirance du maréchal pour un jeune comédien et décide de profiter de ce point faible. Ma fascination pour le récit s'arrête à ce moment-là, car je ne comprends pas ensuite ce que recherche le dauphin, lorsqu'il décide de faire assassiner le jeune garçon convoité par Gilles de Rais ?
J'apprécie que le récit tourne ainsi autour du futur Louis XI, de sa personnalité et de sa soif de pouvoir. Jacques Martin nous montre avec justesse ce personnage surprenant, entreprenant et impétueux, qui se pose en rival de son père dès son adolescence.

Louis était un grand stratège politique et Philippes Commynes (chroniqueur de cette époque) le comparait à une araignée tissant sa toile. Il était ambitieux, hyperactif (une sorte de Nicolas Sarkozy de son époque
), souvent impitoyable et parfois cruel, mais ce n'était pas un courtisan ni un félon. Il avait un sens très haut de sa fonction et je suis réticent par rapport à ce qu'imagine le scénariste. A mon avis, le dauphin ne se serait pas abaissé à faire assassiner un jeune innocent pour un motif futile. Pourquoi Jacques Martin invente t-il cela ? Je ne le comprends pas et pour tout dire, cela m'énerve un peu.
Une fois l'intrigue terminée, Louis quitte la scène avec une certaine superbe. Je ne sais pas si il a effectivement dit les mots que lui prête Jacques Martin, mais ils ont une certaine hauteur qui me semblent mieux correspondre à sa personnalité.

Tel est donc le lys et l'ogre : une superbe histoire médiévale, pleine de détails vrais et de personnages passionnants, qui nous fait vivre les intrigues politiques de la cour de Charles VII, et qui nous emmène aussi parfois vers de fausses réputations. Pleyers y est en pleine forme, et multiplie les scènes de foule, de défilés ou de banquets. Certaines images deviennent de superbes tableaux.

C'est un album à lire, bien sûr, et un grand moment de la série, mais ce n'est peut être pas le chef d'oeuvre que l'on pouvait attendre. Qu'en pensez-vous, finalement ? Et surtout, comment comprenez vous les motivations du dauphin dans cette histoire ?

Au départ, c'est un récit bien documenté et qui a tout pour plaire. Il se fonde sur une anecdote réelle, qui est la représentation du Mystère du Siège d'Orléans en 1435. Ce spectacle dispendieux, imaginé et produit par Gilles de Rais pour célébrer la victoire de Jeanne d'Arc à Orléans, était une sorte de folie qui a mené son initiateur au bord de la ruine. Jacques Martin et Pleyers nous montrent en détail la splendeur de cette représentation, que l'on peut comparer à une grande pièce de théâtre en décors naturels.

Pleyers s'inspire des estampes et des gravures de l'époque, et nous promène dans une ville d'Orléans reconstituée avec précision. Chaque image est construite avec rigueur.

Comme dans tout bon récit historique, les grands personnages de l'époque sont présents et participent à l'intrigue. C'est ainsi que le roi Charles VII, sa favorite Agnès Sorel, le dauphin Louis (futur Louis XI) et le connétable La Trémoille viennent voir le spectacle et qu'ils s'affrontent, entraînant Jhen et Gilles de Rais dans de dangereuses intrigues. On peut certes remarquer que la fameuse Agnès Sorel était encore trop jeune en 1435 pour être la maîtresse du roi (elle ne le devient effectivement que 7 ou 8 ans plus tard), mais c'est un détail qui choquera peu de monde, je pense.

Le noeud de l'intrigue, c'est d'abord la passion de Gilles de Rais pour les jeunes garçons (comme d'habitude), mais aussi et surtout les intrigues qu'imagine le dauphin. Entre le lys (le roi) et l'ogre (Gilles de Rais), il faut choisir et Louis décide de s'attaquer à l'ogre. Il a repéré l'attirance du maréchal pour un jeune comédien et décide de profiter de ce point faible. Ma fascination pour le récit s'arrête à ce moment-là, car je ne comprends pas ensuite ce que recherche le dauphin, lorsqu'il décide de faire assassiner le jeune garçon convoité par Gilles de Rais ?

J'apprécie que le récit tourne ainsi autour du futur Louis XI, de sa personnalité et de sa soif de pouvoir. Jacques Martin nous montre avec justesse ce personnage surprenant, entreprenant et impétueux, qui se pose en rival de son père dès son adolescence.

Louis était un grand stratège politique et Philippes Commynes (chroniqueur de cette époque) le comparait à une araignée tissant sa toile. Il était ambitieux, hyperactif (une sorte de Nicolas Sarkozy de son époque


Une fois l'intrigue terminée, Louis quitte la scène avec une certaine superbe. Je ne sais pas si il a effectivement dit les mots que lui prête Jacques Martin, mais ils ont une certaine hauteur qui me semblent mieux correspondre à sa personnalité.

Tel est donc le lys et l'ogre : une superbe histoire médiévale, pleine de détails vrais et de personnages passionnants, qui nous fait vivre les intrigues politiques de la cour de Charles VII, et qui nous emmène aussi parfois vers de fausses réputations. Pleyers y est en pleine forme, et multiplie les scènes de foule, de défilés ou de banquets. Certaines images deviennent de superbes tableaux.

C'est un album à lire, bien sûr, et un grand moment de la série, mais ce n'est peut être pas le chef d'oeuvre que l'on pouvait attendre. Qu'en pensez-vous, finalement ? Et surtout, comment comprenez vous les motivations du dauphin dans cette histoire ?
Dernière édition par Raymond le Dim 10 Aoû - 23:50, édité 2 fois