Bonsoir
Raymond a évoqué les critiques très élogieuses de Quelqu'un à qui parler, une BD de Pannacione.
J'ai donc lu l'ouvrage.
Samuel, 35 ans, est graphiste dans une société d'habits pour chien. Il vit seul et ses uniques relations sont un vieux couple de voisins et quelques collègues de travail. Sa vie ne le satisfait pas. Il ne prend pas soin de lui et file un mauvais coton. Le jour de son anniversaire, il sabre maladroitement son champagne et le renverse sur son smartphone. Désireux d'échapper à son isolement, il décroche son téléphone filaire et compose le seul numéro dont il se souvienne. Un petit garçon lui répond et nous découvrons rapidement que cet enfant est Samuel enfant. Un étrange dialogue se crée à travers le temps, où Samuel-adulte utilise sa mémoire pour préaviser Samuel-enfant des accidents susceptibles de survenir. Mais la relation ne s'arrête pas là et les deux Samuel s'entraident pour reprendre confiance en eux-mêmes. Et tandis que Samuel-enfant perd sa maman, Samuel-adulte fait la connaissance d'une charmante dame…
Le récit s'inspire du roman éponyme de Cyril Massaroto. La scénarisation est très bien faite et nous avons là une vraie BD, avec ses codes, son déroulé et ses silences.
Deux thèmes majeurs s'entrecroisent tout au long de l'ouvrage. Qu'avons nous-fait de nos rêves d'enfant ? Et comment remédier à la solitude ? Concernant le premier, Samuel-enfant rêve d'être un grand footballeur et aussi d'écrire des romans, tout ce que n'est pas ce qu'il deviendra. Et pourtant, les rêves ont la vie tenace et, page après page, sous l'impulsion de son ancien moi, Samuel-adulte va se dépasser et réaliser ses anciens fantasmes. Une belle leçon de vie qui permet de classer le livre dans la catégorie des "BD qui font du bien" ou des "BD-guimauves". A l'instar de Jordi Lafebre dans Malgré tout, Massaroto nous donne ici une vision positive sur l'avenir. Rien est perdu et tout est possible. Pour ce qui est du second thème, l'auteur nous montre la détresse se cachant derrière l'apparence d'une vie professionnelle réussie. Il vit dans un désert affectif alors qu'apparemment intégré dans la société. Une thématique très moderne donc.
Avec plus de subtilité, Massaroto aborde d'autres thèmes comme la solitude des personnes âgées, le mariage forcé ou encore les relations sociales en entreprise. Le tout baigne dans un humour décalé qui transforme en comédie les pires tragédies.
Pour ceux qui aimeront l'intrigue, on retrouve le même concept dans Demain de Guillaume Musso, à la différence près que le deus ex machina n'est plus un téléphone mais un ordinateur.
Le graphisme est (très)² bien fait. Les vignettes sont délicieusement et très légèrement caricaturales comme nous le voyons dans la planche ci-dessous. Les personnages sont animés d'une grande dynamique et tous parfaitement croqués. Les pages se succèdent toutes différentes, avec ou sans vignette, sombres ou lumineuses. Du beau travail d'un artiste qui connait bien son métier.
Au final, j'ai apprécié cette BD et suis très curieuse de connaitre l'avis d'autres membres du forum. Suave ou sirupeux ? That is the question.
Quant à l'appréciation, j'hésite. Allez, après 18 mois de crise sanitaire, je crois qu'un brin de folie nous fera le plus grand bien donc ce sera EEEE
Eléanore
Raymond a évoqué les critiques très élogieuses de Quelqu'un à qui parler, une BD de Pannacione.
J'ai donc lu l'ouvrage.
Samuel, 35 ans, est graphiste dans une société d'habits pour chien. Il vit seul et ses uniques relations sont un vieux couple de voisins et quelques collègues de travail. Sa vie ne le satisfait pas. Il ne prend pas soin de lui et file un mauvais coton. Le jour de son anniversaire, il sabre maladroitement son champagne et le renverse sur son smartphone. Désireux d'échapper à son isolement, il décroche son téléphone filaire et compose le seul numéro dont il se souvienne. Un petit garçon lui répond et nous découvrons rapidement que cet enfant est Samuel enfant. Un étrange dialogue se crée à travers le temps, où Samuel-adulte utilise sa mémoire pour préaviser Samuel-enfant des accidents susceptibles de survenir. Mais la relation ne s'arrête pas là et les deux Samuel s'entraident pour reprendre confiance en eux-mêmes. Et tandis que Samuel-enfant perd sa maman, Samuel-adulte fait la connaissance d'une charmante dame…
Le récit s'inspire du roman éponyme de Cyril Massaroto. La scénarisation est très bien faite et nous avons là une vraie BD, avec ses codes, son déroulé et ses silences.
Deux thèmes majeurs s'entrecroisent tout au long de l'ouvrage. Qu'avons nous-fait de nos rêves d'enfant ? Et comment remédier à la solitude ? Concernant le premier, Samuel-enfant rêve d'être un grand footballeur et aussi d'écrire des romans, tout ce que n'est pas ce qu'il deviendra. Et pourtant, les rêves ont la vie tenace et, page après page, sous l'impulsion de son ancien moi, Samuel-adulte va se dépasser et réaliser ses anciens fantasmes. Une belle leçon de vie qui permet de classer le livre dans la catégorie des "BD qui font du bien" ou des "BD-guimauves". A l'instar de Jordi Lafebre dans Malgré tout, Massaroto nous donne ici une vision positive sur l'avenir. Rien est perdu et tout est possible. Pour ce qui est du second thème, l'auteur nous montre la détresse se cachant derrière l'apparence d'une vie professionnelle réussie. Il vit dans un désert affectif alors qu'apparemment intégré dans la société. Une thématique très moderne donc.
Avec plus de subtilité, Massaroto aborde d'autres thèmes comme la solitude des personnes âgées, le mariage forcé ou encore les relations sociales en entreprise. Le tout baigne dans un humour décalé qui transforme en comédie les pires tragédies.
Pour ceux qui aimeront l'intrigue, on retrouve le même concept dans Demain de Guillaume Musso, à la différence près que le deus ex machina n'est plus un téléphone mais un ordinateur.
Le graphisme est (très)² bien fait. Les vignettes sont délicieusement et très légèrement caricaturales comme nous le voyons dans la planche ci-dessous. Les personnages sont animés d'une grande dynamique et tous parfaitement croqués. Les pages se succèdent toutes différentes, avec ou sans vignette, sombres ou lumineuses. Du beau travail d'un artiste qui connait bien son métier.
Au final, j'ai apprécié cette BD et suis très curieuse de connaitre l'avis d'autres membres du forum. Suave ou sirupeux ? That is the question.
Quant à l'appréciation, j'hésite. Allez, après 18 mois de crise sanitaire, je crois qu'un brin de folie nous fera le plus grand bien donc ce sera EEEE
Eléanore