L'événement du week-end, c'est bien sûr la sortie en libraire de
Charlotte mensuel ! Cette nouvelle revue est lancée par Vincent Bernière avec l'ambition d'y retrouver la magie que possédait le vieux
Charlie mensuel, publié par les éditions du Square, pendant les années 70.
Je l'ai acheté sans attendre et il faut bien admettre que le sommaire est assez riche ! Ce numéro 1 mélange astucieusement d'anciens auteurs reconnus (Jordi Bernet, Pichard, Florence Cestac) et des classiques actuels (comme Chris Ware ou Joe Matt) avec la jeune garde française (Pierre van Hove ou Bastien Vivès) et quelques vieux strips de Schultz permettant de faire connaissance avec le personnage Charlotte Braun (que je ne connaissais pas). Il n'y a pas de doute, le cocktail a été soigneusement construit.
La meilleure idée de ce numéro 1, c'est sans aucun doute la réédition d'une BD d'Andrea Pazienza, un dessinateur italien prématurément disparu au début des années 80 et qui reste complètement inconnu en France. C'est la première fois que je pouvais lire une de ses BD en français et c'est un beau travail d'enrichissement du patrimoine.
Tous ces choix sont impeccables mais ... j'ai tout de même certaines réserves sur la maquette du journal qui présente toutes ces œuvres d'une manière bien compacte. Certaines BD récentes (Vivès, Sanlaville, Ruppert) se suivent d'une manière serrée et cela m'a donné l'impression que c'était un peu toujours la même chose. Les BD rares (comme celle de Pazienza) surgissent d'une manière abrupte et elles auraient certainement bénéficié d'une petite introduction. Le rédactionnel est rare et complètement regroupé au tout début ou à la fin de la revue et c'est une idée assez médiocre. Il aurait été plus intelligent de l'intercaler entre certaines histoires courtes qui se suivent sans queue ni tête. L'idée de reprendre une planche du
Petit Roi est réellement excellente mais pour quoi n'en mettre qu'une page ? Cette BD est aujourd'hui totalement inconnue et il aurait été plus intelligent de lui consacrer plusieurs pages. Bref, il y a ainsi des petites choses qui me déplaisent et qui enlèvent toute magie à ce premier numéro qui fait pourtant beaucoup d'efforts pour séduire. C'est bien regrettable.
Ceci dit, je suis peut être un des seuls lecteurs a regretter que cette présentation des BD soit aussi compacte. Didier Pasamonik présente en tout cas ce numéro 1 de
Charlotte dans ActuaBD avec un peu plus d'éloges, en concluant que c'est un journal qui décoiffe !
https://www.actuabd.com/Entre-nouveaute-et-nostalgie-Charlotte-Mensuel-nous-offre-un-sommaire-qui
Quoi qu'il en soit, ce journal reste tout de même l'événement de la semaine.