J'ai fait la découverte d'Olivier Berlion il y a environ 20 ans en lisant sa toute première série, et je l'ai beaucoup aimée. Elle s'intitulait
le Cadet des Soupetard et elle était scénarisée par Corbeyran.
C'est une série délicatement désuète qui évoque la France rurale des années 60, tout un monde en fait qui n'existe maintenant plus. La famille Soupetard vit dans un village perdu au milieu de la France et il ne s'y passe pas grand chose. Les seules moments de fantaisie dans cette tranquille province proviennent du "petit dernier de la famille", qui fait son apprentissage de la vie et qui crée parfois des situations originales.
Le
Cadet des Soupetard faisait partie d'un projet éditorial nommé "Génération Dargaud". Cette initiative donnait leur chance à de jeunes auteurs inconnus qui se nommaient Félix Meynet, Etienne Davodeau, Marc Bourgne ou Olivier Berlion, en leur garantissant la publication de trois albums. Ce pari a été plus ou moins gagné car il faut constater que presque tous ces dessinateurs ont fait ensuite une belle carrière. Pour ce qui concerne Berlion, le
Cadet des Soupetard a dû avoir un certain succès car la série s'est poursuivie bien au-delà des 3 albums initiaux (il y en a eu finalement 8 ).
Berlion n'avait pas envie de dessiner "Soupetard" toute sa vie, et il a assez vite lancé (avec Corbeyran) une deuxième série qui s'appelait
Sales Mioches, publiée par Casterman. C'était aussi une histoires d'enfants pauvres dans la France profonde du XXème siècle, mais elle se déroulait cette fois-ci dans les quartiers populaires de Lyon. C'est une BD elle aussi très réussie, qui a ensuite été reprise par un autre dessinateur. Il y a eu 8 albums avant qu'elle ne s'achève.
Ces deux séries sont à mon avis la partie la plus originale de l'œuvre de Berlion. Après cela, pendant les années 2000, ce dernier s'est lancé dans un autre genre de BD mais j'en parlerai dans le post suivant.