Le deuxième tome de la série
Les pionniers s'intitule
Le rêve américain. Guillaume Dorison a écrit le scénario et Jean-Baptiste Hostache a dessiné l'album.
Peu avant la Première Guerre Mondiale, l'industrie cinématographique prend son essor. Et deux entrepreneurs, Charles Pathé et Léon Gaumont, se disputent le nouveau marché. Ils s'arrachent les meilleurs talents comme l'illusionniste Georges Méliès, la réalisatrice Alice Guy ou encore l'acteur Max Linder. Et bientôt, la conquête du marché américain va donner lieu à une compétition féroce. Compétition qui finira en cauchemar et dont le grand gagnant sera… la Metro-Goldwyn-Meyer.
L'auteur conte avec passion la naissance du cinéma. Moult détails illustrent la rivalité entre Pathé et Gaumont et donnent du peps à une histoire qui pourrait ennuyer les béotiens.
Les personnages constituent le point fort de la narration. Leurs démêlés, leurs querelles, leur dynamisme, leur vision font chaud au cœur et on se croirait presque assis dans un cinéma alors que le projectionniste vient de lancer la projection de la bobine relative aux actualités
. Alice Guy apporte une note féministe très rafraichissante dans ces conflits quelque peu masculins.
Sur le fond, la BD apparait comme un hymne d'amour au 7ème art et nous sourions lorsque Charlie Chaplin ou Buster Keaton nous font l'honneur d'une apparition.
D'ailleurs, un petit dictionnaire situé à la toute fin de l'ouvrage revient sur les héros et nous précise leur destinée.
Le graphisme d'Hostache m'a séduite. Des visages et des corps magnifiquement caractérisés font prendre chair à ses géants disparus depuis bien longtemps. La BD en acquière un très beau relief et cette histoire d'un temps révolu prend ainsi vie. Mais n'est-ce pas la magie du cinéma ? Et le trait gras et fuligineux du dessinateur se marie parfaitement avec des couleurs douces.
Au final, ce sera
EEE. L'histoire est plaisante et rythmée par maints rebondissements et drames. Et on ne s'ennuie jamais même si le souci du détail va parfois un petit peu loin.
Eléanore