Les barbares

Ethan a écrit:

Raymond a écrit:Tu veux dire que l'on trouve toujours en librairie l'album Dargaud ?  

En fait, seul l'éditeur pourrait dire à combien d'exemplaires il a été édité, mais ta constatation montre clairement qu'il ne s'est pas bien vendu.

Affirmatif !!! ..J'ai encore vu hier un exemplaire dans un Carrefour !!!..C'est quand même rarissime de pouvoir encore trouver une édition originale après tant d'années.

Je confirme aussi que je ne l'ai pas encore trouver sous le bandeau Casterman.
Par contre, ce qui est surprenant, c'est que le Lefranc "Le Vol du Spirit" parut aussi chez Dargaud est lui déjà éditer par Casterman ! Va comprendre ?
Et il y a d'autres album, des voyages d'Alix, qui sont encore sous le label Dargaud dans des Carrefour par exemple comme le souligne à juste titre Ethan.

jfty a écrit:Il y a 2 ou 3 ans, j'avais posé la question à BVH, il m'avait dit que Casterman avait fait une réimpression de cet album, nous ne l'avons jamais vue. La conclusion me parait simple, il reste très certainement un petit paquet d'invendus dut surement à la déception des lecteurs vis à vis du dessin!

Merci pour ta réponse.
En tout cas, je n'ai jamais vu non plus la version Casterman !!!...Mais j'ai également vu ce wk au Carrefour (c'était la semaine de la bd  avec rayons supplémentaires où on pouvait bien sûr retrouver toutes les productions de JM)  'La chute d'Icare' avec la réédition brochée du "spectre de Carthage" qui datait de 2001.
C'est quand même rare pour une série connue de retrouver des éditions originales dans une grande surface 14 ou 17 ans après sa sortie.
Graphiquement, je trouvais que ce n'était pas le plus mauvais album de Moralès (Simon était venu aider), et les couleurs étaient très belles.

Je n'ai rien contre Moralès, mais force est de constater qu'il n'est pas vendeur. Nous trouverons ,sans doutes, l'album Alix de Ferry très longtemps avant une réimpression. L'éditeur fait ce qu'il peut, le lecteur décide

jfty a écrit:Je n'ai rien contre Moralès, mais force est de constater qu'il n'est pas vendeur. Nous trouverons ,sans doutes, l'album Alix de Ferry très longtemps avant une réimpression. L'éditeur fait ce qu'il peut, le lecteur décide

Je ne l'avais pas évoqué (mais il était présent ) !!!..De même que les autres albums de la série des années 2000.
Il me semble que les Lefranc se vendent mieux ou bien ce sont de plus petits tirages car ce sont des rééditions.

ILS ARRIVENT !

jfty a écrit:Je n'ai rien contre Moralès, mais force est de constater qu'il n'est pas vendeur. Nous trouverons ,sans doutes, l'album Alix de Ferry très longtemps avant une réimpression. L'éditeur fait ce qu'il peut, le lecteur décide

Je ne peux que confirmer : j'avais acheté l'EO à l'époque de la sortie, et je l'ai revendue récemment (en compagnie de "La chute d'Icare") après avoir constaté que plus de quinze ans après son achat, les défauts du dessin de Raphaël Moralès m'apparaissaient encore plus flagrants.

J'avoue que j'ai tendance à mettre de côté tous les Alix dessinés par lui (sauf "O Alexandrie") et à ne pas les prendre en compte dans l'univers d'Alix ; j'ai trop de difficulté à retrouver sous sa plume des personnages que j'avais tant appréciés sous celle de Martin : Arbacès, Numa Sadulus, Pompée...

La mise en couleurs de ces albums n'arrange rien certes, je la trouve totalement inadaptée à l'univers graphique d'Alix, comparée à celle si belle de "La tour de Babel" ou "L'enfant grec", pour n'en citer que deux et pas si anciens.

Le seul attrait des Barbares, c'est que le scénario et le découpage de ce récit ont tout de même été réalisés par Jacques Martin.

Je ne relis pas souvent cet album, mais il a quand même un petit intérêt, à mon avis.

Absolument mon cher Raymond. En plus du découpage, scénario, dialogue, Jacques Martin a mis en place chaque case. La couverture est très réussie malgré tout, le dessin des personnages est souvent maladroit et besogneux , on est déçu car on ne retrouve pas nos personnages. Il y a cependant dans «  Les Barbares » des cases réussies des personnages en fin d’album, sûrement dues au crayon de Christophe Simon.

Je redécouvre cet album au moins 10 ans après l'avoir lu une seule fois. Je n'ai finalement pas grand chose à ajouter, tout ou presque a été dit ci-dessus. Le dessin de Moralès est en effet loin du top niveau, Alix et Enak sont souvent méconnaissables et surtout ne se ressemblent pas vraiment d'une case à l'autre. Il y a aussi de sérieux problèmes de proportions (avec des personnages à tête trop petite par rapport à leur corps).

Par contre, la couverture est très réussie (bien meilleure que celle de l'album précédent, Ô Alexandrie).

Le scénario ne brille pas par son originalité et est affaibli par des incohérences chronologiques déjà mentionnées: lancer une expédition vers le nord "à la fin de l'été" (moment où Alix et Enak arrivent au fort), c'est n'importe quoi... Quand au fleuve, il gèle alors que les Romains sont sur le chemin du retour, et dégèle quelques jours plus tard (il ne peut pas s'écouler plus de temps, comment les Romains pourraient-ils survivre des semaines isolés AU MILIEU du fleuve??)... Sans compter que, même à l'époque, il ne faut guère plus de 3 semaines pour remonter le Rhin jusqu'à son embouchure...

Les dialogues sont un peu meilleurs que ceux de Ô Alexandrie. Par contre, les rares personnages qui ont une personnalité (le tribun Tullius Carbo et son complice) sont vraiment caricaturaux. On est loin de la complexité d'un Arbacès, de l’ambiguïté d'Ardoclès, du machiavélisme de Brutus, de la noblesse d'Adréa... On a souvent du mal à croire aux échanges verbaux entre le tribun et Alix et Enak... Iorix, autre personnage brutal et mégalomane, était bien plus intéressant.

Tout ça pour dire que, certes, le dessin de Moralès n'est pas du tout à la hauteur, mais il ne faut pas se voiler la face: en dépit de quelques bons moments et de trop rares surprises, les scénarios et dialogues de Jacques Martin sont en très net déclin. Chronologiquement parlant, son dernier grand album reste l'Empereur de Chine, et ces Barbares, même en faisant abstraction du dessin, rejoignent Vercingétorix tout en bas du classement...

Je pense que Jacques Martin ne voulait pas créer un personnage ambigu, et qu'il a réellement choisi de mettre en scène une brute galonnée et stupide. Tullius Carbo meurt il est vrai très bêtement, mais je ne crois qu'il soit caricatural. Dans mon expérience, chaque armée abrite parfois de bien tristes spécimen (j'en ai rencontré) dont le comportement est tout à fait tout à fait comparable au sien.  

Par ailleurs, le scénario des Barbares ne me semble pas si mauvais que cela. Il y a eu beaucoup d'expéditions militaires imprudentes ou stupides dans l'histoire romaine, et le thème de base de l'histoire (un chef romain qui part à l'aventure en territoire étranger pour faire fortune) me parait au contraire très réaliste. Il est vrai que le récit est un peu "décapité" avec la mort précoce de Tullius Carbo, mais ce genre d'imprévu dramatique (la mort brutale d'un chef) n'est pas si rare dans l'histoire. On retrouve d'ailleurs dans l'histoire romaine plusieurs morts stupides de ce genre (comme par exemple celle d'Aetius, ou celle de l'empereur Aurélien) qui ont eu des conséquences catastrophiques pour la survie de l'Empire. Je trouve donc que "les Barbares" proposent un scénario intelligent, mais il est vrai qu'on n'y prête pas une grande attention, parce que cet album est assez mal dessiné.

Je suis tout à fait d'accord: l'idée de base de cette histoire est bonne. Une expédition militaire, montée pour de mauvaises raisons, par un mauvais chef, qui tourne mal. Mais au-delà du dessin je trouve que la mise en scène de ce désastre est mal réalisé. On pourrait s'attendre à une guerre d'usure, faite d'embuscades, d'attaques surprise, de coups de main sur la flotte romaine. Il y a moyen de faire monter la tension. A ce titre, l'épisode où les Romains découvrent leur camp de base détruit et leurs compagnons massacrés est une bonne idée, une des rares bonnes surprises de ce scénario.

Au lieu de ça, on voit un chef stupide, qui ajoute l'incompétence et la bêtise à la méchanceté, qui se lance seul à l'assaut d'un navire grec? La fin de Tullius Carbo est aussi une bonne idée, mais je la trouve mal amenée, avec Alix et Enak qui se détachent si facilement sans même avoir été désarmés... Alix et Enak passent leur temps à dessiner et bavarder, beaucoup de cases sont inutiles, gaspillées au détriment de la construction d'une histoire puissamment structurée, d'un crescendo... Le sauvetage par Galva lui-même tombe à plat, alors que ce devrait être le point d'orgue! Tout cela manque de crédibilité, donne l'impression d'un découpage bâclé...